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54 DI S C O U R S SUR L'ANATOMIE.
•vateurs, il en est beaucoup qui tiennent à ce qu'ils ont mal dit ce qu'ils avoientbienvu.
Plusieurs de leursinfidélités tiennent encore à ce que la plupart expriment plutôt leur
sentiment que le fait lui-même. A la vérité, pour bien voir, il faut le plus souvent aussi
bien juger. Ici deux routes sont ouvertes : l'une est tracée par la routine, par l'habitude, par
une sorte d'instinct; c'est celle de presque tous les hommes dans les détails de leur profession
-ordinaire : dans l'autre, on est guidé par les principes de l'analyse ou de la synthèse;
l'on suit une méthode générale applicable à ÈOUSles cas, et l'on peut ainsi s'élever
aux résultats de tons les ordres.
La premiere condition, dans cette recherche, est, sans doute, de nadmettre un fait
^u après l'avoir considéré sous toutes ses faces et avec des yeux exercés.
La seconde est de ne tirer de c/ia(jue observation que les conséquences qui en résultent immédiatement
, et de ne point aller au-delà de ces conséquences.
En deux mots, agir en physicien et raisonner en géometre, voilà ce qu'il faut faire pour
n'éti-e point trompé et pour ne tromper personne.
Tant que l'on n'opere que sur des machines, on n'a, pour ainsi dire, à veiller que sur soimême;
mais lorsqu'il s'agit d'expériences dans lesquelles ce sont des hommes que l'on observe,
les sources du prestige deviennent plus nombreuses et comportent plus de danger:
ceux que l'on soumet aune épreuve doivent tout craindre, et l'on a tout à redouter
d e leur imagination exaltée ou séduite; c'est elle qui a rempli le monde d'agents supposés,
devant lesquels la raison se tait, et qu'il est de l'intérêt de l'humanité de combattre
e t d'anéantir. Que l'on se souvienne sur-tout que l'espece de raisonnement par lequel
on remonte aux causes est de tous celui qui exige le plus de savoir et de méthode, et
qu'il n'appartient qu'à un petit nombre d'hommes de s'en croire capables. Que l'on se
souvienne encore que les yeux les plus attentifs, lorsqu'ils ne sont pas accoutumés à un
genre d'obseiTation, sont sous ce rapport des instruments très imparfaits et dont il faut
se défier, parcequ'il y a pour eux mille sources d'erreurs.
Nous ne pouvions trop nous recueillir, mes lecteurs et moi, au commencement d'un
aussi long ouvrage (i)- Je devois exposer mes vues sur la réforme de notre nomenclature;
et avant d'entrer dans les détails de la structure des organes, j'ai voulu placer en tête un
résumé des connoissances analomiques dont les naturalistes ont fait usage, afin de mon-
•trer dans son ensemble le tableau de la science à laquelle j'ai consacré mes veilles.
( 1 ) I,a lecture de la dissertation de Bergman, de indagando v
marche sa^e et mesurée dans i 'éwde des sciences.
, est très propre à faire sentir la nécessité d'm
V O C A B U L A I R E ANATOMIQUE,
A U G M E N T É
D'UN GRAND NOMBRE DE TERMES NOUVEAUX,
Que l'on croit nécessaires pour décrire avec précision les différentes parties
des corps vivants.
A C c
A BAISS8UR, s. m, ou adj. Depressor. On appelle ainsi
les muscles qui abaissent les parties auxquelles ils s'iiiserent.
Abaissent de l'aile du nez, Depressor alae nasL
( A l b i n . ) Abaisseur de l'angle de îa bouche, Depressor
anguR oris. (Albin. )
ABDOMEN, S. m. mot emprunté du latin. On désigne ainsi
le bas-ventre, c'esl-à-dire l'espace compris enti-e le diaphragme
et le détroit supérieur du bassin,
ABDOMINAL, adj. Abdomiaalis. Qui est relatif à Vakdo-
Région, nageoire, abdotninales.'
