,i-,i Jî-Ii I S'a^»
1,4 "-fi.®-
t' 'V '
i-t
iij-'ilf-nr:
-/'•'•«(«uH'tiiJt;
386 OBSERVATIONS.
« En avril 1776, près de Gorée-rivier,un
fermier nommé Aloven Schmidt, avoit pris
un lézard venimeux et redoutable , appelé
dans le pays t'geilje, qu'il avoit conservé
dans de l'eau de vie ; il m'en iit présent le
jour que je quittai cet endroit.
» Il avoit déjà long-tems qu'on m'avoit
dit que la morsiire de cet animal produisoit
une sorte de ièpre terrible, qui se terminoit
toujours par la mor t ; mais ce que j'ignorois,
c'est qu'il ne produit son effet qu'après l'espace
de six mois ou d'un an, pendant lequel
tems toutes les parties du corps se gangrènent
successivement, et tombent d'elles-mêmes
par lambeaux.
» Ce fermier m'assura qu'un esclave bugunèse
avoit réussi à guérir une autre esclave
femelle du voisinage, mordue par un geitje,
dont le poison avoit déjà fait des progrès trèssensibles.
» L'esclave guérie demeuroit alors à environ
soixante milles de Gorée-rivier, et étoit,
me dit le fermier, encore vivante et en pleine
santé ; mais le médecin étoit mort avec son
secret et avec plusieurs autres aussi utiles.
On avoit pourtant observé qu'entre autres
moyens qu'il employa , il pansa quelquefois
la blessure avec des oranges et des limons
O B S E R V A T I O N S . 587
Coupés en deux. On auroit bien dû examiner
de plus près le progrès et les moyens d'une
cure aussi importante. Les animaux sont
sur-tout exposés à la morsure de ce reptile,
et l'on pourroit essayer quel seroit l'effet des
oranges sur des ulcères de ce genre. Il est
heureux que le geitje soit lent dans ses mouvemens,
et qu'il ne soit pas d'un caractère
irritable : quoiqu'on en voie fréquemment
dans le piintems, l'on n'entend pas souvent
parler de maladies causées par sa morsure.
» Nous le cherchâmes inutilement à Sitsikamma,
dans les coquilles vuides du âu//a
achatina, où les habitans m'assui èrent qu'il
fie nichoit ordinairement. La queue de ce
reptile se détache et tombe au simple toucher
, et on la trouve remplie d'une matière
jaunâtre, semblable à celle qu'on voit sur
certains ulcères -, de plus , on ne découvroit
dans celui que j'ai rapporté, aucun aiguillon:
ne pourroit-on pas en conclure que le geitje
est une larve, qui, avec le tems, se transforme
en un lézaid (1) de forme et de nature
absolument différentes ?
(1) Si cet animal est une larve ou plutôt un lézard,
î l d o i t être placé dans l'ordre des batraciens, peutêtre
parmi les salamandres ; car les lézards et les
jintres «anriens ne subissent pas de métamorphoses. D.
B b 3
i