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femblent fuivre les moiffonneurs, ils profitent de-tous les
grains tombés & des épis oubliés ; lorfqu’ils ont tout
elané, ils vont dans les terres nouvellement femées, &
détruifent d’avance la récolte de l’année fùivante. En
automne & en hiver, la plufpart fe retirent dans les bois
où ils trouvent de la faine, des noifettes & du gland.
Dans certaines années ils parodient en fi grand nombre,
qu’ils détruiraient tout s’ils lùbfiftoient long-temps;
mais ils fe détruifent eirv-memea <x fc mangent dans les
temps de difette : ils fervent d’ailleurs de pâture aux
mulots, & de gibier ordinaire au renard, au chat fau-
vage, à la marte & aux belettes.
Le campagnol reffemble plus au rat d’eau qu’à aucun
animal par les parties intérieures , comme on le peut
voir par ce qu’en dit M. Daubenton a ; mais à l’extérieur
il en diffère par plufieurs caraétères effentiels : i.° par
la grandeur ; il n’a guère que trois pouces de longueur
depuis le bout du nez, jufqu’à l’origine de la queue,
& le rat d’eau en a fept : 2.0 par les dimenfions de la
tête & du corps ; le campagnol eft, proportionnellement
à la longueur de fon corps, plus gros que le rat d’eau,
& il a auffi la tête proportionnellement plus greffe :
3.0 par la longueur de la queue, qui dans le campagnol
ne fait tout au plus que le tiers de la longueur de l’animal
entier, & qui dans le rat d’eau fait près des deux
tiers de cette même longueur : 4.0 enfin par le naturel
& les moeurs ; les campagnols ne fe nourriffent pas de
* V o y e z e i- a p rè s la d e fe r ip t io n d u C am p a g n o l.
DU CAMPAGNOL . 371
poiffon & ne fe jettent point a 1 eau, ils vivent de gland
dans les bois, de blé dans les champs, & dans les prés
de racines tuberculeufes, comme celle du chienclent.
Leurs trous reffemblent à ceux des mulots, & font fou-
vent divifés en deux loges, mais ils font moins fpacieux
& beaucoup moins enfoncés fous terre : ces petits animaux
y habitent quelquefois plufieurs enfomble. Lorfque
les femelles font prêtes à mettre bas, elles y portent
des herbes pour faire un lit à l e u r « petits : elles pro-
duifent au printemps & en été ; les portées ordinaires
font de cinq ou fix, & quelquefois de fept ou huit.