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versales sous le corps, et dix à quatorze
sous la queue. Les dents sont toutes trèspetites,
simples, aiguës, d'égale longueur,
légèrement courbées en arrière, et l'on ne
voit parmi elles aucun crochet venimeux.
Le sommet de la tête est revêtu en devant
de trois plaques, de même que le devant
de la mâchoire inférieure ; j'ai compté treize
plaques autour de chacune des deux lèvres.
La couleur de l'orvet scytale est d'un
blanc légèrement jaunâtre , entouré d'environ
soixante bandes noires , irrégulières,
transversales, et forment la plupart des anneaux
interrompus, dont les deux extrémités
en dessous ne sont pas en face l'une de
l'autre , mais alternent presque toujours
entre elles ; plusieurs écailles en dessus sont
teintes de brun ou de roussâtre sur leur
bord postérieur.
La longueur totale n'est ordinairement
que de deux pieds , et ne paroît guère
excéder deux pieds six pouces ; la queue
fait à peu près la trentième partie de cette
dimension ; le diamètre de la tête , du corps
et de la queue n'est que de cinq à huit
lignes.
La nourritui-e principale de cet orvet
consiste en vers, en chenilles, eu mouches
et
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et autres insectes, sur - tout en fourmis.
On croit qu'il a les mêmes habitudes que
les véritables amphisbènes , avec lesquels
il a beaucoup de rapports par la forme ,
par la petitesse de ses yeux, placés chacun
dans le centre d'une petite plaque, et par
sa bouche peu fendue ; aussi est-il désigné
sous le nom impropre A'amphisbène par
quelques colons dans l'Amérique méridionale.
Les nègres le craignent beaucoup ,
sans doute parce qu'ils le confondent avec
la vipère galonnée qui a presque la même
forme, des couleurs semblables , et des
anneaux noirs rapprochés trois à trois.
Je doute que l'orvet rapporté à celui-ci
par Linnasus soit le même animal ; car cet
auteur lui indique jusqu'à deux cent quarante
écailles sous le corps et treize autres
sous la queue : d'après ce nombre, il doit
plutôt être rapporté à l'orvet coallin ou
rouge, qui n'a qu'une rangée de moins sous
la queue , selon Lacépède.
Gmeliîi a réuni à ce reptile deux orvets décrits
par Laurenti. Le premier est une espèce
distincte , très - voisine de l'orvet scytale ;
mais le second me paroît être synonyme,
car il n'en diffère que par ses bandes ou
anneaux d'un bleu foncé sur un fond blanc.
Reptiles. TOME VIL V.
F:. M