
5 0 AQUILA MALAYENSIS.
Plumage d'un noir profond interrompu, sur la queue, par environ huit barres
plus ou moins claires mais marbrées de noirâtre. Dans la première livrée les
plumes de la tête, du cou et de toutes les parties inférieures de l'oiseau sont
d'un jaune roussâtre et ornées, chacune, d'une tache longitudinale foncée. Le
noir des autres parties est moins foncé et les plumes des ailes ainsi que les
rémiges tertiaires offrent du blanc roussâtre à leur extrémité.
Cette espèce a été observée sur le continent de l'Inde jusqu' à Malacca; elle
est rare à Java, mais commune à Sumatra, notamment dans les lampongs
(DE BOCARMÉ). M. VON ROSENBERO en a tué un individu à Célôbes et M. BERNSTEIN
un autre dans l'île de Ternate.
I I . HALTAËTUS.
H A L I A Ë T U S L E U C O G A S T E R , GOULD. — Falco leucogaster, GMELIN.
Cet aigle de mer, assez connu de tous les naturalistes, a été observé depuis
le Burinah et la péninsule Malaienne le long des côtes de toutes les parties
de l'Archipel Indien jusque dans les Philippines, l'Australie, la Tasmanie et
l'Océanie.
Aile 19 pouces 6 lignes à 22 pouces. Queue 9 à 12 pouces. Doigt du milieu
24 à 27 lignes.
L'espèce est commune le long de la côte Sud-Ouest de Sumatra. Elle est en
général farouche, mais s'approche des pêcheurs afin d'obtenir une proie facile.
On la voit souvent se reposer, immobile et pendant plusieurs heures, sur de
grands arbres isolés, où elle établit aussi sa grande aire construite de rameaux
plus ou moins minces (S. MÙLLER). Se dirige plusieurs fois par jour vers la
mer, où elle dispute, parmi les hautes vagues, les exocets aux frégattes. Se nourrit
aussi de cadavres, rejetés par les eaux sur la grève, à l'embouchure des
rivières (DE BOCARMÉ).
HALIAËTUS INDUS. 51
H A L I A Ë T U S I N D U S . - Falco indus, BODDAERT. — Haliastur indus, GRAY.—
Ealco pondicerianus, GMELIN.— Haliaètus leucosternus, GOULD (variété sans baguettes
des plumes noires).
Nous avons déjà fait observer (voir Muséum des Pays-Bas, Aquilae, p. 19)
que la présence ou l'absence de baguettes noires aux plumes blanches dans les
adultes de cet oiseau, est purement individuel dans les individus de l'Archipel
Indien, vu que nous en possédons une grande série où ce trait, réputé spécifique,
se présente sous tous les degrés de passage. Il paraît toutefois que les
individus de l'Inde continentale et des Philippines offrent le plus souvent ce
trait, tandis qu'il n'existe pas dans ceux de l'Australie. Le système de coloration
du premier plumage de cet oiseau rappelle celui des milans; la cire et les pieds
sont, dans cet âge, d'un jaune verdâtre sale.
Nous avons reçu les dépouilles de cet oiseau de presque toutes les parties de
notre Archipel, savoir de Sumatra, Bangka, Java, Bornéo, Célôbes, Amboine,
Flores, Halmahéra, Morotaï, Ternate, Tidore, Batjan, Guebéh, Waaigeou, et
de la Côte Ouest de la nouvelle Guinée. M. WALLACE l'a encore rencontré à Timor
et aux îles Arou, et il vit aussi, suivant GRAY, à la Nouvelle Irlande et dans
l'Archipel de la Louisiade.
Aile 12 pouces 9 lignes à 14 pouces 8 lignes; queue 0 pouces 3 lignes ¡1 S
pouces 7 lignes; doigt du milieu 13 lignes à 15 lignes et demie.
Adulte: iris brun clair; bec verdâtre; cire jaunâtre. Jeune: iris brun; cire et
bec couleur de plomb; tarse jaunâtre; doigt d'un jaune bleuâtre sale (S. MULLER).
On le voit, à Java, dans les villes et villages à la recherche des poulets qu'il
enlève journellement ; il fréquente, en toute saison, les ports et les rades,
saisissant les immondices jetées hors des navires ; il pèche aussi des crustacés et des
mollusques. Il fait également la chasse aux gros orthoptères. Il construit son aire sur
de grands arbres ; elle contient deux oeufs verdàtres avec de très petits points bruns ,
et plus gros que ceux de la peintade, La ponte a lieu en Mai et en Juin. L'oiseau mue
en Novembre et Décembre. Il vit toute l'année par couples ou en famille (DE BOCARMÉ).
Les dajaks de Bornéo portent à cet oiseau une espèce de culte (S. MULLER).