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Afrique, et qui eu a nourri chez lui, leur
attribue la même douceur qu'Alpin (1).
Le caméléon n'offre, pour plaire à la vue,
ni proportions agréables, ni mouvemens
rapides; car il se remue avec lenteur, et il
donne à sa démarche une gravité , pour
ainsi dire, ridicule.
Le caméléon, dont la forme est si remarquable
, n'aui-oit sans doute été connu que
des naturalistes , s'il ne jouissoit encore de
la faculté de changer de couleurs , suivant
les passions qu'il éprouve et la température
où il est placé. Cette faculté a fait croire
que ce reptile n'a pas de couleurs qui lui
soient propres : cette opinion a été adoptée
par les poëtes et par plusieurs naturalistes
modernes, mais elle n'est pas exacte ;
chaque espèce de caméléon a au contraire
des couleurs qui lui sont particulières , et
qu'on peut plus facilement reconnoitre
lorsque l'animal est en repos , ou même
après sa mort,
Perrault, dans sa description du caméléon
d'Egypte (2), a rendu compte des observations
(1) Prosper Alpin, Hist. nat. ^gypt. torn. I,
chap. 5, pag. ai5. , . :
(2) Perrault, Mémoires pour sevvir à l'histoire
des animaux, pag. 31 et suiv.
D E S CAMELEONS. igS
qu'il a faites Sur un individu vivant. Les
voyageurs Lebruyn et Hasselquist ont aussi
examiné séparément cet animal; et chacun
de ces auteuis a donné une explication différente
et plus ou moins erronée de ce phénomène
( i ) .Worni ius paroît être le premier
naturaliste qui l'ait expliqué d'une manière
satisfaisante ; car il dit expressément que
c'est au plus ou moins de chaleur dont il
est pénétré, et aux différentes passions qu'il
éprouve, qu'on doit attribuer ses changemens
de couleurs (2).
PhiUppe Fermin, dans son Histoire naturelle
de Surinam , a aussi émis la même
opinion relativement à plusieurs autres sauriens
d'Amérique. On peut encore ajouter
à ce qui précède la remarque suivante faite
par le voyageur Dobsonville. Le caméléon
d'Egypte est, selon lui, d'un verd mêlé de
jaune et de bleuâtre ; son sang est d'un bleu
(1) Voyez l'extrait (le ces diverses opinions , dans
le tome premier de cette Histoire naturelle des reptiles,
pag. 71 et suiv.
(2) « Chamoeleontis color férus cinereus est, sed
juxtà animi affectus quandoque cum calore colorent
mutât, ut et ratione calidioris vel frigidioris aeris ,
- non verò subjecti, ut quidam putant ». Wormius,
Museum, de pedestribus, cap. 22 , fol. 3i6.
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