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LE R A T D ’ EAU. *
T .F. Rat d’eau effc un petit animal de la grofleur d’un
Rat, mais qui, par le naturel & par les habitudes, ref-
femble beaucoup plus à la loutre qu’au rat; comme
elle, il ne fréquente que les eaux douces, & on le
trouve communément fur les bords des rivières, des
ruiffeaux, des étangs ; comme elle, il ne vit guère que
de poilfons : les goujons, les mouteilles, les verrons,
les ablettes, le frai de la carpe, du brochet, du barbeau,
font fa nourriture ordinaire ; il mange aulh des grenouilles,
des infectes d’eau, & quelquefois des racines & des
herbes. Il n’a pas, comme la loutre, des membranes
entre les doigts des pieds; c’eft une erreur de Willugby,
que Ray & plufieurs autres Naturaliftes ont copiée ; il a
tous les doigts des pieds féparés, & cependant il nage
facilement, fe tient fous l’eau long-temps, & rapporte
* L e R a t d ’e a u ; en L a t in , Mus aquaticus, Mus aquatiûs ; en
I t a l ie n , Sorgo morgange ; en A ll em a n d , Vajer-muf; en A n g lo i s ,
Water-Rat ; en P o lo n o i s , Myff-Wodna,
Mus aquaticus. G e f n e r , Hift. quadrup. pag. y y 2. Mus aquati/is,
quadrupes Bellonii. Icon. animal, aquat. pag. 3 y - f .
Mus major aquaticus, five Rattus aquaticus. R a y , Synopf. animaL
quadrup. pag, 3 1 y.
Cajlor caudâ lineari tereti. Rattus aquaticus. L innasus.
Mus, Rattus aquatilis. K l e in , de quadrup. pag. y y.'
Mus caudâ longâ, pilis, fiprà ex nigro i f Jlavefcente mixtis, infra
cinereis vejlitus.. ■ . • Mus aquaticus, B r i f f o n , Regn. animal, pag. s y y:
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fa proie pour la manger à terre, fur l’herbe ou dans fon
trou ; les pêcheurs l’y furprennent quelquefois en cherchant
des écrevilfes, il leur mord les doigts, & cherche
à fe feuver en fe jetant dans l’eau. Il a la tête plus courte,
le mufeau plus gros, le poil plus hériffé, & la queue
beaucoup moins longue que le rat. Il fuit, comme la
loutre, les grands fleuves, ou pluftôt les rivières trop
fréquentées. Les chiens le chaffent avec une efpèce de
fureur. On ne le trouve jamais dans les maifons, dans
les granges ; il né quitte pas le bord des eaux, ne s’en
éloigne même pas autant que la loutre, qui quelquefois
s’écarte & voyage en pays fec à plus d’une lieue. Le rat
d’eau ne va point dans les terres élevées, il eft fort rare
dans les hautes montagnes, dans les plaines arides, mais
très- nombreux dans tous les vallons humides & marécageux.
Les mâles & les femelles le cherchent fur la'
fin de l’hiver, elles mettent bas au mois d’avril; les portées
ordinaires font de fix ou fept. Peut-être ces animaux
produifent-ils plufieurs fois par an, mais nous n’en fournies
pa? informés ; leur chair n’eft pas abfolument mauvaifè,
les payfàns.la mangent les jours maigres comme celle de
la loutre. On les trouve par-tout en Europe, excepté dans
le climat trop rigoureux du Pôle : on les retrouve en
Égypte fur les bords du Nil, fi l’on en croit Bellon; cependant
la figure qu’il en donne reffemble fi peu à notre
rat d’eau, que l’on peut foupçoriner, avec quelque fondement,
que ces rats du Nil font des animaux difïërens,
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