i88 HI S T O I R E
mince, et transparente sur la saillie formée
par chacune des apophyses latérales des vertèbres,
ainsi que sur la saillie formée à la
surface extérieure des flancs par chacune
des côtes ; dans ce dernier endroit, c'est-àdire
, sur les flancs, la peau ne paroît pas
avoir été usée, mais plutôt comme coupée
et entamée suivant la direction de ces côtes
avec un instrument tranchant. Ce fait m'a
paru tellement singulier, que j'ai comparé
d'abord ces endroit« amincis à des stigmates,
assez semblables à ceux des insectes mais
je n'ai pas tardé à me convaincre de mott
erreur. J'invite les anatomistas et les voyageurs
à examiner avec attention, sur le caméléon
vivant, à quelles fonctions ces parties
doivent être employées; Des recherches ultérieures
sur cet objet sont d'autant moiiis
à dédaigner, qu'elles serviront sans doute à
faiie mieux connoître un animal que les
poëtes et plusieurs écrivains de l'antiquité
ont déjà rendu célèbre.
Vers le bout du museau , aux côtés de
la mâchoire supérieure, on aperçoit deux
petites narines, qu'on a regardées pendant
long-tems comme très-importantes à la respiration
de cet animal, parce qu'il ouvre
irès-rarement sa bouche pour hunier Tarir.
D E S CAMELEONS. 189
Il est au contraire maintenant reconnu que
les narines des reptiles leur servent à peine
pour respirer, que le sens de l'odorat est
presque nul chez eux , et qu'ils peuvent
même exister long - tems sans renouveler
l'air renfermé dans leurs poumons , surtout
lorsqu'ils s'obstinent à jeûner, et qu'ils
sont placés dans un lieu froid. Le cerveau
du caméléon est très-petit, et il a au moins
trois lignes de diamètre, mais non pas une
ligne ou deux, comme MM. de l'académie
des sciences l'ont cependant prétendu. Le
caméléon n'a pas d'oreille externe elle est
recouverte par la peau grenue, ainsi que
Camper et Cuvier Font successivement remarqué
: MM. de l'académie des sciences se
sont donc trompés lorsqu'ils ont cru que ce
saurien étoit privé de l'organe de l'ouïe.
Presque tout est remarquable daiis le caméléon;
les yeux sont gris et très - saillans ; et
ce qui les distingue de ceux des autres reptiles,
c'est qu'au lieu d'une paupière qui
puisse être levée et baissée à volonté , ils
sont recouverts par une membrane chagrinée
, opaque, attachée à l'oeil, et qui eu
suit tous les mouvemens. Cette membrane,
bombée comme l'oeil, est divisée par une
fente horisontale, au travers de laquelle ou
y I
Il 1 f j