5^3 H I S T O I R E
particulier qui est le même que notre genre
lézard, et qu'il ne faut par conséquent pas
lapporter à celui-ci.
C'est sans cloute une chose bien digne de
Fadiniialiou des naturalistes que l'existence
des reptiles bipèdes munis seulement de
pieds postérieurs. Ce fait est même tellement
remarquable, que fai cru pouvoir le révoquer
en doute dans les premiers tems que
je me suis occupé d'étudier les reptiles ; et
mon collègue I.atreille a fait connoître mes
soupçons à cet égard, dans son ouvrage sur
l'histoire naturelle de ces animaux ; puis il
les a réfutés avec t aison dans ce même ouvrage
(i). J'avois d'abord cru que les deux
( i ) Observations sur le lézard bipède et le lézard
sans pattes ou apode de Linnieus, édition de Gmelin.
( Lalrei l l e , Hist. nat. des rept. toin. I I , p. 92. )
« Nous avons vu, dit Latreille, dans le bipède
cannelé , un reptile fort extraordinaire , ressemblant
d'un côté, par l'alongemeiit de son corps, à un serp
e n t , et de l'autre à un lézard , parce qu'il a des
pattes ; mais il n'eu a que deux , et elles sont situées
très-près de la tête. Les lézards bipède et apode de
Linnssus auroient une conformation presque semblable.
La seule difiFérence qui existeroit entre ceuxci
et le bipède cannelé , consisteroit dans la position
de la seule paire de pattes dont la Nature les auroit
pourvus. Les premiers les auroient placées près de
D E S S E P S. 325
pattes du sheltopusik n'étoient que des organes
sexuels simples et courts , sortis de
la queue, c'est-à-dire , qu'ils n'auroient que des pattes
postérieures; le bipède cannelé ,au contraire, jouiroit
exclusivement de celles de devant. Chacun auroit
ainsi , sons ce rapport, le supplémetit respectif de
l'autre. Mais, quoique la Nature ait diversifié ses
productions à l'infini , que toutes les combinaisons
imaginables de forme soient possibles, qu'elles existent
peut être, il me semble cependant qu'on n'est
pas bien certain de la réalité des caractères attribués
au lézard bipède et au lézard apode. Que ces reptiles
ayent une proéminence sons le ventre, qu'elle présente
des divisions, c'est une cliose croyable, surtout
relativement au lézard apode , qui a été décrit
p a r l e célèbre Pallas; mais ces avancemens sont-ils
réellement des pattes ? ne scroient-ils pas plutôt les
organes sexuels ? ne dit-on même pas que ces prétendus
doigts sont à peine sensibles , qu'ils n'ont pas
d'ongles? De quelle utilité pourroient être des pattes
placées de la manière qu'on le suppose?.... Telles
sont les réflexions que m'a faites à cet égard Daudin :
elles me paroissent de nature à mériter un examen ,
et à m'engager à suspendre mon jugement sur la
réalité de ces pattes postérieures des lézards bipède
et apode de Liunoeus , qui ne sont peut-être que des
serpens ». •
L a t r e i l l e ajoute ensuite à la page 270 du même
volume : « Nous avons terminé l'histoire des sauriens
par des observations sur les lézards bipède et apode
de Linnnsus; observations qui nous avoient été com-
X 2
-ìli.,
I f î
lif:
jr