l'alidade de la lunette. Cette première observation, commencée
nu peu avant mid i, doit être continuée jusqu’à ce que le mouvement
en hauteur du soleil soit devenu presque insensible ; alors
ou fixe l’alidade de la lunet te, on renverse rinstrumcnt et l’on
ramène le soleil à l’horizon en faisant mouvoir l’alidade du
grand miroir, qu i, daus ce cas, donne une double hauteur de
l’astre très-voisine du moment du jiassage au méridien. On recommence
plusieurs fois cette opération avec toute la célérité
possible, en remettant toujours l ’alidade du grand miroir sur
le zéro du limbe, et l’on ne cesse d’observer ainsi que lorsque
les indications données par cette alidade commencent à décroître.
Le plus grand are parcouru,parmi touteslesobservations faites,
est évidemment le double de la hauteur méridienne dont il faut
conclure la latitude.
A terre, ainsi que dans le voisinage des côtes dont on fait la
reconnaissance , l’observation de la latitude exige ¡dus de précision
que ne peut en offrir la méthode précédente, et rend alors
indisjiensable la méthode des hauteurs circumméridiennes des
astres, de la(|uelle on fait usage dans les observatoires. Mais
jiour opérer avec toute l’exactitude possible, il ne suffit pas
d’établir, entre le commencement et la fin des observations,
un intervalle de temps limité d’une manière générale, comme
l'indiquent encore tous les traités d’astronomie nautique. Cet
intervalle de temps, qui dépend à la fois de la latitude du lieu
et de la déclinaison de l’astre, pour être favorable aux observations,
doit être préalablement déterminé. A cet égard, nous
devons à M. Givry, dont nous avons déjà parlé, et que nous
aurons souvent l’occasion de citer dans le cours de cet ouvrage,
une table d’une application ingénieuse et commode, dont il est
l’auteu r, et qu’il décrit de la manière suivante dans une notice
inédite qu’il a bien voulu nous communiquer.
« Dans son livre intitulé, Description et usage du cercle de
réflexion, Borda propose d’observer la latitude par des hauteurs
du soleil prises lorsque cet astre se trouve à une petite
distance du méridien. Tout en indiquant le principe sur lequel
cette méthode est fondée, et en donnant des tables pour faciliter
le calcul, il a négligé, ou n’a pas cru nécessaire de démontrer,
dans son ouvrage, les préceptes qu’il propose de suivre.
M. Delambre s’est servi de la même méthode pour déterminer
la latitude de plusieurs points de la France, lorsqu’il exécutait
ses mémorables travaux pour mesurer la longueur de l’arc du
méridien compris entre les parallèles de Dunkerque et de Bai--
celone; et cet illustre astronome a donné une solution analytique
du problème, d’une élégance et d’une simplicité remar-
f[uables. Il la consigna d’abord dans le mémoire ([u’il publia en
l'an VII, sous le titre de Méthode analytique pour la détermination
cCun arc du méridien, et l'inséra ensuite dans les Additions
de la Connaissance des temps pour l’an xii, avec toutes les tables
nécessaires ¡jour calculer ¡jromptcmcnt les différents termes de
la série par laquelle est exprimée la réduction au méridien des
distances zénithales observées hors du plan de ce grand cercle.
«Lorsqu’en 1817, je fus destiné à faire la reconnaissance
hydrograpliitjuc d’une partie de la côte d’ Afrique et de la côte
du Brésil, sous les ordres de M. le baron Roussin, je conçus
I idée, pour obtenir les latitudes avec une grande précision, de
substituer aux préceptes indiqués ¡lar Borda , la méthode proposée
par M. Delambre. Lorsqu’on fait usage du cercle de réflexion,
le mode d'observation est absolument le même que
celui pour lequel la méthode a été imaginée ; seulement, comme
on observe les hauteurs de l ’astre au lien de prendre les distances
au zénith, il faut changer, dans l’explication de la
formule, le signe de la réduction au méridien.
« La méthode de M. Delambre est fondée sur le ¡jrincipe que,
les différences entre la hauteur méridienne d’un astre et les