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d'un animal quelconque. Le cerveau, l'cstomac e l l e s inLestins, le laiynx, les poiiiuons,
le coeur et les organes sexuels, deviendront saccessivement le sujet de ses recherclies.
On remarque de chaque côté, dans la base de la tête des oiseaux, ime piece transversale,
qui, étant articulée et mobile dans ses deux extrémités, permet à la mâchoire supérieure
de se mouvoir en glissant en arriéré, et sert en même temps à l'articulation de la
mâchoire inférieure. Le s deuxarcades externes qui tiennent lieu des os zygoniatiques; les
deux arcades internes, que l'on peut appeller palatines, et qui contribuent beaucoup à
l'élévation et à l'abaissement de la mâchoire supérieure; le trou opt ique, qui est unique,
placé derriere la cloison osseuse des orbites ; le trou auditif, qui est très grand ; l'osselet
de l'organe de l'ouïe, analogue à celui des quadrupèdes ovipares, et qui est seul au lieu
d'être triple comme dans les quadrupèdes ; les conduits demi-circulaires, qui forment
différents ovales bien expr imés ; un conduit droit, quelquefois divisé dans l'intérieur, et
^|ui semble tenir lieu de limaçon ; des cellules osseuses très multipliées, qui communiquen C
librement d'un côté de la tête à l'autre, et au milieu desquelles sont logés ces conduits ;
tout cet appareil montre une structure que l'on ne trouve point ailleurs, et qui est particulière
à cette classe d'animaux.
Le s mouvements de la tète et du cou sont plus étendus dans les oiseaux que dans les
qnadrupedes; aussi la tête des oiseaux ne s'articule avec la premierevertebre que par une
petite apophyse ronde, tandis que , dans l'homme et dans les quadrupèdes, il y a deux
éminences articulaires et condyloïdiennes qui sont ovales. Aussi le nombre des vertebres
du cou des oiseaux surpasse-t-il celui de ces mêmes vertebres dans le cou des quadrupèdes
, et chacune de ces pieces jouit-elle de la mobilité la plus grande. On voit le
nombre des vertebres cervicales, qui est de onze ou douze dans plusieurs oiseaux, augmenter
à mesure que leur cou devient plus alongé ; c'est ainsi qu'il y en a treize dans le
casoar et dans la corneille, quatorze dans le c o q , dans la buse et dans l'aigle, seize dans
le canard, dix-huit dans la grue, et dans le cygne vingt-trois.
Le s côtes des oiseaux sont en général au nombre de huit eu dix relies different en plusieurs
points de celles de l'homme et des quadrupèdes; elles se divisent, comme les précédentes,
en sterno-verlébrales ( i ) et en vertébrales ( 2 ) ; mais celles-ci se trouvent dans
un grand nombre d'individus aussi-bien à la partie antérieure qu'à la partie postérieure de
la poitrine. Le s côtes sterno-vertébrales sont osseuses jusqu'au sternum; elles sont angulaires
vers le milieu de leur trajet; e t , dans les mouvements de la respiration, ce n'est
¡>oint de droite à gauche comme dans l'homme et dans les quadrupedes, mais de devant
en arriéré, que la poitrine se dilate.
Le s côtes vertébrales antérieures et postérieures, ainsi que les sterno-vertébrales, varient
beaucoup dans les différents oiseaux. On ne trouve point de côtes vertébrales antérieures
dans l'aisle ni dans la bus e ; on n'en trouve qu'une de chaque côté dans la corneille
et dans la chouette. Il y eu a deux dans l'autruche, dans le cygne, dans la grue, dans
le coq et dans le canard.
Si l'on examine les côtes sterno-vertébrales des oiseaux, on y remarque aussi beaucoup
de différences. L e casoar, le coq et le coucou, n'en ont que quatre de chaque côté. L'au-
(1) Oo les appelle
(3) Ce sont l e s / au
ment du
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iruche, la corneillc et le perrofjuct, en ont cinq. L'aigle, la buse, la grue, la chouetle et
le canard, en ont sept.
Enfin, en considérant les côtes vertébrales postérieures dans les même s individus, il
est facile de s'assurer que l'aigle, la buse, la grue et la chouette, ne paroissent point en
avoir (1). que le perroquet n'en a qu'une de chaque côté , que l'autruche en a deux, et
que le casoar en a trois.
L e sternum des oiseaux se meut par un mouvement de bascule, à la maniéré des soufflets
des forges, mécanisme qui a été bien décrit par Berlin ( 2 ) . Cet os est remarquable
par une crête très saillante qui l'a fiiit comparer à une quille de vaisseau, et par deux prolongements
latéraux qui s'étendent en arriéré, et fjii ' ime membrane unit avec la partie
moyenne de cet os. A droite et à gauche on apperçoitles articulations des côtes, qui sont:
très riipprochées l'une de l'antre, et qui jouissent dans ce contact d'un mouvement assez
m-irc|ué. Sur les côtés du sternum on trouve une apopliyse en forme d'anse, et, vers les
parlies lalérales et externes des clavicules, deux autres apophyses que j'ai désignées sous
le noni de claviculaires.
Cette structure varie dans plusieurs oiseaux. Dans le perroquet, dans la petite chouette,
dans l'aigle, dans le canard, dans le bievre et dans l'oie, l'os sternum est plein. Dans le
sternum du coq, les anses et les divisions latérales sont bien exprimées. Dans la bécasse,
cet os est mince, les anses sont peu marquées, et les petites côtes latérales sont très
courtes; dans les plus petits oiseaux, ces prolongements sont en général très distincts.
L e sternum du casoar et de l'autruche semble se rapprocher de celui de l'homme : il est
beaucoup plus court que dans les autres oiseaux ; la sailhe moyenne n'existe point ; un
tubercule ou renllement en lient lieu. 11 est poreux, léger, arrondi, et il a la forme d'un
bouclier.
C'est une Cjuesdon difficile à résoudre que de savoir s'il existe une région lombaire
dans la colonne épiniere des oiseaux, et quelles sont, dans cette classe d'animaux, les
limites de l'os sacrum.
Pour résoudre cette question, je ferai remarquer que c'est vers la partie antérieure des
fosses rénales que se trouve l'articuladon do l'os des îles avec le sacrum, et que celte
union se iliit de chaque côté par une double éminence au devant de laquelle est une
portion très courte de la colonne vertébrale qui paroît répondre à la région lombaire,
puisqu'elle donne passage aux nerfs qui ont reçu le même nom. Il y a cependant
quelques oiseaux, tels que le perroquet, où il semble que cette région manque absolument.
Dans la buse, dans l'aigle, dans la grue et dans la chouette, elle est formée
de deux pieces ; elle l'est dtî six dans le casoar, et d'une seule dans le canard et dans le
coq. Remarquons qu'il ne s'exécute aucun mouvement dans les lombes de l'oiseau, et
que les différentes pieces que l'on y trouve sont soujours soudées entre elles. Le s vertèbres
cervicales augmentent en nombre à mesure que la région lombaire se raccourcit;
et connue le cou est très souple, et que le corps est très court, le nombre des vertebres
dorsales et des côtes étant lui-même très borné, il ne paroît pas que la mobilité de la
région lombaire eût offert de grands avantages à cette classe d'animaux.
( 0 J'ai fait la plupart de ces recherclics sur les sqnelcUes que l'on coiisen-e au cabinet du roi.
(2) Osirolngie.