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nerfs cervicaux Tonnent sur les côtés du col un entrelacement dont les réseaux nombreux
communiquent avec les nerfs précédents et se distribuent à la peau.
Celui qui considere un quadrupede après avoir pris une connoissance exacte de la
structure de l 'homme, trouve entre eux d e si grands rapports qu'il passe sans étonnement
de l'examen de l'un à celui de l'autre. Mais du quadrupede à l'oiseau la chaîne est rompue
: l'autruche elle-même ne peut servir à les lier ensemble ; car, à son pubis près, elle
n'a aucun des caracteres propres aux quadrupedes. Son squelette, ses poumons, son estomac,
tout l'éloigné de cette classe d'animaux. Ainsi l'anatomiste, éclairé par ses travaux,
et sévere dans ses comparaisons, rejetera des rapprochements grossiers, et se gardera
bien de réunir ce que la nature a séparé.
Les quadru- Lgg habitudes et les formes des quadrupedes ovipares et des serpents offrent un
poiles ovipares ,
« la [jijjgjj, p¡„s uniforme et plus sombre. Ici lu chaleur vitale décroît en ineme temps que les
poumons diminuent; la respiration se fait par de longs intervalles; la voix scteint ; le
coeur n'ï plus qu'un seul ventricule avec des oreillettes ; la circulation se ralentit; la
masse du cerveau se rapetisse ; le squelette a la demi-transparence des cartilages ; un oeuf
tient aussi lieu de mamelles à retubryon;celui-ci se métamorphose dans quelques especes;
la fibre devient plus molle et plus blanche, à mesure qu'elle acquiert plus de mobilité ;
plusieurs de ces animaux ne se mont rent qu'aux approches de la nuit, pendant laquelle ds
veillent, tandis que la plus belle partie de la nature dort ; un seul genre a des ailes ; quelques
uns marchent ( 0 ; les autres n'avancent que par sauts ( 2) ; la plupart rampent (3) ;
enfin plusieurs sont dépourvus de dents, tandis que d'autres en ont de redoutables par un
poison caché, comme celui de l'envie, dont il est l'emblème.
Les paupières e t lesyeuxdu caméléon , le coeur et les poumons irritables des tortues,
du crocodile, du lézard et de la grenouille, le développement curieux du têtard, les
ouies de la jeune salamandre, les ailes du dragon, les vertebres et la mâchoire de la vipere,
l'ovaire, les muscles et la peau des serpen'ts, sont les caracteres que j'ai choisis dans cette
partie de mes recherches.
Les fleuves, les lacs et les vastes bassins de l'Océan, sont habités par des animaux
dont il ne faut pas que le physiologiste ignore la structure. Environnés d'un fluide qui
cede facdement à leur impulsion, des especes d'afles dirigent leurs mouvements et leur
tiennent lieu d'extrémités. Leur corps est composé de muscles très vigoureux. Des organes
frangés agissent sur l'eau qui les pénétré, et la chaleur vitale est en raison de la
petite quantité d'air qu'ils en séparent. Une grande famifle de poissons se rapproche des
reptiles; leurs ouïes, très mnllipliées, sont fixées sur des demi-cercles cartilagineux,
et leurs os sont de la même nature : ils ne reçoivent pas l'eau seulement par la bouche;
quelques uns ont aussi des trous particuliers, et ils la rejettent par d'autres ouvertures.
Les poissons d'un troisième ordre ont des ou'ies renfermées dans une seule cavité
e t attachées à des demi-cercles épineux ; ils avalent l'eau, et Us la rejettent par une ouverture
pardculiere qu'une membrane , soutenue par des rayons, ferme en partie. Des
poissons d'un quatrième ordre (4) tiennent le milieu entre ceux des deux premiers ; leurs
nageoires adherent à des rayons épineux, et ils rejettent l'eau par une seule ouverture,
qu'une membrane rayonnée ne recouvre point.
