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Linnaeus, qui a désigné cette cécili'e sous
le nom spécifique de tentaculée, lui assigne
près d'un pied de longueur et un pouce
d'épaisseur : elle est entièrement cylindrique
et d'égale grosseur depuis la tête
jusqu'à la queue. Sa peau nue, sans aucune
écailles, a des petits points saillans sur le
dos, et cent trente-cinq plis transversaux
sur chaque côté. La tête lisse, arrondie,
a contre chaque narine un tentacule ou
barbillon très-court. Les narines ressemblent
à une petite piquure d'épingle; et les yeux
imitant eux-mêmes de très - petits points,
paroissent à travers une pellicule mince qui
les recouvre. Les dents sont simples comme
celles des couleuvres innocentes, et plus
petites à la mâchoire supérieure. La queue,
épaisse et presque nulle, a des plis circulaires
très-serrés les uns contre les autres. Linnasus
compare cette espèce aux poissons
chondroptérygiens, à cause de sa lèvre supérieure,
obtuse, très - proéminente, de telle
sorte que la bouche est reculée sous la tête
presque de même qu'aux squales ou requins,
aux raies, etc.
La couleur est d'un brun bleuâtre uniforme,
sans aucune tache.
On ti'ouve cette espèce d'oplaidien dans
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la colonie hollandaise de Surinam en Amérique.
Elle vit aussi au Brésil, suivant Pison,
et elle y est nommée /¿¿arom par les habitans
; c'est à cause de cela que les naturalistes
français l'ont appelée ibiare.
Schneider a vu dans la collection de Lampian
deux individus de cette espèce, et cinq
autres dans celle du duc de Brunswich ;
l'un d'eux étoit de couleur cendré. Il ne
leur a pas vu de tentacules ou de barbillons
proprement dits, mais deux petites papilles
ou verrues au bout du museau.
Lacécilie figurée par Seba, et rapportée
par Linnaîus à cette espèce, est synonyme
de la cécilie visqueuse à cause de sa bande
blanche Sur chaque côté du ventre.
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Fin du septième Volume.