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menrs des ovaires, sont autant de caractères anatomiques qui doivent tenir une place
dis'tinguée dans nos travaux. Comme ces différences sont relatives à la reproduction des
animaux, elles forment une des parties les plus importantes de leur histoire.-
Le porte-musc , la gazelle, l'Iiyoene, et plusieurs autres, sont remarquables par une"
liqueur d 'une odeur très forte et que coudent un réservoir particulier.
Il n'y a pas jusqu'aux mamelons qui pourroient servir de base à une distribution méthodique
des quadrupedes. Dans les mis les mamelles sont placées sur la poitrine ; dans
les autres elles se trouvent sur la région abdominale; et dans la plupart elles s'étendent à
ces deux régions. Dans la j'^romiere classe seraient compris, les quadrupedes qui n'ont
que deux mamelons thbracliiques, comme les singes, l'éléphant, et les quadrupedes à
ailes membraneuses; 2°. ceux qui, comme le vari, ont quatre mamelons placés sur la poitrine.
A la seconde classe se rapporteroient les quadrupedes qui, comme la jument , n'ont
que deux mamelons abdominaux, ou qui en ont quatre, comme la vache et les ruminants
en général. La troisième classe seroit nombreuse : des combinaisons très variées ( 1 ) ^^
détermineroient les genres et les especes : on considéreroit sur-tout la poche de Vopossum
qu'accompagne une expansion osseuse dont le mâle n'est pas privé (2), et où des mame-
]T)ns, rangés par paires, doivent allaiter, je ne dirai pas les petits, mais les embryons de
ces animaux ; et l'on verroit avec quelle constance et quelle uniformité les différences
de ces organes sont d'accord avec celles qui constituent les divisions fondamentales dont
j'ai parlé ci-devan-t.
Enfin, après avoir soumis à l'examen les caractères anatomiques des genres et desespeces,
on recherchera en quoi different les uns des autres les individus qui forment les
variétés des races; car il y a des animaux qui, réduits à l'état de domesticité, et répandus
sur les diverses parties du globe, y portent l'empreinte des différents sols et des usages
auxquels on les a assujettis : tels sont le cheval, le dromadaire et le taureau, que l'homme
a domtés pour les associer à ses travaux : tels sont le bouc et le belier, qu'il a tirés du
fond des forêts pour s'emparer d e leurioifion et se nourrir de leur chair : tel est aussi
l'homme lui-même , par-tout en guerre avec ses semblables, par-tout oppresseur de sa
race, esclave et tyran de sa propre espece. L'anatomiste dira quels sont, parmi tant de
modificadons diverses, les principaux changements qui ont affecté les organes.-
c<<t4ccM. Les cétacées sont si peu nombreux et si peu connus, que la distribudon adoptée par
les naturalistes (3) est la seule que je puisse indiquer et suivre. Les fanons de la baleine,
les omoplates et les os du bras ; ceux de l'avant-bras, rétrécis et défigurés ; les phalanges
nombreuses et prolongées dans les baleines et dans les dauphins ; les nageoires, dont le
volume ne répond point à celui du corps, et qui ne sont point composées d'os épineux
ni de cartilages ; la position de la nageoire de la queue ; les mamelles et les poumons de
ces animaux; les trous par lesquels l'eau, mêlée d'air, jaillit avec sifflement; les arcades
zygomatlqiies, si déliées dans les dauphins ; leurs côtes, dont les extrémités vertébrales
sont implantées et soutenues sur celles des apophyses transverses avec lesquelles ces arcs
{I ) M. d'Aubenton a trouvé d.ms quelques uns des
mamelons impairs, sans iloule iorscjii'uii de ces organes
ne s'étoit point développé.
(3) Ce / lit les ossa niarsupialia de Tysoa.
