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m H I S T O I R E
D I X - N E U V I È M E GENRE.
o r v e t ; anguis.
L E corps et la queue cylindriques, alougés,
obtus, couverts par-tout de petites
écailles semblables, très-nombreuses, sans
grandes écailles en dessous. De grandes
plaques peu nombreuses (neuf environ)
dessus la tête; des paupières. Anus simple
et sans ergots.
Dents aiguës, très-petites; pas de branches
palatales, ni de crochets venimeuif : bouche
peu fendue.
Les orvets sont des serpens très-redoulés
dans tous les pays où ils vivent, et cependant
ils réunissent la timide innocence à
une grande foibiesse. Ils sont également incapables
de nuire et de mordre; le moindre
bruit les effraie, et dès qu'ils entendent
quelqu'un marcher auprès d'eux, ils se
sauvent avec vivacité sous les feuilles sèches,
et cherchent à se mettre en sûreté dans les
trous qu'ils se sont creusés auprès des souches
d'arbies
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d'arbres à demi-détruits par le tems. Ils fréquentent
ordinairement les collines couvertes
de bois exposées aux rayons ardens
du soleil, et se retirent dans leurs trous dès
les premiers jours de l'automne, même dans
les climats tempérés.
Leur forme cylindrique presque également
grosse dans toute son étendue; leur
tête courte et petite, munie de petits yeux
non saillans ; leur bouche étroite et peu
fendue, ainsi que l'absence des oreilles externes,
et leur queue obtuse, aussi grosse
à peu près que la tête, ont fait désigner
ces ophidiens par les anciens sous les noms
di amphisbènes, de double - marcheurs, de
serpens aveugles ; dans quelques provinces
de France on les appelle encore vulgairement
borgnes, aveugles, anvcaux. Les deux
premiers noms conviennent en effet aux
orvets, dont le cox^ps, entièrement couvert
de petites écailles, peut se mouvoir en tout
sens sur le sol, soit en avant, soit en arrière;
et les autres ne leur sont donnés que parce
que leurs yeux sont trop petits pour être
facilement aperçus : ce sont pour quelquesuns
des serpens de verre, à cause de leur
extrême fragilité. Les amphisbènes des anciens
sont les orvets des modernes; et les
Reptiles. Tome V I L T