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riusleiirs auteurs, St sur-tout quelques naturalistes,
ont confondu mal-à-propos le ccecum avec l'appendice
vermiforme. Ce dernier iiitcstLi ofFre à la vérité un cul
d e sac, comme ie premier; mais il en diiFere par sa
disposition et par son volume. Il y a des animaux qui les
réunissent tous deux : l 'homme en fournit un exemple.
Dans la plupart des singes , le ccecum est sans ap)>endice
vermiforme. Les poissons ont ces appendices dépourvuesdecoscuffi
proprement dit. Enfin, l'ours n' a ni
l'intestin vermi forme, ni le ccecum.
L a distmclion d e l'intestin mince ou grêle en jejunum
e t ileum étant, comme je l'ai dit, arbitraire , j'appelle
d u nom de flottante ou libre toute cet te por t ion du tube
intestinal ; nom qui lui convient d'autant mieux, que le
duodenum, \cco\on et le rectum sont maintenus dans la
place qu'ils o c cupent , et n e flottent point dajis la cavité
du bas-ventre.
INTCS-SUSCEPTION, s. f IntUs-suseeptio. L'acdon par
laquelle une part i e entre dans une autre, comme il arrive
souvent aux différentes portions du tube intestinal.
On appelle aussi intus-sascéption Taction par laquelle
u n corps se nourrit aii-dedans de lui-même. C'est la
force vitale des organes qui préside à cette fonction.
I « R à G u u E R , adj. Quin'a pas uneforrae symmétrique,
une marche déterminée.
•ISCH10-CAVEH.NEUX, ad). Isckio-cavemosus. Qui tient à
l'ischion et aux coips caverneDx.
ïscHioN, s. m. L'un des os qui composent le bassin, et
auquel appartient la grosse tubérosité sciaiique sur laquelle
le corps est soutenu, lorsque l'on est assis.
ISTHME, s. m. Isthmus. Avance, saillie qui s'étend d'une
partie à une autre an milieu d'un fluide dont une cavité
est remplie. Visthme de Vieussens dans le coeur.
On appelle du com d'isthme du gosier, isthmus /aucium,
le rétrécissement formé par les piliers du voile
d u palais, et qui se trouve entie les cavités de la bouche
et du gosier.
IsTHMiOH,s. m. Mot employé parles Grecs pour désigner
l'isthme du gosier.
IxYS, s. m. Les Grecs appelloient ainsi la région des
lombes. ( Galiea. )
JABOT, S. m, Ingluvies. Dilatation de l'oesopliage, qui se
trouve vers la parde inférieure du cou dans les oiseaux.
( Castelli Lexicon. )
JAMBE, S, f. Crus. Pariie du corps des animaux qui
s ' é t e n d du genou jusqu'au pied. (Tar in, Focab. anat. )
JAMBIER,adj. Tibialis. Qui tient à l'os tibia, c'est-àdire
au grand os de k jambe.
Le muscle jambierantérieur, postérieur.
JARRET, S. m. Popks. Région opposée à celte du genou
dans l'angle que la cuisse fait avec la jambe.
JARRÊTIER, adj. PopUtcus. Le muscle poplité qui est
placé obl iquement dans la région du jarret.
JASPÉ adj. P^ariegatus. Qui est bigarré de diiFérentes
couleurs.
JAUNE D'OEUT, S. M. Vicellus. Pour bien coanoître ce
c o r p s , et la nomenclature qui le concerne, il faut le
considérer dans cinq états différents par lesquels il doit
successivement passer : dans l'oeuf n6n fécondé, et
qui n ' a pas été soumis à l'incubation j a' , dans l'oeuf fé-
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condé qui n' a pas été couvé ; 3°. dans l'ieuf fécondé qui
éprouve les efléts de l'incubalion ; 4°. dans l'oeuf couvé
dont le foetus est sur le point de sortir de sa coquille;
5". dans le poulet qui vient d'éclore et quelque temps
après sa naissance.
L Le jaune d'oeuf est un corps de forme sphérique,
e t d'une consistance moîle : il n'occupe point le milieu
d e la coque ; on le trouve ordinairement plus près de
la grosse extrémité que de la pointe, et toujours plus
avancé vers un côté que vers l 'aut re , comme il est aisé
d e s'en convaincre, eu feisant cette reclierche sur des
oeufs durcis au feu.
L e jaune ne flotte point au hasard dans l'intérieur
d e l 'oeuf: il est comme fixé par deux ligaments qui sont
en partie membraneux et en partie a lbumineux. Voyez
•CHALAZES.
On doit distinguer dans le jaune deux parties principales.
Ces parties sont l'humeur du jaune, et la capsule
ou tunique qui contient cette humeur.