A B D U C T E U R , s. m. ou adj. Abductor. Se dit des muscles
loisquc, dans leur action, ils éloignent les parties auxtjuellis
ils s'insereut d'un plan vertical que i'on conçoit
eutre les moitiés droite et gauche du corps, ou d'un axe
auquel on les rapporte. Ainsi, en supposant les os de
l'avant-bras dans un état moyen entre la pronation et la
supination, les mouvements qui porteront le poigne t vets
le tronc apparliendrontà^Wrfuciio/j, etles mouvements
opposés seiontceuxde/'aàiit/ctiort, Quant aux doigts de
la main, les muscles adducteurs sont ceux qi i i les rapprochentj
et les abducteurs sont ceux qui les éloignent les
ans des autres. Le doigt medîus peut être regardé comme
l'axe auquel se rapportent ces divers mouvements.
A raison de son étendue, un muscle abducteur est
long, ou coiiri.
ABOMASUS, S. m. mot latin, employé pour désigner la
caillette ou quatrième estomac des ruminants, dans lequel
se fait la digestion proprement dite.
ABSORBANTS, adj. Irihalantia vasa. Se dit des vaisseaux
noueux et lymphatiques qui s'ouvrent à la surface et
dans toutes les cavités du corps, où ils pompent les fluides
avec lesquels i!s sont en contact. Le système des vaisseaux
absorbants est formé par les veines lymphatiques.
ABSORPTION, S. f. Jbsorpdo. L'action par laquelle difféî
ents fluides sont absorbés parles extrémités d'un ordre
particulier de vaisseaux. Sanctorius a parlé très au long
de !a transpiration, et n'a presque rien dit de l'absorption,
dont la vraie théorie est due aux connoissances
les plus modernes.
AccitiiRATEUR, s. m. ou ad). Accelsraior. Se dit des
muscles qui, par leur contractÏDn, hâtent la sortie du
fluide sémbaL On les appelle aussi éjaculateurs.
ACCESSOIRE , adj. et s. m. Accessorius. Qui est regardé
comme sur-ajouté à quelque objet principal. 11 y
Tome I. Discours.
A C U
a des muscles, des ligaments et des nerfs accessoires,.
Parmi les ligaments accessoires considérés à raison de
leur étendue, les uns sont grands, les autres sont petits..
IlyaaussldesgatnesffccewoiVej. (Tarin,i'ocaA. anal.)
ACCOUPLÉ, adj. Binatus, biné. Se dit des yeux de certains
poissons, qui sont rapprochés et placés du même
côté.
Accoupié se dit aussi des animaux de sexe difFérenl,
lorsqu'ils sont réunis pour la reproduction de l'espece.
Il est convenable d'employer le mot biné pour ia
premiere acception, et de réserver le mot accoujotópour
la seconde.
Les botanistes confondent le mot biné avec le mot
géminé. Il faut les distinguer, pour donner à i a nomenclature
la précision nécessaire. "Voyez le Dictionn. de
Botan. par M. Buliard, au mot feuilles. Voyez aussi le
mol géminé.
ACÉ-PHALE , adj. Acephalus. Qui n'a point de tête. Suivant
Linné, les vers sont acéphales, apodes et androgynes.
A C I N I F O U M E , adj. Aciniformis. Qui est disposé en maniere
de grappe de raisin, ayant une tige c ommune à plusieurs
divisions plus ou moins régulièrement arrondies.
ACOTYLÉDON, adj. mot emprunté de la botanique. Qui
n'a point de cotylédon. C'est la matrice et ses cornes
qui renferment les cotylédons. Les plantes acotylédones
sont celles dont l'embryon est composé seulejnent <le
la plume et de la radicule.
ACOUSTIQXJK, adj. Voyez AUDITIF.
ACROMIAL, Aà]. Acroniialis. Qui appartient àl'acromioa,
apophyse de l'omoplate.
A C R O M I O - C L A V I C U L A I R E , OU ACRO-CLAVICULAIRB,
adj. Acromio'claviçularis. Qui tient d'une part à l'aciomion,
et de l'autie à la clavicule. Se dit de quelques
ligaments.
Les ligaments acro - claviculalres supérieurs, inférieurs,
antérieurs, postérieurs.
La capsule acro-claviculaire.
A c T i r , adj. Aciivus. Qui jouit d'une force, d'une énergie qui
lui est propre. 11 y a des glandes qu'on appelle actives,
et on a donné le nom de glandes passives aux follicules
ou cryptes. Cette nomenclature est vicieuse, parcequ'il
n'y a aucune glande qui soit sans activité.
ACUTAHGLE, S. m. Aculangulus. Se d i t , par abréviation,
d'un angle aigu.
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