
 
		fous  le nom d huile  de  Carapa.  Les Galibis  font  bouillir ces amandes  
 dans 1 eau. Ils les retirent enfuite & les mettent par monceaux pendant  
 quelques  jours,  enfuite  ils  les  dépouillent  de  leur  peau,  les  écrafent  
 fur  des  pierres  comme  on  fait  à  l’égard  du  Cacao,  ou  bien  ils  les  
 pilent  dans  des  mortiers  de  bois,  &  en  font une  pâte  qu’ils rangent  
 fur les faces d’une dale creufée en  gouttière, & un peu inclinée, &  ex-  
 pofée  à l’ardeur du  foleil.  La pâte  en cet état lailTe fuinter l’huile donc  
 elle eft imprégnée;  cette huilefe ramaffe  dans le fond de  la gouttière,  
 &  va fe rendre  dans  une calebaife  qui eft placée  à  fon extrémité pour  
 la  recevoir. 
 Les Negres  de quelques habitations le contentent de mettre la pâte  
 des  amandes  dans  une  coleuvre,  efpece  de  chaufle  que l’on charo-e  
 de  poids  pour  comprimer  la  pâte,  &  lui  faire  rendre  toute  l’huile  
 quelle  peut  contenir  ,  laquelle  huile  tombe  dans  un  vafe  placé  au  
 deffous,  ce  qui  eft  la même  pratique  que  l’on  obferve  pour  prefler  
 le Magnoc.- 
 Cette  huile  eft épaiife &  amere.  Les  Galibis ,  &  d’autres  peuples  
 de  la  Guiane  la  mêlent  avec  du  Roccou,  ils  en  enduifent  leurs  
 cheveux  &  toutes  les parties  de  leur  corps,  &  prétendent  par-là  fe  
 preferver  des  piquûres  de  différents  infeites,  &  fur-tout des  chiques.  
 Cette  huile  ainfi  appliquée  peut  encore  leur être  falutaire  en  les ga-  
 rantiffant  des impreflïons  de  l’humidité,  à  laquelle  ils font  fi  fouvent  
 expofés  étant  toujours nuds,  & habitant  les  bois  dans  un pays où les  
 pluies  font  fi  fréquentes  &  fi  abondantes. 
 Le  tronc  de  cet arbre fournit  des  mâts  eftimés par  les marins.  J’ai  
 vu pendant, mon féjour à Caïenne matter un navire avec des mâts tirés  
 de  cet  arbre. 
 Cet  arbre  eft  une  efpece  de  celui  que  Rumphius  a décrit & figuré  
 fous  le  nom  de  Granaeum  littoreum.  Hifi. Amboin.  lib. 4. chap.  51.  
 pag.  ÿi.  tab. 61.  tom.  3. 
 E x p l i c a t i o n   d e   l a   P l a n c h e   t r o i s   c e n t   q u a t r e v in g t -s e p t ie m e . 
 1.  Cap fuie. 
 a.  Gapfule  ouverte.  Amandes. 
 3.  Amande. 
 dont  les  Caracleres font  incomplets.  3 j 
 T   A M P  O  A.  ( T a bula  388.) 
 CAL.  Perianthium monophyllum,  quinquepartitum ; laciniis ovatis,  
 acutis. 
 COR.  . 
 STAM.  . ' defidemntur. 
 PIST. . . . ) PER.  Bacca globofa, unilocularis, ftriata,  glabra ; cortice crafio, car=  
 nofo ,  intùs pulpâ  fucculentâ,  &t  feminibus  fæta. 
 SEM. plurima, fubrotunda,  angulata, alba. 
 TAMPOA  Guianenfis.  ( TABULA  388.) 
 A r b o r   triginta-pedalis, ad fummitatem ramofa. F o l i a   alterna, pe-  
 tiolata, glabra, integerrima, ovato-oblonga, acuminata. F r u c t u s   race-  
 mofi, axillares.  B a c c æ   globofæ , luteæ, ftriis longitudinalibus notatæ,  
 intùs pulpofæ.  S em in a   nidulantia ,  figuræ variæ, alliurn fpirantia. 
 Cortex trunci  & ramorum  inciiùs, & folia lacerata, fuccum ftillarit  
 vifeofum,  luteum. 
 Fructus maturefeit  Januario. 
 Habitat  in fylvis fæpiùs aquâ fubmerfis territorii Caux difti.  
 E x p l i c a t i o   T a b u læ   t r e c e n t e s im æ   o c t o g e s im æ   o c t a v æ . 
 1.  Bacca. 
 z.  Bacca  tranfversè  feiffa. 
 3.  Semen. 
 LE  T A M P O A   de  la  Guiane.  (PLANCHE  388.) 
 Le  t r o n c   de  cet  a r b r e ' s’élève de  vingt-cinq à trente pieds,  fur  
 un pied de diametre.  Son é c o r c e   eft liife & cendrée. Son b o is   eft jaunâtre  
 ,  dur  Sc compacte. Il  pouffe à fon fommet de longues b r a n c h e s   
 rameufes qui fe répandent en tout fens.  Elles font garnies de f e u i l l e s   
 alternes, longues, ovales, entières, aiguës, fermes, vertes, Sc liftes en  
 deflus,  plus pâles en deffous. Leur pédicule eft cylindrique, long d’un  
 pouce.  Les plus grandes feuilles ont dix pouces de longueur", fur deux  
 & demi de largeur. 
 Je n’ai  pas  vu les  fleurs  de  cet arbre,  il  étoit  en  fruit.  Ces  fruits  
 êtoient placés aux aiffelles des feuilles, portés  fur  de  greffes grappes.  
 Us ayoient  la forme & la grofleur d’une pomme moyenne, à plufieurs 
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