' I L I ; SI
^ ... ^ • ••••'V,
S U R LA POS ITION
D E S V A I S S E A U X MOYENS DU CERVEAU.
LORSQU'ON recheixlie quelle est la situation des vaisseaux du cerveau, on volt que leurs
brandies principales répondent presque par-tout à quelque scissure ou à quelque intervalle
triangulaire qui se prêt e jusqu'à un certain point à leur gonflement, et peut diminuer
ilans bien des cas les dangers de la compression. L'examen des sinus de la dure-mer e justifiera
cette remarque, qui est confirmée par la disposition des vaisseaux moyens du cerveau;
•Vers les parties latérales externes des couches optiques est u n sillon assez grand; c'est par
là que passent les arteres cérébrales postérieures et les cérébelleuses supérieures. L'adossement
des couches optiques forme en dessus une petite rigole qui répond aux deux troncs
des veines de Galion, e t au plexus de la glande pineale. Entre cette glande et la partie antérieure
d e la tent e du cervelet est de chaque côté unenfoncement occupé par des vaisseaux.
L'espace triangulaire situé entre les corps striés e t les couches optiques, est rempl i par une
grosse veine et par les plexus choroïdes des ventricules supérieurs. Ces plexus sont formés
en grande partie d'artériolcs et de quelques veines ; dans la toile choroïdienne les
veines sont beaucoup plus nombreuses, et leur volume y est si considérable, qu'on peut
les regarder comme des réservoirs propres à contenir le sang dans les cas où il surabonde.'
On trouve donc dans ces réseaux vasculaires d e grosses veines et des arteres très déliées, très
flexueuses et très étendues; circonstance qui mérite une grande attention dans le ti-aitemenC
des embarras du cerveau, sur lesquels doivent principalement influer les stases sanguines
qui ont lieu près des organes médullaires et profonds. On n'oubliera point que ces grosses
veines s 'abouchentpar les extrémités de leurs rameaux avec des veines externes qu'il importe
sur-tout alors de désemplir. Le tronc des veines de Galien se continuant avec le
sinus droit qui s'ouvre dans les sinus latéraux, il s'établit une communication facile entre
les veines de la toile choroïdienne qui sont placées au milieu du cerveau et celles de la
région mastoïdienne. Ces différents passages sont sur-tout très considérables et très libres
dans la tête de plusieurs quadrupèdes et dans cefle de quelques reptiles et de quelques
poissons, où je les ai injectées d e dedans en dehors et de dehors en dedans, ce qui réussit
plus difficilement dans l'homme.
R É F L E X I O N S HISTORIQUES
Sur les planches analogues à celles que J'ai publiées dans ce second cahier.
JE continuerai, dans le cours de cet ouvrage, à comparer mes travaux avec ceux des
Anatomistes qui ont écrit avant moi , persuadé que ces recherches historiques, toujours
faites dans les auteurs originaux, seront d'une grande utilité pour montrer les progrès de
l'art et pour en fixer la nomenclature. Elles ont d'ailleurs un autre but, celui d'indiquer
les motifs qui m'ont conduit dans mes dissections et dans le choix des sujets de mes
planches.
La lyre. Sur la portion de la face inférieure de la voûte ou triangle médullaire, qui est
placée entre lespillers postérieurs de cette p roduct ion, se trouvent des lignes oureliefsque
l'on a comparés aux cordes d'un instrument de musique. Ces lignes sont, dans la plupart
des sujets, dirigées obliquement, et convergentes en devant sous des angles plus ou moins
aigus. 11 n e faut pas croire, comme "WinslowCi) l'a dit, qu'elles ne suivent que la direction
transversale : elles sont ducs aux impressions des vaisseaux de la toile choroïdienne, qui
est placée immédiatement au-dessous, et par conséquent elles doivent varier comme la
distribution de ces vaisseaux. Trompés par l'analogie des mots, les modernes ont donné
aux reliefs dont il s'agit, les noms de corpus psalloides et de psalterium, employés par les
anciens pour désigner la voiite ou triangle médullaire. M. Sabatier s'est élevé avec raison
contre cet abus (2). Cherchons, dans les écrits de plusieurs Anatomistes pris à différentes
époques, quelles ont été les variations de cette nomenclature.
1°. Galien s'exprime comme il suit (3) : Pars autem cerebri (¡uae supra communem caviiacem
est, velut domùs tectum (¡uoddam, in sphaerae superficiem concavam circumacta, non
ahs re videbitur appellata xa,uàpiov vel , (juia ejus generis aedificia qui ardiitecturae
sunt peritiores appellare soient na/iafxi seu hoc est testudines et fornices (4).
2°. D u temps de Charles Étienne on donnoit vulgairement à la voûte le nom de psalloide
ou coquille (5).
3°.Vesale (6) désignoit cette partie sous le nom de corpus testudinis modo foimatum, seu
testudo, ce qui revient aiuc expressions employées par Galien. Enfin le nom de fornix ou
voûte a prévalu , et Wins low y a mal-à-propos ajouté ces moi s à trois piliers. Ce reproche,
qui lui a été fait par HaUer, est fondé (7). Plusieurs auteurs modernes ont cependant conseiTé
la trace de la nomenclatur e de Galien. C'est ainsi que Tar i n (8), dans son explication
des planches de Charles Ét ienne, a consei-vé à la voût e les noms de psalloides seu corpus
cameratum. Haller, dans les deux éditions de sa Physiologie, a rappelle ces mêmes noms
employés par Oribase pour désigner la voûte (p); et M. Malacarne (10) en a fait mention
dans son ti'aité de l'anatomie du cerveau.
( 0 TomoV.n' . 71.
(2) Tialié d'Anat. loin. 1, pag. /¡^o.
(3) Opera Ga/. édit. Frob. loin. I. de
,Vlll,cap. 2,pag. é38.
(4) Vide ctiam Gai. de administr. anat. lib. IX,
cap. IV. Psatlidaeides, Cantarion.
(5)De l'Aimt. et Disscct. des parties, explicalionde
la planche annexée àia page 262.
Tome I. Planches.
(6) Lib. 7, explicalion de!afigured.
(7) Dc part. corp. hum. fahrica. ¡11 8. torn. VIII, pag. 57,
panium. lib. note n.
{,%)Advers. pag. lo.
(p) Elemcnta Physiohg. ï
1766; el dans l'édilLon in 8, t
(10) Encefalotoniia, 0
i . torn, IV, pag. 37, note
i.Vl)l,pag, 59, noie i/, 1778.
Dva demostrazione anatomica
di luUele parli conlcnule nel cranio 11, io,d. 54.