L O N G IT U D E .
Par nos montres marines, N"‘ i i8 , 8072, 26 et 3877, réglées
aux îles Malouines et corrigées de l’erreur qu’elles ont e u e , en
arrivant à Talcalmano, ainsi que nous l ’avons fait voir, pages 25,
26 et 27............................................................................ 66° 8' 3o" O.
Daus le recueil des observations faites dans le deuxième
voyage du capitaine C o o k , jmblié par W. Wales et W. Bayly ',
nous trouvons que la longitude du cap Saint-Jean, déterminée
le 3 janvier 1776, avait été d e ............................ 66° 7' 20' O.
ce qui diffère peu du résultat que nous avons adopté ci-dessus.
Les observations de Malaspina, consignées dans les mémoires
d’Espinosa, ne donnent pour le même point, que. 66° o' 5o” ü .
Nous avons lieu de penser, ainsi que nous l’avons déjà fait
remarquer aux iles Malouines, que les résultats de Malaspina ,
dans ces parages, sont un peu trop faibles.
IV.
P A S SA G E D U C.AP H O R N .
En nous éloignant de la Terre-des-Etats, nous dirigeâmes
notre course au S. O . , de manière à pouvoir franchir l’extrémité
méridionale de l’Amérique, sans être trop contrariés jiar les
vents régnants de ces parages q u i, selon toute apparence,
devaient bientôt succéder à ceux de la partie de l’E . , qui nous
favorisaient depuis plusieurs jours. Nous coupâmes le méridien
du cap Horn dans la nuit du 3 i décembre, par 67° 4o' de lati-
' T h e or ig in a l astronomical Observations, etc. V o l. II.
H Y D R O G R A P H I E , C H A P . V I .
tude, et le 6 janvier 1828 nous étions déjà en position de
courir au Nord vers la côte du C h ili, où nous avions l’intention
de relâcher.
C’est ainsi que, sans éprouver le moindre obstacle, nous
sommes parvenus à franchir ce passage tant redouté des anciens
navigateurs, que la relation du voyage de l’amiral Anson avait
rendu par trop effrayant; mais que Dampier, Cook et La
Peyrouse, dont la célébrité s’est étendue sur toutes les mers du
globe, se sont bien gardés de représenter sous des couleurs
aussi défavorables.
S’il faut en croire l’expérience de certains capitaines, le passage
du capHorn s’effectue même avec plus de facilité durant les
mois d’hiver, ju in , juillet et août, que dans toute autre saison
de l’année. Les plus forts vents régnent généralement dans les
mois de février, mars et avril, et c’est à cette époque que les
navigateurs, qui ont donné les descriptions les plus effrayantes
de ces parages, ont éprouvé les plus mauvais temps. Nous avons
été nous-mêmes témoins d’une tempête violente dans le mois
de février 1820 sur la corvette ïü ra n ie ; et vers la fin de décembre
ct au commencement de janvier, au contraire, époque
de notre traversée sur la corvette la Coquille, nous n’avons eu
que des vents modérés ; la temjîérature s’est toujours maintenue
entre 3 et 4° au-dessus de zéro ; il est vrai que la neige et la grêle
couvraient quelquefois le pont du navire, mais elles disparaissaient
presque aussitôt ; seulement une brume épaisse ne cessait
de voiler le ciel.
Dauslcs environs du cap Saint-Jean, les courants nous avaient
portés dans le N.O. avec une vitesse d’un mille à flieu re ; ils
continuèrent ainsi jusqu’au moment oii nous avons coupé le
méridien du cap Horii ; mais, au-delà de cette limite, ils se dirigèrent
au N.N.E. en conservant toujours la même vitesse.