Août
1892,
Irer les câbles avant que l’ancre ue soit rendue au bossoir.
D'ailleurs, quol(|ues dispositions que l’on puisse jjrendre, il est
presque certain qu’avec la houle constante du la rge , il sera
iuqjossible de ue poiut abattre sur bâbord ou vers la c ô te , ce
([ui peut être très-préjudiciable. Nous nous trouvâmes daus ce
cas lors([u’il fallut mettre sous voiles. Rendu âpic de l’ancre de
bâbord, nous attendîmes en vain pour déraper que le foc qui
était bordé convenablement nous fit abattre du côté du large ;
la boide s’y opposa tellement, que uous fûmes obligé de prendre
le parti de déraper en abattant vers la ville. Heureusement que
la brise était faible et (¡ue la corvette exécuta son mouvement
de rotation sans troj) courir de l’avant. Néanmoins cette
manoeuvre nous fit ),>asscr à uue très-¡)etite distance du bout du
môle, et malgré (jue l’ancre draguât encore sur le fond, nous
fûmes obligés de forcer de voiles, en serrant le vent bâbord
amures, afin de nous éloigner de la côte et surtout des navires,
dont nous eûmes le bonheur de ne poiut rencontrer les câbles.
Nous pensons aussi que le mouillage dont nous ¡larlons
n’est pas exempt de cette prodig (juantité d’ancres abandonnées
dans les mauvais temps ¡lar les petits navires, et que personne
ne songe â relever : nos deux câbles, ragués en plusieurs
endroits, en sont évidemment la preuve. A in s i, toutes considé-
ratious prises, nous croyons qu’il est préférable, pour les bâtiments
de guerre, de mouiller auprès de la pointe du Lazaret.
Ici fap|)areillage ]>cut s’exécuter sur un bord ou sur l'autre sans
inconvénient. Les vents de S.E. n’y sont pas aussi dangereux,
en ce qu’ils ¡jermettent de doubler la pointe de la Mancba, ce,
(¡uine |)ourrait pas s’effectuer â l’autre mouillage dans le cas oii
ces vents viendraient à souffler. Enfin , le fond n’a pas, comme
le précédent, l’inconvénient grave d’être couvert d’ancres perdues,
puisque les ¡letits navires qui les abaudonneiit ainsi ne
sont pas dans l’habitude d’y séjourner.
Pendant le temps que nous sommes restés à ce mouillage,
la tem¡Jératurc pendant le jour s’est maintenue entre 26 et 27“
centigrades, et nous avons remarqué (¡ii’une brume é[)aissc,
dans la(|uelle nous avions été plongés en a|)prochant de l’île ,
ne pénétrait pas dans l’archipcl. Vue du mouillage , cette brume
formait une bande noire horizontale et stationnaire, (¡ui
s’étendait sans interruption de la pointe de la Mancba jus([u’à
l'Ile Canarie, et présentait ainsi uu contraste singulier avec
toute la partie méridionale des iles, oéi le ciel étaitd’une sérénité
éclatante. La nuit seulement, c[uel(j[ues nuages se détacliaient
de cette bande, plongeaient dans les vallées, qu’ils parcouraient
en laissant écha)iper d’assez fortes rafales , après quoi ils disparaissaient.
L ’obligation de rester eu quarantaine n'est pas le seul motif
qui nous ait fait regretter de nous être arrêtés dans cette baie ;
la ville de Santa-Cruz, privée depuis un mois des secours des
iles environnantes, était au dépourvu quant aux provisions
dont nous avions besoin ; et ce que pouvait offrir cette place
était à un si haut prix cjue nous fûmes obligés de nous réduire
au strict nécessaire. L ’extrême sécheresse qui désolait â cette
époque le midi de la France régnait aussi dans ces parages et
donnait une grande valeur à l ’eau, dout nous primes néanmoins
quelques barri(jues.
Août
1822,
III,
D E T É N É R IF F E A U X I l E S D E M A R T IN -V A Z E T D E LA T R IN ID A D .
Nous mîmes sous voiles de Santa-Cruz le i " septembre , â septembre
sept heures du soir, et nous dirigeâmes notre route sur les iles ' ”
du Cap-Verd dout nous désirions prendre connaissance. Le 2,