( x ) Gradienlia. (i,) Siilknlia. O) Rcpenlia. (4) Les bianchiosteges.
S U R L'ANATOMIE. 43
Dans quelques poissons l'estomac est épais et arrondi comme le gésier des oiseaux ;
dans les autres il est à peine distinct des intesdns. Des appendices nombreuses sont suspendues
près du pylore. Ici le coeur n'a qu'une seule oreillette, comme il n'a qu'un seul
ventricule. Le cerveau n'est qu'un assemblage de tubercules qui répondent à l'origine
des principaux nerfs; et, dans quelques uns, des organes particuliers fixent la matiere de
l'électricité.
La torpille et l'anguiUe de Surinam seront considérées sous ce dernier aspect. La lamproie,
dont la parde supérieure de la tête est percée pour donner entrée à l'eau, sera
comparée avec la baudroie et avec l'esturgeon. On recherchera quelle est la fonne des
vessies aériennes, que Garden a prises mal-à-propos pour les poumons du coffre, et par
quelles puissances le tetraodou s'enfle et redresse ses épines. On décrira les singularités
de la vessie natatoire du malarmat, les suçoirs de la lompe, la tête de l'hypocampe,
l'ovaire unique de la perche, les os verds de la mustele , l'organe par lequel le rémore
s'attache, l'estomac et les ailes du muge ; enfin la structure du misgurn, dont les balancements
dans les eaux correspondent à ceux de l'hygrometre.
Tous les poissons sont ovipares. La fécondité des poissons épineux est une sorte de
prodige; des milliers de grains, tous propres à reproduire l'espece, sont entassés dans
leurs ovaires, et un conduit assez court sert au passage de ces petits oeufs. Dans la plupart
des épineux anguiUiformes, ces organes, disposés en grappe, sont situés hors de l'enceinte
du péritoine. Dans l'anguille, c'est par la même ouverture que sortent les matières
excrémentielles et les oeufs. On retrouve la même structure dans la lamproie, et ce n'est
pas le seul caractere que les angudlifbrmes partagent avec les cartilagineux.
Dans ceux-ci les oeufs, détachés des ovaires, tombent dans ïucerus ; les petits y éclosent.
Après y avoir pris de l'accroissement, et quoique sortis du ventre de leurs meres,
on les voit adhérer encore, par un cordon ombilical, à l'enveloppe qui les coutenoit ;
sorte de réproduction qiù semble tenir le milieu entre celle des animaux ovipares et celle
des vivipares, et qui nous fait soupçonner que le mécanisme de la génération n'est pas
aussi durèrent qu'on l'a cru dans ces deux classes d'animaux.
Les oeufs des poissons branchiosteges proprement dits sortent comme dans les épineux
: mais dans quelques uns (i) ils restent attachés à la partie extérieure de l'abdouren
jusqu'à ce qu'ils soient éclos ; ou, comme dans le cheval marin (2), ils adhèrent aux parois
internes de deux renflements longitudinaux situés derriere l'anus, et qui disparoissent
après le développement des petits. M.Broussonnet , auquel ces observations appartiennent
» pense que cette espece de ponte est la même dans tous les branchiosteges des
mers des Indes : ajoutons qu'eUe estanalogue à ceUe de plusieurs quadrupedes ovipares,
e t sur-tout à celle de la grenouille appellée pipa. Ainsi, appliqués à la surface du corps,
les oeufs des branchiosteges sont fécondés par le mâle. TJn organe particulier sert, dans le
gras mollet (3), à maintenir les individus des deux sexes réunis, et à protéger, contre les
flots toujours soulevés des mers du nord, un accouplement qui doit être prolongé pour
êti-e utile. Celui des cartilagineux, tels que la raie et le chien de mer, se fait à la maniéré
des serpents, c'est-à-dire à l'aide d'un organe double : ajoutons qu'il s'opere avec lenteur,
(1) Les syngnatiius sont dans cec (2) Ce poisson est un syngnathiis. ( 3 ) Cydopterus iumpu.
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