
 
		j6  OiÇervaùons Jur la Culture du Cafe'. 
 n’a pas  befoin  d’être profondément défoncée  ;  le  plus  important  eft j 
 qu’elle ne foit pas foulée 6c comme  fcellée ou maftiquée. 
 Prefque  tous  les  fols  ou  terreins conviennent  aux  Caféier , même  
 le fol pierreux  ,  pourvu  que les racines  le  pénétrent  aifément, &  qu’il  
 ait  "une légère  humidité ; mais  il ne réuffiroit  pas  dans  un  terrein  où  
 l’eau  féjourneroit, ni danstm fol  vafeux;  par  exemple,  il  ne  faut  pas  
 planter  cet arbriiTeau  dans  les  anfes  dont  la mer  s’eft  retirée nouvellement  
 ,  6c  où  elle  a  laiifé une  terre  tenace  ,  glaifeufe,  que  le  foleil  
 féche  facilement,  fait  entr’ouvrir  ,  6c  dont  la  liirface  fe  renflant  des  
 qu’elle  eft  humectée  ,  bouche  tous  les  palfages  à l’eau. 
 Il ne faut  pas  labourer  fréquemment  les  plantations  de  Caféiers ,  on  
 rifqueroit dp lever, déphirer, éventer les  petites racines 6c le  chevelû;  
 l’ardeur du foleil  les deiféchcroit  ,  enleveroit  trop  vite  l’humidité de  
 la terre à une  grande  profondeur  6c  la réduiroit  en poufliere ; il fuffit  
 qu’elle ne foit point foulée, dure & tellement  battue, que  les pluies  &  
 rofées  ne  la  puiflent  pas  pénétrer  &  humeéter  ; mais  on  doit  avoir  
 grand foin de  la  nettoyer  des mauvaifes herbes ,  qui,  recevant les  ro-  
 fées,  6c  pompant  l’humidité des  pluies,  empêcheraient  la  terre  d’en  
 profiter, ou l’en  dépouilleroient promptement. 
 La  précaution d’avoir une  pépinière  de  plans  de, Ça£çier||  devient  
 inutile  à ceux qui ont feulement  trente Caféiers en rapport, parce que  
 les graines  oubliées  ou  qui  tombent,  lèvent prefque toutes,  6c  four-  
 niifent  du  plan. 
 Un  femis fait exprès, ne convient qu’à ceux qui  ont delfein de faire  
 une  vafte plantation de Caféiers,  6c  encore  ceux  qui veulent  s en  dif-  
 penfer, trouvent  chez  leurs voifins du plant  au-delà de  leurs  befoins.  
 Cependant, fi les Cultivateurs  entretenoient des pépinières de Caféiers  
 &  qu’ils  y  eulfent  en  réferve  de  beau  plant  ,  ils  auroient  l’avantage  
 de  tranfplanter  des fujets  vigoureux  & plus  avancés.  Au  refte ,  quand  
 pne plantation  eft bien reprife, & que l’on donne aux Caféiers la culture  
 qui  leur  eft propre, il  eft  certain  qu’une  pépinière  devient inutile. 
 S E C O N D   M É M O I R E . 
 SECOND  MÉMOIRE. 
 O B S E R V A T I O N S 
 Sur la  Canne a Sucre  & fur  le Sucre. 
 S i   je  décris  ici  la  culture  des  Cannes à Sucre  &  la  préparation  ou  
 fabrique  du  Sucre  ,  je  ne  le  fais  que  fort  brièvement  ,  parce  que  
 ces  travaux  ont  été  publiés  par  un  affez  grand  nombre  d’Auteurs,  
 Voyageurs  ou autres ;  6c  ce  n’eft que  pour avoir occafion  de communiquer  
 fur  ces  deux  objets  quelques  obfervations  qui  confirment ou  
 contredifent des opinions reçues. 
 La  culture  de  cette plante  n’eft pas auffi difficile que  l’ont dit quelques  
 Voyageurs;  c’eft  même  une des plus  aifées  de  celles  qui  fe  pratiquent  
 dans  les  climats chauds. La  famille  des  Graminées,  à laquelle  
 appartient la Canne à Sucre, fe plaît par-tout, même dans les fieux fçcs,  
 arides, marécageux.  Il ne peut réfulte'r  delà nature du  fo l, que des ro-  
 feaux  plus  ou  moins  grands  ,  gros,  nombreux  6c  fucculens.  Toutes  
 les Cannes donnent un fuc  doux  qui  ,  étant rapproché  ,  fe  çryftallife  
 en un  fel que nous  appelions Sucre; mais  la quantité 6c  la  qualité  varient  
 comme les  terreins; ç’eft ce  qui s’obferve  dans  la  Guiane  Fran-  
 çoife  ,  6c  dans l’Ifle de Caïenrie. 
 Il y  a des  Sucreries près  de la mer , ’chez MM.  du Chaffis,  Préfontaine  
 ,  Gilet.  Leurs  Cannes  font  cultivées  en  des  lieux  fecs,  arides,  
 & quelques-unes dans des fieux où  il  n’y a que  du fable.'Un  peu  avant  
 dans les terres,  à S. Regis, eft une Sucrerie des  Jéfuites dont les plantations  
 font , pour la plus  grande  partie,  en des bas  fonds , où les marées  
 fe font  fentir ; 6c trois heures  de  pluie  les fubmergent. En vifitant  les  
 différentes Fabriques, j’ai vu  par-tout des  Cannes affez  bçlles  qui pro-s  
 duifent également  du Sucre, 
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