L A M A R T E . *
I i A Marte, originaire clu Nord, eft naturelle à ee
climat, & s’y trouve en fi grand nombre, qu’on eft
étonné de la quantité de fourrures de cette efpèoe
qu’on y -confomme & qu’on en tire. Elle eft au-contraire
en -petit nombre dans les climats 'tempérés, & ne ft
trouve point dans les pays Chauds * : nous en avoirs
quelques-unes dans nos bois de Bourgogne * , il 's’en
trouve auflî dans la forêt de Fontainebleau ; mais en
général elles font auffi rares en France que la fouine .y
eft commune. Il n’y en apoint-dutout enÀngleterre,
parce qu’il n’y a pas de bois ; elle fuit également les
* L a M a r t e ; e n L a t in , Martes, Marta, Martens; en I ta lien ,,
Maita, Matura, Martaro, Martorello, Martire ; en E fp a g n o l ,,
Mart a ; en A llem a n d , Feld-marcler, Wild - m order ; en A n g lo i s ,
Martin , Martlet ; en S u é d o i s , Atard ; en P o lo n o i s , Kuna.
■ M artesfylvêjtrhs. Martis nhera fpecies nabi lier. G e fn e r . ltvn. animal,
quadrvp. pag. ç> <p .
Mirtes. Ray. Synopf. animat. • quadnp. 'pag. 2 0 '0.
.-MuJleJa fulvo nigricans, gulâ pallida. Martes. L inm e n s .
MuJIela, Martes. K le in , de quadr. -pag. 6g.
Mujlela pilis in exortu ex einereo ralbîdtt ., ^taj/amo eolote temrinalh
yejlita. gutture fiavo. Martes. Brillon. Regn. animal, pag. s gy.
* I l y a to u te a p p a ren c e q u e les M a r t e s d u p a y s d e s A n z ie o s ( V o ilîn
d u r o y a um e d e C o n g o ) d o n t il e ft fait m en t io n dans l’h ifto ire g én é rale
d es v o y a g e s , Tome F, page S y. fo n t d es f o u in e s , & n o n pas
d e s M a rte s.
1 V o y e z c i-a p rè s b d e fe r ip t io n d e la M a r te .
pays h a b i t é s l e s lieux découverts ;. elle demeure au
fond' des forêts, ne fe cache point dans les rochers ,
mais- parcourt: les bois & grimpe au deffiis des arbres.;
elle vit de. chaflè,; & détruit une quantité prodigieufe
d’oiftaux, dont, elie cherche les nids pour en fuccer-les
ceufs ; elié prend les,écureuils, les.mulots, les lerots, &c.
elle mange auffi du miel comme la fouine & le putois;
On ne la trouve pas en pleine campagne, dans les
prairies, dans les: champs:,, dans- les vignes; elle ne
s’approche jamais des habitations,. & elle diffère encore
de îa fouine par la manière dont, elle fe fait- chaffer;
dès que la.fouine fé ftnt pourfuivre par un chien:, elle fe
feuftrait en gagnant promptement fon grenier ou fon trou.:
la marte au contraire fe fait fuivre affez long-temps par les
chiens, ayant de grimper ftr un arbre ; elle ne fe donne
pas la peine, de monter jufqu’au deffus des branches, elle
fe tient, fur la, tige, & de. là les regarde paffer ; la. trace
que la marte laiffe fur la neige paraît être celle d’une
grande bête , parce qu’elle ne va qu’en fautant & qu’elle
marque toujours de deux pieds à la fois. ; elle eft un peu
plus greffe que la fouine, & cependant elle a la tête a;
* Comparez lés deux premières tables des deferiptiôns dé là fouine
& de la marte, & vous verrez que le corps de la fouine ayant en
longueur un pied quatre pouces ftx lignes.,,Sç en groflèur-huit pouces
quatre lignes ,. la longueur de la tête, depuis le bout dumulèau jufqu’à
l’occiput, eft de quatre pouces ; au lieu que dans la marte la longueur
du corps étant d’un pied ftx pouces huit ligne?, & la grofteur de
dix pouces quatre lignes, la longueur de la tête depuis le bout du mufèau
jufqu’à l ’occiput, n’eft cependant que de trois.pouces dix, lignes.
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