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Novembre rccùmes bientôt à bord le capitaine Job Terry , lequel nous
pria de lui donner notre longitude. Nous lui offrîmes tout ee
qui pouvait lui être utile ; mais il était parti depuis trop peu
de temps du port d’armement pour qu’il la i manquât quelque
chose ; et il ne voulut accepter que quatre bouteilles d'eau-de-
vie de France , que uous lui présentâmes eu lui souhaitant uue
heureuse pêche.
Le capitaine Job Terry commandait le Good Return, bâtiment
de trois cent cinquante tonneaux , armé de vingt-trois
hommes. Expédié de New-Bedfort pour la pêche de la baleine ,
il avait, depuis deux mois, rempli sept cents barils d’huile de
trente gallons chaque, et il espérait compléter sa cargaison
entière de dix-huit cents barils, dans l’espace de six mois.
Ce capitaine nous donna quelques renseignements sur les
parages où il avait établi sa pèche. Il relâchait souvent, ainsi
que les autres baleiniers, dans le port de Sainte-Hélène, situé
au Nord du golfe de Saint-George, par 44“ 34' de latitude
méridionale, où il lui était facile de renouveler son eau et de procurer
, au moyen de la jjêche et de la chasse, quelques rafraîchissements
à son équipage. D’après lu i, les vents d’Ouest
rèenent eénéralement en hiver sur toute la côte des terres Ma-
gcllaniques , et les vents d’Est dominent durant l’été. Dans la
position où il était le 3 novembre , et quoiqu’il ne fût pas à plus
de cent vingt lieues dans le Sud de celle que nous occupions
a lo rs , il n’a point ressenti le Pampero dont nous avons été
assaillis pendant cette journée. II avait eu, au contraire, des
brises modérées de la partie de l’Est et un temps magnifique.
A onze heures, nous souhaitâmes toutes sortes de prospérités
au capitaine Job Terry et nous continuâmes notre route au
S. S. O.