2O4 HISTOIRE
très-petites écailles plus ou moins arrondies,
peu bombées et légèrement pulvérulentes à
leur surface; les écailles du dessus de la têt©
et des joues sont un peu plus distinctes ,
plus ou moins hexagones et presque lisses,
principalement dessus l'occiput; les crêtes
ou saillies de la tête et de la nuque sont
revêtues , sur leur tranchant, de petites
écailles simplement tuberculées ; la ci-ête
dorsale est formée de petites écailles arrondies
et très-pointues; sous la gorge il y a
un goitre. Depuis le bout de la mâchoire
inférieure, sur tptit le ventre jusqu'à l'anus,
il y a une crête longitudinale formée d'écaillés
pointues, plus alongées que celles du dos, et
imitant assez exactement de petites dents
de scie ; la queue est un peu comprimée ;
elle est de plus remarquable , parce qu'elle
est munie en dessus et sur les côtés supérieurs
par de petites nodosités formées par
les saillies ou apophyses des vertèbres caudales;
les pieds ressemblent à ceux des autres
caméléons, et ils ont de très-petits ongles. Ce
caméléon est d'une couleur grise cendrée >
un peu jaunâtre , ombrée de teintes noirâtres
sur le dos , les flancs et les côtés dé
la tête.
C'est dans les parties de l'Afrique qu'ar-
D E S CAMELEONS. 2o5
Tosent le Sénégal et le Niger, vers la Gambie
et même dans toute la Guinée, qu'on
trouve ce reptile. Il y est, selon Lacépède,
l'objet de superstitions absurdes et burlesques
; il y jouit de beaucoup de vénération.
La religion des nègres du cap Monté leur
défend de tuer les caméléons, et les ôblige
à les secourir lorsque ces petits animaux,
tremblans le long des rochers, d'où ils cherchent
à descendre, s'attachent avec peine
par leurs ongles , se retiennent avec leur
queue, et s'épuisent, pour ainsi dire , en
vains efforts ; mais , quand ces animaux sont
morts, ces mêmes nègres font sécher leur
chair et la mangent. ( Lacépède, Hist. nat.
des quadrupèdes ovipares, tome II, p. 76. )
A la fin de l'article précédent sur le caméléon
d'Egypte, j'ai émis le doute qu'on
ne trouve peut-être pas de caméléon véritable
dans l'Amérique ; et c'est ici sur-tout
que ce doute paroît fondé : car le caméléon
que je viens de décrire, et qui existe évidemment
au Sénégal , a été figuré à tort,
par Seba, sous le nom de cuapapalcatl ou
caméléon du Mexique, ( tom. I, pl. LXXXII,
fig. 1 ). L a figure est très-bien faite, à l'exception
de la queue, dont les nodosités ne sont
pas senties, et qui est trop cylindrique.
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