( 3 ) Voyez la division méthodique des célacées, par
M. Brissoii. 11 est le premier qui les ait séparés des pois-
S U R L'ANATOMIE. Vi
osseux semblent se conùnuer ; le défaut de cartilages stcrno-costaux, qui sont remplacés
par des pieces osseuses (1); le ./emi^m, qui est large ; les os des îles, et les apophyses
pierreuses des os des tempes, que l'on a si souvent oubliées dans leur dissection et dans
la préparation de leur squelette ; la structure de l'organe de louïe, qui, selon M. Camper,
est dépourvu de conduits demi-circulaires dans les cétacées, tandis que dans celui des
oiseaux on ne trouve point de limaçon ; le défaut de vestibule dans le cachalot et dans le
daupliin, la baleine étant le seul des cétacées OLL cette cavité se trouve : toutes ces parties,
toutes ces obsei-vations trouveront leur place dans notre tableau.
Les oiseaux offrent un spectacle plus attrayant et q?u est plus à la portée de l'observateur.
Ce peupl e léger habite l'air, la terre et les eaux. Parmi les individus qui le composent,
quelques uns s'elevent d'un vol hardi et disparoissent à des hauteurs d'où ils voient
sans peine ce qui se passe au-dessous d'eux, et où ils respirent sans fatigue un air moins
comprimé. D'autres sont e n quelque sorte attachés à la surface du globe. Il en est qui ne
jouissent de leurs facultés que dans le crépuscule. Plusieurs ne vivent que dans les ténèbres
et sont les compagnons de la nuit. Des familles nombreuses sont distribuées sur les
plages, dans les marais ou sur les plaines. Moins vigoureux, et, pour ainsi dire, domestiques
."plusieurs entourent nos demeures et se reproduisent sous nos toits. Enfin la nature,
en versant ses dons sur le nouveau condnent, voulut qu'une ilunille d'oiseaux, brillant
de tout l'éclat des fleurs, y habitât les lieux embaumés de leur parfum.
Les différences dans les habitudes, qui en supposent aussi dans la conformation , doivent
sei-vir de guide dans la distribution des genres anatomiques des oiseaux. L'aigle et
le hibou seront comparés relativement à l'organe de la vue; le gerfaut, la buse et l'outarde,
le seront dans la structure des muscles et des os qui servent pour le vol. On considérera
les poumons et leurs appendices dans ces oiseaux, dans le héron et dans les gallinacées,
où ces visceres ont moins d'étendue. Le tête-chevre, qui tient le milieu entre les
oiseaux de nuit et ceux de jour, sera comparé avec eux. Le lagopede cherche le froid, et
se creuse une cavité sous la neige, tandis que le hocco ne vit que sous la zone torride
de l'ancien continent. On opposera la douce mélodie du rossignol au^sons aigus du moineau
franc, le cygne sauvage au cygne domest ique, les contours extérieurs de la trachée
artere dans l'oiseau pierre et dans le paragua à son enfoncement dans le sternum du héron
et de la grue , le cou du perroquet et de la chouette à celui de la cicogne , la langue des
colibris et des oiseaux mouches à celle des pics, les os innominés de l'autruche à ceux du
casoar et du dronte, et l'estomac du plongeon et du coucou (2) à ceux de la buse et du
coq d'Inde.
Le co.stagneux poursuit sa proie sous les eaux. Le grebe ne peut se reposer que sur
cet élément. L'oie et le canard le quittent à volonté pour habiter la terre. L'aigle se
nourrit de chair; le cormoran, de poisson; le pic, d'insectes ; la bécasse, de vers; le pigeon,
de graines ; et le merle, de baies et de fruits. Chacune de ces circonstances doit
fixer l'attention du physiologiste.
11 examinera d'abord le squelette et les muscles des oiseaux; étude sans laquelle on ne
peutconnoître que d'une maniere imparfaite, et, pour ainsi dire, empirique, la structure
(1) Cest des dauphins que je parle ici.
( 2 ) La position de cet estomac, situé tout-à-fait en devant, est très remarquable.
Tome 1. Discours. o.