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roit se trouver dans le voisinage. Je me sentis
aussitôt frissonner involontairement après
cette réflexion, et je saisis précipitamment
mon fusil, afin d'être sur la défense en cas
d'attaque ; les petits animaux continuoient
toujours le même manège, et j'avois regardé,
mais inutilement, de tous côtés pour
tâcher de découvrir ïe serpent; enfin je
m'approchai de l'endroit où étoient les
lézards, et je découvris, à mon grand étonnement,
une couleuvre, longue de trois
pieds, suspendue par deux ou trois circuits
de sa queue après une branche placée au
dessus des lézards : cette couleuvre verte, à
ventre jaune, étoit assez semblable au coluber
mjcterizans qui vit au Bengale ; elle
tenoit sa gueule ouverte, et sembloit les
menacer, quoiqu'elle restât immobile. Je
demeurai pendant quelques minutes spectateur
passif de cette espèce de lutte; mais,
lorsque je m'aperçus que les lézards ralentissoient
leurs mouvemens, et sembloient ne
plus se remuer qu'avec peine, je m'approchai
du serpent que j'eus bientôt abattu et
tué avec la crosse de mon fusil, et je parvins
à prendre ensuite les deux petits reptiles
que je reconnus pour être deux scinques
à longue queue, assez semblables
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d'ailleurs par leur forme et leur grosseur à
un scinque rayé qu'on trouve dans l'Amérique
septentrionale, et que Linnasus a
nommé lacerta quvnquelineata (scinque à
cinq raies).
» Ces deux scinques ne sont pas connus
des naturalistes; c'est pourquoi je vais ea
donner la description.
» Le scinque, dont il est ici question;
pourroit être nommé septemlineatus, c'est-àdire,
à sept raies; mais il présente encore
un autre caractère très-remarquable, car il
a une queue cylindrique, deux fois aussi
longue que le corps, et entièrement noire;
c'est pourquoi je préfère de lui donner l'épithète
de melanarus, ce qui signifie à queue
noire. Son corps est cendré luisant, avec
septhgnes longitudinales jaunâtres en dessus,
et sa couleur est jaunâtre pâle en dessous ;
une raie jaunâtre s'étend sur chacun des
membres ; la langue est épaisse, courte,
charnue et un peu échancrée à son bout, qui
est tronqué; les pieds ont chacun cinq doigts
séparés et légèrement onguiculés.
» Je crois que l'individu le plus mince
étoit le mâle; il avoit une couleur d'un
cendré plus foncé en dessus, et d'un jaunâtre
plus vif en dessous; l'autre, que j'ai
àl