La capsule du jaune, dans un oeuf frais, et qui n'a
pas été soumis à l ' incubat ion, est une membrane transparente
, très délice et très mince : on n'y distingue
alors aucune organisadon bien marquée, mais seulement
une zone o u ceinture d'un blanc plus mat, plus
opaque que le reste de la tunique, plus diflicile à
rompre, et à laquelle est fortement attadiée, vers les
deux bouts opposés de l'oeuf, une des extrémités de
chaque chalaze. On apperçoit obscurément dans cette
ceinture blanchâtre des fibrilles qui se portent en divers
s e n s , mais principalement dans une direction parallele
à celle de la ceinture elle-même. Celte zone ou bande
d i c u l a i i e partage le jaune en deux héinisj)heres inégaux
, savoir l ' u n plu s cons idérable, qui tend à occuper
la région la plus déclive ; l'autre moins volumineux, et
qui se tourne toujours en-dessus.
Indépendamment de la ceinture ou bande circulaire
blanchâtre dont je viens de parler, on remarque encore
dans la capsule , vers le milieu da petit hémisphère
du jaune, une tache ronde également blanchâtre
, de la largeur d'une lentille ordinaire ou d'un petit
pois. Cette tache ou petit nuage est ce qu'on nomme
communément la cicatricule ou le germe. On y peut
distinguer différents cercles concentriques , qui m'ont
paru presque aussi bien exprimés dans les oeufs non
fécondés que dans CKÎUX qui l'ont été.
L'humeur du jaune, considérée dans un oeuf frais,
est un suc à deuii concret, ou épaissi à-peu-près eu
consistance do miel hc|uide. Cette humeur a la propriété
d e se coaguler au degré de chaleur de l'eau bouillante,
d e même que le blanc d 'oeuf : elle se mêle et s e dissout
aisément à fioid dans tous les fluides aqueux; on peut
la joindre aux huiles et aux graisses, et la faire servir
d ' i n t e n n e d e , comme les liqueurs émulsives, pour dissoudre
dans l'eau toutes sortes de substances grasses
ou huileuses.
II, La plupart des physiciens qui se sont occupés
d e c e t l e recherche, etpardculièiement Malpighi, ont
cru appercevcir dans le centre de la cicatricule du
jaune d'oeuf fécondé des traces sensibles du petit embr)
on que la chaleur de l'incubation doit faire éclore ;
tandis que, dans le germe de l'oeuf non fécondé, on
n'entrevoit, suivant ces auteurs, qu'un assemblage informe
de quelques cercles concentriques où l'oa jie
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découvre aucune organisation qui puisse y faire soupçonner
l'existence du foetus.
Des phUosophes non moins recommandables, et k
la tête desquels je crois devoir placer HaUer et M.
Charles Bonnet, assurent a u contraire qu'on distingue
aussi bien les ébauches de l'embryon dans la cicatricule
non fécondée que dans celle qui l'a été. E n gardant
toute la réserve que l'on doit se prescrire en pareil
c a s , je suis d'autant plus porté vers cette derniere
opinion, que dans les observations nombreuses que j'ai
faites sur cet sujet, et malgré toute l'attention que j'y
ai apportée, je n'ai jamais pu remarquer une différence
notable entie les germes des oeufe non fécondés,
et ceux des oeufe qui avoient éprouvé l'influence du
miUe.
m . 1'. Deux ou trois jours au plus tard ( « ) après
le premier moment de l'iucubation, on observe à la
vue simple ainsi qu'à la loupe, dans les bords de la
circonférence de la cicatricule, et sur-tout dans les
trois quarts de cette circonférence ( 2 ) , une multitude
d e points d'un rouge obscur, ou d'une couleur de
pourpre très foncé : ces points sont de diverses grandeurs
, et ils paroissent comme isolés et séparés les
uns des autres. On ne remarque en eux aucune sorte
d e mouvement. La cicatricule s'est un peii élargie.
Au centre de cette cicatricule, on découvre un petit
corps alongé, dont ime des extrémités semble se terminer
en pointe. On ne peut bien distinguer ce corps
venniculaire d'avec les autres parties environnantes de
l a cicatiicule que parccqu'il est d'un blanc grisitre,
plus brun ou plus opaque que les autres points d e cette
surface.
^ Vers le quatrième ou le cinquième jour , le germe
s'est encore plus agrandi. Les points pourprés de sa
circonférence paroissent d'un rouge plus vif; ils sont
aussi beaucoup plus gros, plus multipliés, plus rapprochés
les uns des autres, et ils s'avancent davantage
vers le centre de la cicatricule. Déjà on voit vers le
centre du germe, ou plutôt au miUeu du petit corps
alongé qui occupe ce cent re, deux points rouges beaucoup
phis grands que les précédents, séparés l'un de
l'autre par un espace assez large , et qui battent sans
cesse alternativement. Ces deux points saillants sont
les deux ventricules du coeur de l'embryon.
