H I S T O I R E
L E S C I N Q U E E N S A N G L A N T É ,
D E L A S I B É R I E (i).
L e s sauriens, que Pallas et Linnasus ont
nommés lacerta cruenta et lacerta algira,
sont tellement voisins l'un de l'autre, que le
professeur Lacépède a cru convenable de
regarder le premier comme une variété d a
second,- et , d'après les divers caractères qui
leur ont été assignés, je les ai placés dans
le genre des scinques, à côté des scinques
r ayé s , parce qu'ils ont tous les deux quatre
raies longitudinales d'un blanc jaunâtre sur
les côtés du corps , qui est brun en dessus et
blanchâtre en dessous. Cependant je dois
prévenir les naturalistes que ces deux anima
u x ne sont pas assez complettement dé-
( i ) Scincua cruenlatus ; caudâ suh-verticiLlatâ suprà
cinereâ subtùs coccined apice albicante , strigis septem
albis in cervice quarum quatuor usquè ad caudam
prolongatis.
Lacerta cruenta. P a l l a s , Vo y a g e dans diverses
provinces de Rus s i e , in-S" , tom. V Î l I , p. 8 4 , n" 84.
— Idem. Gme l i n , Sys t . nat. pag. 1 0 7 2 , n'^ 64. —
Le scinque ensanglanté. Da u d in, Hi s t . nat. des rept .
par La t i e i l l e , i n - i 8 , tom. I l , p. 76 et suiv.
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crits pour qu'on puisse leur fixer une place
convenable dans l'ordre des sauriens ; je
soupçonne même qu'ils pourroient peut-être
appartenir au genre des lézards proprement
dits, à cause de leur queue verticillée.
L e scinque ensanglanté diffère principalement
de l'algire par sa queue verticillée,
cendrée en dessus, écarlate en dessous, blanchâtre
à son bout , et par un pli transversal
sous le cou. Il est beaucoup plus petit que le
lézard gris de murai l le, et même presque
trois fois moindre que le lézard véloce. S a
tête est un peu effilée ; son corps est blanc
en dessous, brun en dessus, avec sept stries
blanches sur le sommet de la tête , dont les
deux du milieu et les deux latérales se prolongent
en longueur sur les côtés du dos et
sur les flancs jusqu'à la queue. Le s quatre
jambes sont remarquables , parce qu'elles
sont marquées de taches arrondies et lactées.
Pallas a trouvé ce petit saurien autour des
lacs salés de la Sibérie australe, où il est
assez rare. Il est sans doute très-voisin du
suivant que Van-Ernest a trouvé à Suma t r a ;
mais je ne ciois pas qu'on doive les confondre
comme deux variétés d'mae même
espèce.
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