meilleur mouillage que celui que nous venions de quitter. Néanmoins,
avec le secours de la marée, nous parvînmes enfin à
nous élever assez au vent pour donner dans le canal étroit de
l’île aux Pingoins, et à six heures et demie du matin nous mouillâmes
par cinq brasses fond de vase , devant les ruines de l’ancien
établissement de Saint-Louis. A peine fûmes-nous réfugiés dans
cette rade , que le vent reprit au S. O. et devint si impétueux,
que durant plus de vingt-quatre heures toute communication
avec la terre nous fut interdite. Dans ce coup de veut la grêle
et la neige tombèrent par intervalles avec assez d’abondance.
Le baromètre descendit à et la température ne s’éleva
pas au-dessus de 8" centigrades, quoique nous fussions déjà au
milieu de l’été de ce climat. Nous tâchâmes, mais en vain, de
nous rapproclier de la côte; des rafales continuelles mirent,
pendant plusieurs jours, un obstacle constant â nos efforts. Ce
ne fut que le 2 5, que nous parvînmes à établir notre observatoire
â terre.
CHAPITRE V.
SEJOUR AUX ILE S MALOUINES.
Notre séjour à la baie Française se prolongea jusqu’au 17 dé- Novembre
cembre. Des tentes avaient été dressées au milieu des ruines
Décembre
de l ’établissement de Saint-Louis, pour exécuter les diverses
1822,
réparations que nécessitait le matériel de la corvette. Nous y
établîmes aussi notre observatoire, dont nous confiâmes la direction
à M. Lesage; e t, malgré le mauvais temps qui nous
contraria presque continuellement dans l’exécution de nos travaux
, nous parvînmes à compléter les diverses observations de
physique qui étaient le principal objet de cette relâche'. Nous
fîmes aussi quelques observations astronomiques dans le but
de déterminer la position géographique desruiues de Saint-Louis.
Cinq séries de hauteurs circumméridiennes observées au
cercle répétiteur, nous donnent pour la latitude à l’observatoire
, le résultat suivant ;
Vo y e z la P a r tie P h y s iq u e d u voyage.