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533 .histoire
ou dix pouces de longueur totale, rarement
à un pied et demi, et jamais à trois pieds
comme plusieurs naturalistes l'ont cependant
prétendu ; j'ea ai observé jusqu'à présent
onze individus , dont trois sont placés dans
ma collection. On le trouve quelquefois aux
environs de Paris, sous les pierres, parmi
les herbes et les mousses , sous l'écorce
d'arbres morts. Lorsqu'on le prend, il se
roidit avec une telle force , selon Laurenti ;
qu'il se casse quelquefois en deux morceaux,
et ses parties séparées continuent à se mouvoir
encore pendant plusieurs heures. Il est
tellement doux qu'il ne cherche jamais à
mordre ; ses dents He peuvent percer la
peau , et si l'on parvient , par adresse, à
lai faire mordre la chair écorchée d'un petit
oiseau et à l'imprégner de sa salive, il n'en
résulte aucun symptôme de poison. - :
• L'orvet se creuse des trous profonds de
trois à'quatre pieds environ dans la terre,
y forme divers circuits et plusieurs issues
à l'aide dé son museau. Il s'y caohfe pendant
la pluie duraiit une partie-du jour et de
k ' u a i t , lorsqu'il est poursuivi par quelque
ennemi, ou pendant les grandes gelées de
l'hyver. Un observateur très-digne de foi
a même prétend« qu'il perce quelquefois
D E S ORVETS . 333
îa neige qui couvre son trou , pour élever
sa tête au dessus, afin de respirer l'air extérieur.
Il paroît capable de supporter le froid
plus aisément que la plupart des autres ophidiens;
car non seulement on le rencontre
au nord- de l'Europe à des latitudes trèsfroides
, mais il sort aussi de son engourdisse-
,ment dès les premières chaleurs, ou lorsque
les grandes gelées ont cessé. Le mâle et la
femelle s'accouplent comme les autres ophidiens,
en s'en tortillant l'un autour de l'autre,
et restent ainsi serrés étroitement pendant
une heure et demie environ. La femelle étant
ovovivipare, les petits naissent tout formés
au bout de six semaines à peu près, et ils sont
alors longs de dix-huit à vingt-une lignes ,
au même de deux pouces, selon Van Lier.
Une femelle ne met bas que six à douze
serpentaux , et sa fécondité paroît proportionnée
en quelque sorte à la grandeur de
sa taille et à la chaleur du climat. On a
vu dans le midi de la France des orvets
faire leurs petits au printems , et d'autres
en automne ; ce qui sembleroit indiquer
qu'une femelle peut mettre bas deux fois
par au.
Dufay assure , dans ses Mémoires sur