exemple d’une baisse considérable d’environ 6° au-dessous de
la glace fondante, qui eut lieu dans le mois d’août. Ainsi les
hivers ne doivent pas être bien rigoureux dans ces parages;
mais riramidité du sol et l’état hygrométrique de fatmosplière
doivent rendre le séjour de ce pays insupportable.
S’il faut en croire les capitaines baleiniers qui ont hiverné
plusieurs fois aux îles Malouines, le climat de ces îles a éprouvé
un changement favorable. Selon eux, il serait beaucoup plus
tempéré qu’il ne l’était lors des premiers établissements. Ils
avouent avoir trouvé les hivers doux et n’avoir vu que très-
rarement la température aussi basse que le point de congélation.
Néanmoins le vent du Sud est très-froid et tempétueux ; mais il
ne se fait pas sentir fréquemment. Les vents qui dominent sont
entre le S. O. et le N. O. ; et comme ils soufflent dés côtes de
la Patagonie, ils sont assez tempérés et salutaires.
Le capitaine Weddell, qui a fait trois voyages dans les mers
Australes et jiassé deux hivers aux Malouines, en signalant le
changement sensible qu’il croit s’être opéré dans le climat de
ces ile s, en attribue la cause aux immenses champs de glace
qui n’existent plus aujourd’hui et que l’on trouvait autrefois
annuellement par la latitude de 5o°; lesquels passant au Nord
entre les Malouines et la G éorgie, devaient, sans doute, abaisser
la température. Daus le long cours de ses navigations au milieu
de ces mers, il n’a jamais vu de glaçons portés jusqu’à la partie
Nord de la Géorgie méridionale, et il pense que les glaces du
pôle austral doivent avoir subi dans leur état des modifications
considérables '.
' J vo ya g e towards the South p o le ,p e rJ o rm ed in the y ea r s 18 22 -18 2 4 , etc.,
hy James Weddell ; i vol. in-8“ , seconde édition ; Lon d on , 1827.
V. Décembre
1822,
R EM A R Q U E S SU R L E S IL E S M A L O U IN E S .
En suivant la route d’Améric Vespuce, il est facile de se
convaincre, contre l’opinion de plusieurs géographes anciens,
que la terre aperçue par ce navigateur en i 5o i , sous le parallèle
de 52°, ne peut s’appliquer à la position des Malouines,
et que probablement elle n’est autre que celle reconnue par
Antoine de la Roche en 1675, revue par Duclos-Guyot en [756,
et désignée par Cook en 1775 sous le nom de Georgia.
Tout porte à croire que Jolm Davis, le même qui a imposé
son nom au détroit qui sépare le Groenland du Labrador, est
le premier découvreur des Malouines. Il exécutait avec Cavendish
un voyage dans la mer du Sud, lorsque, séparé de ce
dernier, il fut jeté par un coup de vent sur ces îles qu’il aperçut
le 12 août 1 592, et qui furent alors appelées Davis Southern
Islands.
Les navigateurs qui cherchaient à pénétrer dans le détroit de
Magellan avaient coutume de prolonger de très-près les terres
de la Patagonie ; et il est à présumer qu’ils auraient long-temps
ignoré l’existence des Malouines sans les coups de vent dont ils
étaient assaillis daus ces parages. Après avoir franchi le détroit
avec un vent favorable, il leur arrivait souvent d’en être repoussés
par des tempêtes violentes qui les rejetaient dans
l’Océan atlantique; et c’est dans ces circonstances critiques
que la plupart ont vu , à diverses époques, les iles dont nous
nous occupons : c’est ainsi que le chevalier Richard Hawkins,
deux ans après John Davis, eut connaissance de leur partie
septentrionale qu’il nomma Maidenland. De même, en 1699,