qécombre Je l’un tlcs trois navigateurs que nous venons de c ite r , quoiqu'il
soit juste de dire que les observations de tAtrevida méritent
une confiance toute particulière. Et si l’on considère que,
sous le rapport de l’aspect des iles et de leur nombre, il y a
|)eu de concordance dans les extraits que uous possédons des
relations de ceux qui disent les avoir aperçues, on sera porté à
considérer l’existence des iles de l’A u rora , si mal reconnues,
comme un |>roblème hydrographique qui ne peut manquer de
¡tiquer la curiosité des marins qui fréquentent l'Océan Atlantique
méridional.
Dans fintérêt de la géographie, nous formons le voeu que
ceux qui iront à la recherche de ces iles ne négligent aucun
des moyens que leur suggérera leur habileté pour rapporter
des signes irréfragables de leur existence, afin de ne pas perpétuer
les incertitudes. Sans doute ils éviteront de se laisser induire
en erreur par les glaces fiottantes que l ’on rencontre dans
ces hautes latitudes, et qui vues à une certaine distance, présentent
toute l’apparence de véritables iles, soit par leur immense
développement, soit par la forme et la couleur qu’elles affectent,
soit enfin par les débris de terre et de végétaux attachés à leur
surface, qu'elles ont emportés en se détachant des côtes où elles
se sont formées. Le capitaine Weddell y a été pris plus d’une fois.
III.
R E C O N N A IS SA N C E D U C A P SA IN T -.IF .A N D E LA T E R R E -D E S -E T A T S .
Après avoir dépassé la position du rocher de l’Aigle, dont
l’existence, comme on a pu le voir plus haut, ne paraît pas
bien justifiée, nous continuâmes de,nous avancer vers la Terre-
des-Etats, que nous aperçûmes le 28 décembre au soir. Dans
la matinée de ce jo u r , étant â vingt lieues environ de sa partie Décembre
septentrionale, le plomb jeté par un fond de g5 brasses avait
rapporté des fragments de quartz et de phyllade, sorte de miué-
raux qui constituent le sol des îles Malouines; quelques petites coquilles
roulées du genre buccin adhéraient également à la sonde.
Nous doublâmes de nuit le cap Saint-Jean qui forme fextré-
mité orientale de la lerre-des-Etats, dont nous pûmes contcm-
|)ler a loisir toute la côte méridionale pendant la matinée du 29.
Ses monts élevés , abruptes, découpés en pilons, développaient
a nos yeux leurs flancs crevassés, noirs, dépouillés, leurs sommets
aigus couronnés de neiges éternelles, dont la blancheur
éclatante réfléchissait toutes les couleurs des rayons du soleil
éclairant la base de ces rochers où la mer allait se briser avec
violence sur tous les points. Néanmoins cette terre si triste en
apparence est, d’après AmasaDelano et plusieurs autres navigateurs
améiTcaiiis qui eu ont exploré les côtes, couverte de belles
forêts et arrosée par de nombreux ruisseaux qui descendent partout
jusqu’à la mer. La meilleure rade, selon eux, serait celle de
Colombia, située à peu de distance du Havre du Nouvel-An,
sur la cote N. E. Il existe aussi de bons mouillages dans le Sud.
Un temps magnifique et bien rare dans ces parages en général
orageux, nous permit de déterminer exactement la ¡losition
du cap Samt-Jean , que nous plaçons, d’après nos observations
du 28 et du 29 décembre, combinées avec les relèvements faits
durant ces deux jours, de la manière suivante :
L iiT IT U D E .
Par cinq séries de hauteurs méridiennes croisées du
soleil . . . . • r
r p ^ 54“ 4 7 18 s.
ue l . TeuiUee, en 1709, avait obtenu 54 45 ^o.
Le capitaine Cook, en 1775, trou va 54 4.7 10.
i 5.