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que la couleuvre boiga, tous les attributs
qui sont les plus propres à embellir cet ordre
d'animaux. La forme élégante, élancée de
son corps, la variété et la beauté de ses
couleurs qui brillent avec l'éclat des pierres
précieuses et des métaux dans les nombreux
contours de son corps, la vivacité, la grace,
la légèreté de ses mouvemens, la douceur
de ses habitudes, son séjour presque continuel
au milieu des feuillages et sur les
branches des arbres, doivent réclamer pour
elle une exception à l'effroi que nous inspirent
les couleuvres, et à la proscription
dont elles sont les victimes.
Syst. nat. p. Coluber capita, collo dorsique
anterioris parte cwruleis, cetera corpore exalhido, iridis
colorihus superbiente. ^oM&eri, nov. Act. acad. C®s.
t ; V I I , p. 22 , n® 25. — Natrix ahcstuUa. Laurent!,
Syn. rept. p. 79 , n° 161. — Long green borneo snake.
Petiver , Gazoph. pi. c , fig. 5. — Serpens ornatissima
ambeinensis bonguatrora. Seba , Thes. torn. II ,
pl.i,xxxii , fig. I ; pi. I .xm, f ig. 3 ; pi. X " , fig- 5.—•
Bradley, Natur, pi. ix , fig. a.—Serpens indious ,
gracilis, viridis,ahoBtulla zeylonensibus. Ray, Synops.
p.33i.—ieSoi^-ii.Danbent. Diet. erp6t. Encyc.ni6th.
— Idem. Lacep^de , Hist. nat. des -serp. in-12 , torn. I ,
p, 425 , pi. xi,'fig. i^—La couleuvre boiga. Latreille,
'Hist. nat. des reptiles, i n - 1 8 , torn. IV, p. 112.
Quelques
D E S COULEUVRES, 65
Quelques personnes, séduites par la beauté
de cette couleuvre, ont exagéré tous ses
autres avantages; il y en a même qui ont
été jusqu'à désigner sous le nom de chant
le foible sifflement qu'elle fait entendre,
qui ne diffère en rien de celui des autres
couleuvres. Le boiga est doux par sa nature
et ne peut avaler que des insectes, à cause
de sa forme délicate et très-déliée. Si l'on en
croit le rapport de quelques voyageurs, les
nègres esclaves, sur-tout ceux de Surinam,
ont ce serpent en grande vénération; et les
sybilles, ou les magiciennes qui vivent parmi
eux, et qui couservent sur leur esprit ua
grand pouvoir, savent, dit-on, charmer par
le son de leur voix le serpent ammodyte
ou papaw, qui est le même que la couleuvre
boiga, et parviennent à faire tomber
le serpent au pied de l'arbre où il étoit
monté, entretenant par ce moyen la superstition
des nègres afin d'en profiter. Selon
Stedman , ce serpent, long de trois à cmq
pieds, ne craint pas de se laisser toucher
^ p a r l'homme : l'éclat de ses couleurs paroît
avoir engagé les nègres à l'adorer; ils ne le
tuent et ne le blessent jamais ; ils le regardent
au coiitraire comme leur protecteur et leur
ami, et s'estiment très-heureux de le voir
Reptiles. Tome VII. ^