164 H i s t o i r e Na t u r e l l e
• Jeux ou trois jours fans dormir ; qu’avant le fommeil elle
fé mettoit en rond, cachoit fa tête & l’enveloppoit de
fa queue ; que tant quelle ne dormoit pas elle étoit dans
un mouvement continuel fi violent & fi incommode,
que quand même elle ne fe feroit pas jetée fur les
volailles, on auroit été obligé de l’attacher pour l’empêcher
de tout brifer. Nous avons eu quelques autres
fouines plus âgées, que l’on avoit prifes dans des pièges,
mais celles-là demeurèrent tout - à - fait fauvages ; elles
mordoient ceux qui vouloient les toucher, & ne vouloient
manger que de la chair crue.
Les fouines, dit - on , portent autant de temps que
les chats. Om trouve des petits depuis le printemps
jufqir en automne, ce qui doit faire préfumer qu’elles
produifent pfus d’une fois par an ; les plus jeunes ne
font que trois ou quatre petits, les plus, âgées en font
jufqu-’â fept. Elles s’étàbliffent pour mettre bas dans
un magafm à foin % dans vin trou de murailles , où
elles pouffent de la paille & des herbes ; quelquefois
dans une fente de rocher ou dans un tronc d’arbre,
où elles portent de la mouffe , & lorfqu’on les inquiète
elles déménagent & tranfportent ailleurs leurs, petits,
qui grandilfent affez vite ; car celle que nous- avons
élevée avoit au bout d’un an prefqu’atteint là grandeur
naturelle, & de là on peut inférer que ces animaux ne
vivent que huit ou dix ans. Ils ont une odeur de faux
mufc qui n’efl pas abfofumeht défagréable ; les martes
& les fouines, comme beaucoup d’autres animaux ,. ont
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des véficules * intérieures qui contiennent une matière
odorante, femblable à celle que fournit la civette : leur
chair a un peu de cette odeur, cependant celle de la
marte n’efl pas mauvaife à manger ; celle de la fouine efl
plus défagréable, & fà peau efl auffi beaucoup moins
eflimée.
* Voyez ci-après la Defcription des parties intérieures de fa fouine.