8a V O Y A G E A U T O U R D U M O N D E .
Les côtes présentent une très-grande variété de poissons
excellents, que fournissent en abondance les lacs, les rivières
.et les rivages de la baie.
L ’ile Santa-Catharina jouit d’un climat sain et beau. Quelques
localités seulement, daus le voisinage des marécages, sont
insalubres. Les chaleurs de l ’été sont modérées par les brises
fraîches du W.E., qui soufflent assez généralement de septembre
en mars. Les vents de S.O. dominent jjendant les mois d’hiver,
et c’est ordinairement en août et septembre que les pluies sont
les plus abondantes.
Le territoire de l ’île est divisé eu quatre districts ou paroisses,
qui prennent leurs noms des établissements qu’on y a formés,
savoir :
Nossa Senhora das Necessidades ; ce village, plus connu
sous le nom de Sam-Antonio, est situé sur le bord du canal,
à cinq milles au Nord de la capitale.
Nossa Senhora da Conceiçào ; bâti au milieu de l ’Ile sur la
rive occidentale de la grande Lagoa, à quatre milles environ
à l’Est de la capitale.
Nossa Senhora da Lapa ; ce village reçoit communément
la désignation de Ribeirao, parce qu’il est situé à l’embouchure
de la petite rivière de ce n om , qui se jette au fond d’une crique
à huit milles au Sud de la capitale.
Nossa Senhora do Desterro : cette ville est la capitale de
toute la province de Santa-Catharina. Elle est située sur la
côte occidentale, dans un anse gisant à l’E.S.E. du détroit
qui divise le can al, et où mouillent des soumacas de cinquante
à deux cents tonneaux. Elle est bâtie sur un terrain inégal
entre deux mondrains, et traversée par trois ruisseaux, dont
1 eau rapide et claire coule sous plusieurs ponts de pierre.
Cette ville est composée de plusieurs rues généralement droites
et non pavées. « Elle comprend, dit M. Lottin , environ six
H Y D R O G R A P H I E , C H A P . I I I .
cents maisons numérotées, et formant des rues de vingt ;
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a vingtcinq
pieds de la rg e , dont quelques-unes vont en pente vers la
mer ; celles-ci sont ferrées, sans doute pour que l’eau ne les dégrade
pas dans la saison des pluies. »
Les maisons ont jusqu à deux étages ; la majeure partie n’eu a
qu un, et il y en a beaucoup qui ne sont que de plain-pied. Elles
sont construites en pierres ou en briques, recrépies à la chaux.
A 1 issue de la ville, du côté du S. O . , nous en avons vu en b o is ,
et un bon nombre avaient l’apparence de misérables huttes’
Le granit, qui forme en général le seuil et le cintre des portes,
leur donne un certain éclat. Elles sont cloisonnées, parquetées
et planchéiées en bois du pays. Un grillage très-serré, qui
permet 1a libre circulation de l’air, garnit les fenêtres. L ’intérieur
est simple, propre, élégant, mais sans luxe. Les maisons
des riches propriétaires ont les murs peints à la fresque.
Il n’y a qu’une seule place assez-grande dite de Santa-Catha-
rma : c’est là que se trouve fHôtel-de-Ville et le .Palais de Justice,
deux bâtiments qui ne méritent aucune attention : c'est là aussi
que se tient le marché, qui a lieu une seule fois par semaine
tous les dimanches. ’
La cathédrale est le seul édifice qui ait une belle apparence •
elle est surmontée d’un grand clocher en forme de to u r , et elle
est située à l’extrémité supérieure de la place. Vis-à-vis est le
débarcadaire, qui est bien construit et commode.
Eu outre de la cathédrale, on compte trois églises; Sam
Francisco qui fait partie du couvent de Saint-Francois d’Assise
Nossa Senhora do Ilosario et la Caridad. Il y a un hôpital annexe
a cette dernière, où l’on reçoit les indigents et les infirmes.
La population de Nossa Senhora do Desterro est d’environ
SIX mille ames. On distingue trois classes d’habitants, les blancs,
les mulâtres et les noirs ; la dernière est presque en totalité
composée d’esclaves.