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cependant elle n'avoit pas été décrite exac-.
tement par les naturalistes avant Lacépède:
Elle est timide, innocente, toujours prête
à fuir dès qu'on l'aperçoit : sa taille est un
peu inférieure à celle de la couleuvre à
collier.
La tête est petite, déprimée en dessus;
comprimée sur ses côtés, triangulaire, obtuse,
et assez semblable à celle du lézard gris des
murailles. Elle est revêtue de neuf plaques
disposées sur quatre rangs sur son sommet,
avec sept plaques sur chaque bord de la
mâchoire supérieure, et six sur les côtés de
l'inférieure. Il y a deux rangées longitudinales,
de trois plaques chacune, sous la
gorge.
Le corps est alongé, cylindrique, presque
d'égale grosseur dans toute son étendue, à
peine plus aminci que la tête vers l'occiput,
revêtu d'écaillés lisses, rhomboïdales, presque
hexagones et imbriquées. Les grandes
plaques sont au nombi e de cent cinquanteneuf
à cent soixante-dix-huit, et les doubles
varient de quarante-six à cinquante-six;
Goeze et Bechstein croient même que les
grandes plaques vont à cent qnatre-vingt-,
quatre, ce qui est trop considérable.
La couleur principale est d'un gris cendré^
DES COULEUVRES. an
tirant quelquefois sur le roussâtre en dessus;
variée de quelques petites taches plus foncées
sur le dos d'un gris blanchâtre et sans
aucune tache en dessus et sur les lèvres,
avec une bande brune allant de la narine
sur l'oeil jusqu'au coin de la bouche; une
tache brune, oblongue sur chaque côté du
cou, et une autre derrière la tête. La couleuvre
lisse a, selon Laurenti et Sturm, des
petites taches brunes disposées alternativement
sur le dos : le dernier auteur croit
même d'après Jacquin, que la femelle est
cendrée et le mâle roux, mais ceci est
inexact. Les yeux sont peu. saillant, et ont
leur iris de couleur dorée.
Laurenti nous apprend que la couleuvre
lisse n'est pas rare dans les fossés et dans
les lieux humides des environs de Vienne.
Je l'ai trouvée plusieurs fois dans les bois
exposée au soleil, parmi les herbes et dans
des fourmilières. Sturm a compté quatrevingt
quatre dents aux deux mâchoires.
Elle rampe avec vivacité, en agitant sa
langue au dehors de la bouche ; mais elle
siffle rarement, et mord presque toujours
sans percer la peau. Les paysans la confondent
ordinairement avec la vipère, à
cause de ses couleurs sombres; aussi la
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