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mesure que j'en tr ouverai l'occasion : je dois
poui^tant remarquer qu'on n'a pas encore
publié des faits bien certains sur les habitudes
des scinques ; je pense aussi qu'on a
prétendu a tort que ces animaux ne peuvent
se mouvoir avec vivacité , ni courir
avec vitesse. Cette opinion, émise par des
naturalistes vraiment recommandabîes, ne
paroit fondée que sur ce que les doigts des
scinques sont minces, petits, presque égaux
en longueur, et terminés par des ongles peu
, croclms ou aplatis et menus : cependant le
^contraire de cette opinion est prouvé par
des faits car tous les scinques , sur - tout
ceux à longue queue , sont très-prompts
dans leur course, et sont presque aussi agiles
que nos lézards d'Europe ; il paroît même
qu'ils peuvent grimper sur des corps trèsinclinés
à l'horison, pourvu que la surface
de ces corps ne soit pas trop polie. Quelques
scinques grimpent après des troncs d'arbres
à demi - pourris , se retirent dans les trous
de ces arbres, y pondent leurs oeufs et y
soignent leurs petits. Tous vivent dans des
lieux secs et pierreux; tous paroissent également,
rechercher la chaleur des rayons du
soleil, et s'amuser à y poursuivre les petits
insectes pour s'en nourrir.
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D E s s C I N Q U E s. ¡¡17
Dans quelques contrées, soit en Egypte,
soit dans les Antilles, on prétend, mais sans
doute à tort, que les scinques sont venimeux
: on croit à la Jamaïque que le gros
sein que galley-wasp peut quelquefois causer
la mort par sa morsure; et cependant
un examen anatomique de ces animaux
démontre que leurs dents sont trop foibles
pour mordre, et qu'ils n'ont également ni
armes offensives, ni venin : lorsqu'on les
poursuit, ils cherchent toujours à se sauver,
et jamais à se défendi'e. Si les scinques
avoient réellement la faculté de nuire, s'ils
étoient venimeux, pourquoi les anciens médecins
arabes se seroient-ils servis du scinque
ordinaire réduit en poudre ou du jus de ce
reptile , pour l'administrer intérieurement
dans les boissons comme remède.
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