
 
		LE   Q U A T E L É  a grande fleur. { P la n c h e  183.)  Fleur,  (Pl.a 84.) 
 Fruit,.  ( P i .   185.) 
 Le Quatelé  eft un  a r b r e   qui  devient très grand;  fes  feu ill e s  font j  
 ovales ,  fermes,  épaiffes,  ondées,  longues  de  fept  pouces,  & larges  
 de trois,  terminées  par  une  petite  pointe ;  elles font  partagées  dans |  
 toute  leur  longueur  par une  côte  faillante  en  deffous. 
 Les  f l e u r s   naiffent  à   l'extremite  des  rameaux  a  1  
 aiflclle  des  
 feuilles, & fortent auffi des  branches  &  des  rameaux.  Elles  font  atta-j  
 chées  fur  de  gros  épis  ligneux,  pendants.  Chaque fleur a fon pedon-l  
 cule garni  à  fon  origine  d’une  é c a i l l é   qui  tombe.  Ce pédoncule dtj  
 charnu,  Si groffit en approchant des divifions du calice. 
 Les  fleurs  forment  de  gros boutons  avant  que  de  s’épanouir.  Cesf  
 boutons  font couverts  par  les fix portions du  calice, qui font epaiffesJ  
 larges,  arrondies,  concaves  intérieurement,  &  extérieurement  cou  
 yexes,  de  couleur  rougeâtre. 
 Les  fleurs  épanouies  repréfentént  fix  grands  pétales  d’une  bellal  
 couleur  de  rofe,  dont  deux  plus longs  &  plus larges, &  quatre plus!  
 petits,  ayant  dans  leur centre un gros corps allongé. Ces pétales font  
 attachés par un onglet épais &  charnu, autour du fommet de l'ovaire;  
 au  deffous  d’un  difque,  avec lequel  ils parodient fe réunir. Ce difque!  
 eft  un  feuillet  épais  qui couvre  l’ovaire,  &  eft  percé  dans  fon milieu!  
 pour laifler  fortir  le ftyle;  il  eft  chargé  d’étamines  dans prefque toute  
 fa  circonférence ;  mais  la  partie  du  côté  des  petits  pétales  en  eft déj  
 pourvue ;  là  il  fe prolonge  d’environ  trois  lignes  en  une membrane  
 nue,  épaifle,  furmontée  d’un  gros  corps  charnu,  ovale,  incliné, «  
 couché fur le  fond de la fleur  dont il cache les étamines & le ftyle. Ce  
 corps eft  de couleur de rofe,  lifle  a  la face antérieure,  charge  en def-  
 fous  d’un  nombre  infini  de  petites  lames longues,  étroites, pointuesJ  
 appliquées les unes  contre les autres.  Le  e il e t   des etamines eft blanc,  
 Sc les  an th e r e s   font  jaunes. 
 Le  p is t il   eft un  ovaire  uni  avec  le  fond  du calice ;  il porte  a  fon  
 fommet un  corps  arrondi  qui  remplit l’ouverture  du difque;  ce corps  
 eftfurmonté d’un  s t y l e  court, terminé par un  s t igm a t e  aigu. 
 L ’o v a i r e   ,  conjointement  avec  le  fond  du  calice,  devient  une  
 c a p s u l e   en  forme d’urne  ,  dure,  ligneufe  ,  épaiffe  ,  d’environ  fept  
 pouces de hauteur,  de deux pouces &  demi d’ouverture, & de quatre  
 pouces  &  plus  de  diametre ;  elle  eft  arrondie  à la partie  qui  tient au  
 pédoncule,  convexe  à  fon fommet , &  terminée  en pointe;  les  im-  
 prelfions,  que  laiflent  les  parties  du  calice  qui  ne  tombent pas,  font  
 un  rebord  ligneux,  faillant, &  audefliis un collet de près  d’un pouce  
 de hauteur,  qui dans  la fleur  étoit couvert par  les onglets des pétales.  
 Le pourtour de l’ouverture  de  cette urne,  qui  eft fermée  par un couvercle  
 qui  s’y  enfonce  de  toute  la  hauteur  du  collet  Se fouvent  juf-  
 qu’au  fond,  eft  convexe  à  fa  face  extérieure  ,  &  terminé  par  une  
 éminence  pointue ;  à  fa  face  interne  il  fe  prolonge  en  un  poinçon  
 long,  ligneux,  conique ,  à  plufieurs  facettes,  où  font  attachées de  
 srolfes  a m a n d e s   oblongues,  de  forme  irrégulière,  enveloppées  par  
 une  membrane comme nos châtaignes. Ces amandes font  très bonnes  
 à manger. 
 Cet  arbre  croît dans  les  forêts de  la Guiane ;  je l’ai  remarqué dans  
 les quartiers  de Caux Sc d’Orapu. 
 Le  fruit  eft  confidérablement  diminué;  les fleurs font de grandeur  
 naturelle. 
 E x p l ic a t io n   de  l a  P l a n ch e   d e u x  c e n t  q u a t r e v in g t -q u a t r iem e ,1 
 1.  Bouton  de fleur. 
 а.  Bouton  de fleur  dont on a détaçhéjes divifions du calice. 
 3.  Divifton  du  calice féparée. 
 4.  Calice  épanoui dans lequel on voit le fupport du difque & lepiftiU 
 5.  Corolle  épanouie. 
 б.  Pétale féparé. 
 7.  Corolle  a  laquelle  on  a  coupé  une portion  des pétales  , fir  élevé 
 fa  partie  allongée  du  difque ,   pour faire  voir fa  firueture  interne  
 , 0 la fituation-du ftyle. 
 8.  Difque  vu  dans fa  pofition  naturelle,  (a )   Impreffton  du  calice. 
 {b)  Imprejfion  de  la corolle,  (c)  Style. 
 9.  Difque renverfé. Ouverture par-où pajfe  le ftyle. 
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