228 HIS T O I R E
comprimée par les côtés , et tellement
aplatie, sur-tout vers son extrémité, que
Ton pourroit la comparer à une lame verticale
; et le bout de cette queue si comprimée
est terminé par deux grandes, écailles
arrondies et appliquées l'une contre l'autre
dans le sens de l'aplatissement. Lorsque la
couleuvre se meut, sa queue ne touche à
terre que par une sorte de tranchant occupé
par les doubles plaques qui sont très-peu
sensibles, et ne diffèrent guère en grandeur
des écailles du dos. Cette conformation doit
faire présumer que ce serpent se sert peu de
sa queue pour ramper, et cette partie paroît
lui être plus utile pour frapper à droite eE
à gauche, ou pour se diriger en nageant et
agir sur l'eau comme un aviron (1)».
Schneider a décrit ce plature sous le nom
Shydre couleuvrin dans son ouvrage sur les
amphibies, d'après un individu qu'il a observé
dans la collection de Lampian. Il a compté
neuf (2) petites plaques en avant des yeux,
savoir, deux nasales, deux ensuite, puis
(1) Lacépède, loco citato.
(2) Dans le texte Schneider dit sept, parce qu'il
ne comprend pas dans ce nombre les deux plaques
nasales.
ï
D E S P L A T U R E S. 229
cinq autres; il y a aussi trois plaques entre
les yeux, et deux autres derrière ; on voit
sous la gorge onze rangées transversales
d'écaillés presque rhomboïdales. Les plaques
transversales sont assez étroites sous le ventre ;
la plaque anale est fendue, et outre les
doubles plaques sous - caudales, l'extrémité
de la queue est terminée par une plaque
ronde. Sur la branche externe de la mâchoire
. supérieure, on voit d'un côté un
crochet venimeux, et de l'autre deux crochets.
La couleur du plature fascié est
plombée avec des bandes ou anneaux réguliers
et bruns autour du corps.
Thunberg a décrit cette espèce remarquable
en 1787, dans la première Dissertation
sur le museum d'histoire naturelle de
l'académie d'Upsal.
P 3