102 V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E .
Novembre lorsquc la ilottc liollaiidalse aux ordres de l’amiral Simon de
Décembre Coi’des fut dispei’sée à l’entrée du détroit de Magellan par une
18!!. alireusc temjjêtc, uu de ses bâtiments, la F oi, commandé par
Sebald de Weerd, fut poussé vers la jjartie occidentale des
Malouines, où il découvrit, le 24 janvier 1600, trois petites
iles auxquelles il imposa son nom ‘ ; elles furent revues en 1615
par Scliouten et le Maire, en 1684 par Dampier et Cowley,
en 1701 par Beauchesne G ou lu , qui en eut connaissance après
avoir reconnu l’île qui porte sou nom et qui forme la limite
australe de ce vaste groupe.
.lolm Strong doit être considéré comme le premier explorateur
des Malouines, au milieu desquelles il pénétra en 1690.
11 traversa le canal qui sépare les deux iles principales, et lui
donna le nom de Falkland, que les Espagnols changèrent depuis
en celui de San-Carlos. Il vit sur ces rivages un grand nombre
de loups-renards, et il en tua uu fort gros sur l ’Ile Hawkins.
Cet animal, seul quadrupède indigène que l’on ait trouvé jusqu’à
ce jou r sur ces terres, n’a été vu ensuite que rarement;
et d’après les témoignages de divers navigateurs, la race, qui ne
parait point multipliée, diminue sans cesse et semble être destinée
à disparaître entièrement de ce sol stérile. Les naufragés
de la corvette l’Uranie, dans leurs chasses fréquentes sur l’île
Conti, en aperçurent un seul qu’ils tuèrent ; et, pendant un mois
entier que nous sommes restés à l’ancre au Port-Louis, nous
n’en avons point rencontré dans nos différentes excursions.
' Le s coups de vent séparèrent égaiement de la flotte de l’amiral de Cordes un
deuxième navire, le ya cht le J o jeu x -M e s sa g e , commandé par D irk G lie rrits , qui
fut porté jusque sous le degré de latitude S u d , où il découvrit u n e longue suite
de terres hautes couvertes de n eige, qui reçurent alors la dénomination de Glierrits-
land. Ces terres , restées long-temps ignorées, sont bien probahleinent celles de
la Nouvelle-Shetland vues par le capitaine William Smith, en février 1 8 1 9 , ou bien
celles de la Trinity et de P a lm e r , situées au S. O. de celles-ci, et dont ia découverte
est encore plus récente.
Wood Roger et Courtney contournèrent la côte orientale en Novembre
1708 , et en atteignant la partie S u d , ils jjrirent connaissance
de la petite ile découverte sept ans auparavant par Beauchesne. isü.
De même que Hawkins et d’autres navigateurs moins anciens,
trompés par les touffes nombreuses de la grande graminée (|ui
garnit les bords de la m e r , ils crurent que ces iles étaient couvertes
de forêts.
Les trois puissances maritimes les jjlus renommées par leurs
travaux hydrographiques ont successivement habité ce groupe,
et nous n’en |iossédons pas encore une carte complète digne
de la confiance des marins. Sans doute on doit en attribuer la
cause au peu d’intérét que le sol inspire. Erézier est le premier
géographe qui, au commencement du XVIIP siècle, essaya de
tracer une carte de ces terres sous la dénomination d’îles Nouvelles
, quoiqu’il ne les eût pas visitées dans son voyage à la
mer du Sud". Il puisa les données qu’il employa dans les journaux
de son temps, surtout dans ceux des navigateurs de Saint-
Malo, qui à cette époque , devenus les plus hardis marins de
la France, avaient souvent visité ces parages dangereux.
Ainsi que nous l’avons dit plus h a u t , Beauchesne en avait
fixé fétendue vers le Sud, en découvrant la petite île qui porte
son nom; il en avait aussi reconnu la limite occidentale, en
relâchant aux lies Sebald de W ee rd ; celles-ci avaient été explorées
en 17 11 , par B rignon, qui en donna une idée beaucoup
plus exacte que tous ses prédécesseurs. En 1706, les
vaisseaux le Maurepas et le Saint-Louis avaient reconnu la côte
méridionale de l’Ile Conti, et Eouquet avait ensuite découvert
les iles d’Anican , qui s’étendent au large de cette côte; Porée
enfin avait visité , en 1708, toute la partie Nord, qu’il désigna
sous le nom particulier de côte de l’Assomption.
* R e lation d u vo ya g e ,
par Frezier; i vol. in-4®.
? la m er du S u d a u x cotes d u C h ily e t du P é r o u , e t c . ,