L'embr>-on lui -même , ou le petit corps alongé qu'on
voit au centre de la cicatricule, a une forme beaucoup
mieux déterminée : il paroît déjà nager dans une bulle
remplie d'une lymphe très l impide, et qui est presque
d e la grandeur de la cicatricule. A la circonférence de
la cicatricule , on remarque des séries de pomis d'un
autre genre que ceux dont j'ai déjà parlé. Ces nouveaux
points sont d'un jaune très clair, ils accompagnent parallèlement
les séries des points rouges, et cette suite
d e points jaunes compose ce qu'on noiîime le vaisseau
du jaune, de même que la réunion des diverses séries
{ ' ) Ce temps est plus ou moins long , selon que la chaleur de
1 mcubalion est p b , „„bs forte et plus ou moius interromp.ie,
e me SUIS assuré de cette particularité par des ofasetfations que j'ii
a>tM sur dei oeufs que je faisois moi-même couver, et dont i'étois
à portée do suivre rincubation.
< 2 ) Ces points sont ordinairement plus petits et beaucoup plus
T L . Î T Î. d« cicatricule . « 14 leie Ue 1 etnoryoa. jui répond
•entéricjut
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d e points rauges forme les vais,
eaux, et les vaisseaux omphalo -
seaux sanguins du jaune.
3». Au neuvieme ou dixième jour environ, la cicatric
u l e s'est singulièrement étendue. Les moignons des
aOes et des pattes de l'embryon flottant dans la bulle
qui le renferme, commencent à se montrer très dislinctement.
La queue, qui forme le croupion et le coccyx,
s'est raccourcie. La tête, les yeux, et k plupart des
organes, sont apparents. Les battements du coeur sont
t r è s forts et très manifestes, et des diffiirenles séiies
d e points rouges et de points jaunes, semés vers la circonférence
de la cicatricule , il résulte un triple système
vasculaire complet, savoir celui des vaisseaux
•ombilicaux, celui sanguins du jauneUinôme,
et celui des vaisseaux jaunes, dont le tronc
s'ouvre dans le conduit intestinal, un peu plus loin que
le milieu de ce conduit.
Plus ce développement du foetus s'avance, plus aussi
le jaune parottacquérir d'étendue, et plus tout-à-lafois
l 'humeur contenue dans la capsule du jaune perd
<Ic sa consistance et de sa viscosité,
IV. Lorsque le foetus est sur le point d'éclore, les
blancs de l'oeuf se trouvent entièrement consommés;
mais le jaune paroît avoir augmenté de volume. Le
foetus s'est nourri et développé jusqu'à ce moment aux
dépens du blanc; à cette époque la masse entiere du
passe par l'ouverture du nombril dans le
oit elle est attirée. On croit q...
renfermée dans la cavité de l'abd
tire toute sa subsistance pendant les dei
miers jour qui suivent la naissance. Ceth
confirmée par l'observation
le conduit intestinal une liqi ,
par tous les signes extérieurs à celle que
capsule du jaune.
V. Cependant il résulte d e quelques expériences que
j'ai faites sur des poulets nouvellement édos, en leur
extirpant le jaune, qui était encore à-peu-piès tout
entier dans k cavité abdominale, que ces animaux,
étant convenablement soignés après cette opération (3),
peuvent survivre au moins tiès long-temps; de sorte
qu'il ne paroît pas qu'il soit d'une nécessité absolue
pour leur conservation qu'on ne les fnistre point du
suc alimentaire que la masse du jaune verse dans leurs
ît de celte masse,
e le poulet
u trois preijecture
est
alors dans
i ressemble
enferme la
j n â t r e
Quoi qu'il en s o i t , dans les je uxqiiels
on n'a point enlevé le jaune, on
uuer insensiblement de grandeii
tout-à-fait après un temps plus 0
n e reste plus de cet organe que le tronc .
vaisseau jaune, qui s'est endurci , à mesure <
tiere du jaune s'est épuisée ; ce tronc d
jaune demeure , pendant toute k vie de
attaché et suspendu aux parois du tube
{3) Cette opdralion est nécessairement longue, parcequ'il fti.t
faire une large incUida au bas-ventre pour en extiipor le jaune,
dont la masse est très considérable dans 1« de.ix ou trois premiers
es poulets a
)it cet organ
et disparoître enfin
long. Alors il
imun du
e la ma-
'animal,
testinal.
jours après que le poulet est éclos. J-ji fait deux cxpérieuces
de cette nature: dans la premierc, le poulet n'a survécu que huit
jours; dans la seconde, il a vécu un mois entier. Ce dernier est mort
de faim : il avoit perdu la vue depuis quelques jou
IS quej-ei
sache U raison.
î : j