
 
		CONCEVEIBA  Guianenjîs.  ( Ta b u l a   353.) 
 A r b o r  mediocris, t r u n c o   duodecim-pedali, r a m o s   plures infum-  
 micate  emittens.  F o l i a   alterna,  ovato-oblonga ,  denticulata, acurni-  
 nata,  fupernè  glabra,  infernè  cinerea,  petiolata.  S t i p u l æ   binæ, exi-  
 guæ ,  deciduæ.  F l o r e s   ipicati,  terminales,  alterni,  folitarii.  Scapus  
 fpicæ carnoiüs, trigonus. 
 Folia  &  cortex ramorum vulnerata,  fuccum viridem  effundunt.  
 Florebat,  fru&umque  ferebat Maio. 
 Habitat  ad  ripas  fluvii  Sintmarï  Sc  amnis  Galibienfis. 
 Nomen  Caribæum  CONCEFEIBO.  Ol/BAROUNA  à  quibufdam  
 Braiilieniibus  appellatur. 
 E x p l i c a t i o   T a e u l æ   t r e c e n t e s im æ   q u in q u a g e s im æ   t e r t iæ . 
 1.  Spica feminei fions. 
 2.  Pars  carnofa  triangularis ,   cum fquamulis  calicis &  tribus glati' 
 dulis  ad bafim. 
 3.  Calix  &  piftillum. 
 4.  Calix  j  piftillum. 
 5.  Calix  ù   glanduU. 
 6.  Piftillum  ftegregatum. 
 7.  Germen  invarfum,  tranfversè fcijfum. 
 8.  Calix  a  laciniis  &  glandulis fegregatus ;  in medio  ovaÉum. 
 9.  Pars fpicoe, fquamuloe  &  glanduU  inveflientes  corpus  trigomm 
 cui  calix  inftdet. 
 10.  Capfula. 
 11.  Capfula  valvulâ  fpoliata  :  calyptra  carnofa,   alba,   dulcis  0 
 edulis.  (a)  Semen. 
 12.  Capfula perpendiculariter vifa. 
 13.  Semen  è  calyptrâ fegregatum. 
 14.  Stipula. 
 LE  C O N C E V E IB E   de  la  Guiane.  (P l anche  353.) 
 C’eft  un  a r b r e   de moyenne  grandeur,  dont  le  t r o n c   a  environ  
 un pied  de diametre,  &  dix  à douze pieds de hauteur. Son é c o r c e  eft  
 grife,  Sc  fon  b o is   eft  blanc.  Sa  tête  jette  des  b r a n c h e s   qui fe répandent  
 en  tous  fens, & font  garnies  d’un grand nombre  de  r a m e a u x . 
 furlefquels font placées des f e u il l e s  qui naiflent alternativement à  des  
 diftances  inégales. Leur pédicule  eft long ,  garni à fa bafe de deux s t i pules  
 qui  tombent. Ces feuilles font ovales, terminées  par une longue  
 pointe,  dentelées  fur  leurs  bords,  & partagées par  une  côte faillante  
 en  deflous,  d’où  partent  des  nervures  alternes  &  quelquefois  pref-  
 qu’oppofées,  qui viennent  fe  perdre  à  chaque  dentelure.  Elles  font  
 fermes,  de  couleur  verte  en  deifus,  &  blanchâtres  en  deifous.  Les  
 plus grandes  ont  cinq pouces  & demi de  longueur, fur environ deux  
 pouces  de  largeur. 
 Je n’ai  rencontré  que  l’individu  femelle.  Il  etoit  en  fleur  dans le  
 mois  de  Mai.  Je  l’ai  trouvé  enfuite,  en Mars  &  Avril,  en  fleurs  &  
 avec  des  fruits en  parfaite maturité.  Ses  fruits  etoient portes  a 1 extrémité  
 des  rameaux,  fur  une petite tige triangulaire, charnue ,  de  trois  
 pouces  de  long,  qui,  à  fa  naiifance,  étoit  comme  articulée,  garnie 
 de  quelques  é c a i l l e s   qui  tombent. 
 Les f l e u r s   formoient, par leur  difpofition,  un  ép i.  Chaque  fleur  
 a un c a l i c e   charnu, triangulaire,  qui naît de la tige entre trois grofles  
 glandes, qui a environ deux lignes de longueur, & eft divifé à  fon fom-  
 met en cinq parties aiguës, charnues :  &  à  la  bafe de  chaque  d'vifion  
 il y  a intérieurement une glande appliquée contre l’ovaire.  Celui-ci eft  
 c h a rn u ,triangulaire,  furmonté  de  trois  s t igm a t e s   larges,  recourbes  
 en dedans, marqués  d’un  fillon  qui  les  partage  comme  en deux-portions. 
 L ’o v a i r e  ,  en mûriflant, devient  une  c o q u e   ferme,  feche ,  triangulaire, 
   marquée  de  trois  côtes  faillantes,  &  de  trois  filions.  Elle  
 s’ouvre  en  trois  valves  qui  chacune  fe  divifent  en  deux.  Chaque  
 loge  contient  une  g r a in e   femblable  à  celle  du  raiiin,  rfiais  recouverte  
 &  enveloppée  d’une matière  pulpeufe  ,  blanche,  douce  ,  & 
 bonne  à manger.  ;  .  , 
 Pour peu  qu’on entame l’écorce  de  cet arbre, ou  qu’on arrache des 
 feuilles,  il  en découle unfuc verdâtre. 
 Il  croît  au bord des  rivieres  de  Sinémari,  de la crique des Galibis , 
 à   environ  cinquante  lieues du bord de  la  mer.  _ 
 i l  arbre  croît aufli  au Pérou.  M. Jofeph de  Juflîeu  en  a  apporté  
 dans  fon  herbier  de  très  beaux rameaux  garnis de  fleurs femelles.  Il