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Il faut séparer du mabouya des Antilles,
1° le -tiligugu de Sardaigne; ¡2° le scinque
à bandes latérales, de Java ; 5" peut - être
même la pelile salamandre brune, à taches
blanches, que Sloane a figurée assez mal dans
son ouvrage anglais, sur l'histoire naturelle de
la Jamaïque, tom. I I , pl. CCLXXIII, 7 et S',
et qui pourroit appartenir plutôt au gecko
porphyré des Antilles : cependant, comme
je ne puis émettre qu'un soupçon sur ce
dernier saurien , j'adopte provisoirement
l'opinion de Lacépède, et je laisse celte prétendue
salamandre parmi les synonymes du
scinque mabouya.
On trouve les mabouyas aux Antilles,
selon la juste remarque de Lacépède. Lorsqu'ils
sont très-petits, ils deviennent quelquefois
la proie d'animaux qui ne paroissent
pas au premier coup d'oeil devoir être bien
dangereux pour eux. Sloane prétend en avoir
vu un à demi-dévoré par une de ces grosses
araignées, qui sont si communes dans les
contrées chaudes de l'Amérique. On les
voit quelquefois grimper avec adresse, selon
Sloane, sur les arbres, ains^ que sur les cases
des nègres et des indiens ; mais ils se retirent
ordinairement dans les trous des vieux bois
pourris, et ils n'en sortent que pendant la
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chaleur : si le tems menace de la pluie, ils
font alors beaucoup de bruit, et ils quittent
même quelquefois leurs habitations.
Les américains les croient venimeux,
ainsi que le scinque galley-wasp ; mais cependant
Sloane et Brown n'ont jamais pu
avoir une preuve certaine de l'existence de
leur venin. Il arrive seulement quelquefois
qu'ils se jettent avec hardiesse sur ceux qui
les irritent, et qu'ils s'y attachent assez fortement
pour qu'on ait de la peine à s'en
débarrasser.
Ces détails sont extraits des ouvrages de
Sloane et de Brown, et ils indiquent assez
clairement, sur-tout vers le commencement,
qu'ils doivent se rapporter plutôt à un gecko
qu'à un scinque. Outre le nom de salamandre,
Sloane appelle ce saurien, d'après
les habitans de la Jamaïque, wood-slave,
c'est-à-dire, esclave de bois.
Le scinque mabouya, que j'ai décrit d'après
l'individu qui a servi au dessin placé
dans l'ouvrage de Lacépède , ne présente
pas, par rapport à ses couleurs, les mêmes
caractères que celui dont ce naturaliste a
donné la description.
La tête du vrai scinque mabouya , suivant
Lacépède, tient immédiatement au
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