138 H i s t o i r e Na t u r e l l e , ère.
ies pays tres-chauds ; car le Jiya Ou Caffgueibejua, qu’on
a appelé loutre du Brefil, 8c qui Te trouve auflî à Cayenne L,
paroît être d’une efpèce voifine , mais différente ; au lieu
que la loutre de l’Amérique feptentrionale reffemble
en tout à celle d’Europe , fi ce n’eft que la fourrure eft
encore plus noire & plus belle que celle de la loutre de
Suède ou de Mofcovie.
* Jiya quoe & carigueibeju appellatur a Brafdienfibus. M a r c g . Hifi.
Brafil. pdg. 2 3 4 . Lutra Brajîlienfo. Ra y , Synopf. animal, quadtup.
pag. i 8y. Lutra pollice digitis breviore. L in n æ u s . Lutra atri coloris,
macula Jùb gutture Jlavâ. B r i f f o n , Regn. animal, pag. 2 j 8 .
b Lutra nigricanscaudâ deprejfâér glabiâ. B a r r è r e , Hijl. de la France
équinoxiale, page. 1 y y. .
‘ V o y e z l é v o y a g e d e la H o n t a n , Tome 1 , page 8 g..
H 9
d e s c r i p t i o n
D E L A L O U T R E .
LE corps de la Loutre (pl. xi.jig. 1) eft à peu près aufli long
& auffi gros que celui du blaireau ; mais les jambes de la loutre
font de beaucoup plus courtes. Ce t animal a la tête plate, le mu-
feau fort large (fig. 2, où la loutre elt vûe en face ) & la mâchoire
du deffous plus étroite & moins longue que celle du deffus1;
le cou eft court, & fi gros qu’il fêmble faire partie de la tête ;
le corps eft fort alongé, les jambes font très-courtes, & la queue
eft groflè à l’origine, & pointue à l’extrémité. II y a de chaque
côté du mulèau des mouftachés compofées de gros crins blancs
8e bruns ; il y en a d ’autres au deffous de la mâchoire inférieure,
au delà des coins de la bouche 8c près de l’angle poftérieur des
yeu x; les plus longs de ces crins ont près de trois pouces.
La loutre a deux fortes dé poils, les uns plus longs 8c plus
fermes que les autres, qui font une lôrte de duvet loyeux de
couleur grife blaiicheâtre fur la plus grande partie de fa longueur,
8c'brune à la pointé. Les poils les plus longs font gris-blancheltres
fur la moitié de leur longueur depuis la racine, Sc de couleur
brune très-luifante dans le relie de leur étendue jufqua la pointe :
le brillant de ces poils efface le brun , lorlqu ils font opjxrfos
au jour ; mais le brun paroît foui fous les autres alpects fur toute
la partie fupérieurede cèt animal, depuis le bout du mulèau juf-
qu’à la queue, fur la lace extérieure des jambes 8c for la face
fupérieure de la queue. Les côtés d e là tête, la mâchoire inférieure
, la gorge , le deftous 8c les côtés du co u , la poitrine, Iç
ventre,.ks aillelles, le? .aines, la face intérieure des jambes, font