La longitude de Toulon se trouve corroborée par les obser-
valions que M. Mazure Duhamel a laites, dans la nuit du
i " août de la même année, à l’aide des signaux de feu qu’il avait
établis entre cette ville et Marseille. Ce phénomène improvise
a fait connaître que la différence entre les méridiens des observatoires
de ces deux villes était de o'" a' ify 'A ' 1 o r , d après les
calculs de M- le baron de Z a cb , l’observatoire de Marseille est
à l’orient du méridien de Paris de o'“: 1 2 7','60 ’ ; la longitude de
celui de Toulon serait donc de o*' 14 22,32, ou de 3“ 35' 34,8 L.
laquelle ne diffère que de 7,8 de celle que nous avons adoptée
ei-dessus.
D E T O U L O N A L I L E D E T E N E R IF F E .
Le II août 1822, tous nos préparatifs étant terminés, nous
mimes sous voiles de très-grand matin. Il faisait presque calme,
mais une petite fraîcheur duN. O. présageait des vents favorables
, que nous crimes en effet dans le courant de la journée.
Ces vents, qui semblaient nous éloigner à regret des côtes de
France, nous forcèrent cependant de courir à sec de voiles pendant
la nuit et nous mirent bientôt en position de prolonger
les îles Baléares, près desquelles nous eûmes enfin des vents de
la partie de l’E. et un temps magnifique.
En passant à quarante milles environ au nord du cap Formeii-
te a u , situé à la partie septentrionale de l’île Majorque , nous
fîmes sonder sans succès par quatre-vingt-dix et cent brasses
' Correspondance astronomique de M. le baron de Zach. V o l. I, 1 8 1 8, page 429.
’ A ttra c tion des M on ta g n e s , par M. le baron de Zach. V o l. T, page 2) 8.
dans les parages d’un banc indiqué par plusieurs cartes. L ’inu-
tilité de nos tentatives nous fait jirésumer que la positiou de
ce b a n c , s’il existe, est au moins très-mal déterminée.
Nous continuâmes notre navigation le long des côtes d’Espagne,
en nous tenant assez au large pour éviter les calmes
qui y régnent dans cette saison. Nous passâmes entre file
d’Iviza et le cap Saint-Martin, et le 20 , dans l’après-midi, nous
arrivâmes devant la presqu’île de Gibraltar, oit le calme nous
surprit tout-à-coup; mais un vent frais de la partie de l ’Est
s’éleva vers huit heures du soir et nous fit franchir le détroit
pendant la nuit.
R EM A R Q U E S S U R L E S C O U R A N T S D ü D E T R O IT D E G IB R A L T A R .
Il n’est pas hors de propos de faire remarquer ici quelle a été
la vitesse du courant au milieu du détroit de Gibraltar, dans les
circonstances oii nous avons franchi ce détroit, soit au dép a rt,
soit au retour de l ’expédition. Nul doute que si des observations
du genre de celles que nous allons rapporter, et que nous
ne présentons ici qu’en passant, devenaient l’objet des recherches
d’un grand nombre de navigateurs, l’on parviendrait à en déduire
des conséquences qui ne seraient ]ias sans intérêt pour la
physique générale du globe et sans utilité pour la navigation.
L ’on sait qu’il existe au milieu du détroit de Gibraltar uu
courant qui porte sans cesse les eaux de l’O céan dans la Méditerranée.
Ce courant ne s’étend pas sur toute la longueur du
détroit; il est séparé du r iv a g e , tant du côté de l’Europe que
du côté de fAfriq ue , par des bandes dans lesquelles le phénomène
des marées produit deux courants qui se succèdent de
six eu six heures et qui se d ir ig en t, l ’un à l’O. et l'autre à lE . ,
suivant que la mer monte ou descend.
Voyage d e là Coquille. — IlYDROURArHiE. 7