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L’HERMINE h LE ROSELET.*
T i A Belette à queue noire s’appelle Hermine &
Rofelet , Hermine lorfqu’elle eft blanche , Rofelet
lorfqu’elle eft rouffe ou jaunâtre : quoique moins commune
que la belette ordinaire, on ne lailfe pas d’en
trouver beaucoup, fur-tout dans lés anciennes forêts,
& quelquefois pendant l’hiver dans les champs voilins
des bois ; il eft aifé de la diftinguer en tout temps de
la belette commune, parce qu’elle a toujours le bout
de la queue d’un noir foncé, le bord des oreilles & 1 extrémité
des pieds blancs.
Nous avons peu de chofe à ajouter à ce que nous
avons déjà dit de cet animal *, & à ce que M. Dau-
benton en écrit dans là defcription b ; nous obferverans
* H e rm in e , R o f e l e t ; en L a t in , Hermellanus; animal Ermineum; en
I ta l ie n , Armellino; en A l l em a n d , Hermelin; en A n g l o i s , Ermine,
Stoàt; e h S u é d o is , Hermelin, Lelatt; en P o lo n o i s , Gronoßay.
Mußela alba, G e fn e r , Hiß. quadrup. p. y y 3, Icon. animal, quadrup.
pag. i o o.
Mußela Candida, five animal Ermineum recentiorum. R a y , Synopf.
animal, quadrup. pag. i p 8.
Mußela Caudce apice atro. L in n æ u s .
Mußela Armellina; Mußelia alba, extremâ caudâ nigrâ. K l e in , de
quadrup. pag. 6g.
Mußela hieme alba, ceßate fuprà rutila, infra alba; cauda apice nigro.
B r i f f o n , Regn. animal, p. 24}.
1 V o y e z dans c e v o lum e l ’ar tic le d e la B e le tte .
h V o y e z c i-a p rè s la d e f c r ip t io n d e l ’H e rm in e .
feulement
î> E L* H E R M I N E. * 3 4 1
feulement, que comme d’ordinaire l’hermine change
de couleur en hiver, il y a toute apparence que celle
dont il parle , & que nous avions encore au mois
d’avril 1758, feroit devenue blanche, & telle qu’elle
étoit l’année palfée lorfqu’on la prit au i.er mars 1757,
li elle fût demeurée libre ; mais comme elle a été enfermée
depuis ce temps dans une cage de fer, qu’elle
le frotte continuellement contre les barreaux, & que
d’ailleurs elle n’a pas elfuyé toute la rigueur du froid,
ayant toujours été à l’abri fous une arcade contre un
mur, il n’eft pas furprenant qu’elle ait gardé fon poil
d’été ; elle eft toujours extrêmement làuvage ; elle n’a
rien perdu de là mauvaife odeur; à cela près, c ’eft un
joli petit animal, les yeux vifs, la phyfionomie fine, &
les mouvemens fi prompts, qu’il n’eft pas polfible de
les fuivre de l’oeil ; on l’a toûjours nourrie avec des
oeufs & de la viande, mais elle la lailîe corrompre avant
que d’y toucher ; elle n’a jamais voulu manger du miel,
qu’après avoir été privée pendant trois jours de toute
autre nourriture, & elle eft morte après en avoir mangé.
La peau de cet animal eft précieufe ; tout le monde
connoît les fourrures d’hermine, elles font bien plus
belles & d’un blanc plus mat que celles du lapin blanc,
mais elles jaunilfent avec le temps, & même les hermines
de ce climat ont toûjours une légère teinte de jaune.
Les Hermines font très-communes dans tout le nord,
for-tout en Rulfie, en Norvège, en Lapponie a : elles y
* V o y e z les OE u v r e s d e R e g n a r d , Paris, 1742, Tome 1, page 1 y 8.
Tome VIL H h