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 3.  Corymbus florum mafculorum. 
 4.  Pedunculus florum. 
 5.  Duo flamina, unum à fronte vifum, aliud  à  ter go. 
 6.  Calix  feminei floris. 
 7.  Germtn  iti  calice. Stylus. Stigmata. 
 8.  Germen  calicis fegregatum. 
 9.  Germen  tranfversè fciflum. 
 1 o.  Semen  in  ovario  contentum. 
 11.  Capfula. 
 11.  Loculus  ojflculofus  bivalvis  j   elaflicè.  dehifcens  ,  femen  conti-  
 nens. 
 13.  Loculus  bivalvè  dehifcens. 
 ,14.  Capfula  Fig.  1. 
 1 j.  Feminei flores. 
 16.  Mafculi flores. 
 17.  Stipula. 
 L E   M A B IE R   Calumet.  ( P l a n c h e   334.  Fig.  1.) 
 C ’eft  un  a r b r i s s e a u   dont  le  t r o n c   a cinq  à  lix  pieds de hauteur,  
 &  environ  fix  pouces  de  diametre.  Son  e c o r c e   eft  cendrée, lïiïe,&  
 rend un  fuc  laiteux,  pour  peu  quon  l’entame.  Son  b o is   eft jaunâtre,  
 De ce tronc s’élèvent plufieurs  b r a n c h e s   farmenteufes, qui s’étendent  
 fort  haut,  &  fe  répandent  fur  les  arbres  voifins,  en  laiflant  pendre  
 des  rameaux  ,  qui  font  chargés  de  f e u il l e s   alternes,  oblongues,  
 ovales ,  terminées  en  une  longue  pointe.  Elles  font  liftes,  vertes en  
 ¿efliis,  &  blanches en deflous.  Leur pédicule  eft  court,  & porte  à fa  
 bafe deux s t ip u l e s   longues & étroites,  qui tombent. 
 Les f l e u r s   viennent  à   l’extrémité  des  rameaux  en grand  nombre,  
 ..rangées  en  longue  panicule. 
 Ces fleurs font,  les unes mâles & en  très grand nombre:  au deflous  
 de  celles-ci  font quelques fleurs femelles dont le nombre varie  de huit  
 à dix, & toujours placées  à   la partie inférieure de la  panicule. 
 Les  fleurs mâles  font  portées  fur un pédoncule  de  trois  lignes  de  
 long, garni  de  deux é c a i l l e s   ,  qui,  dans le milieu  de fa  longueur,  a  
 deux  corps  oblongs,  arrondis,  iiirmontés  d’une  écaille,  &  au  def-  
 fous  il  fe partage  en  trois  filets  qui  ont  chacun  à  leur  fommet  une  
 très petite  fleur. 
 r M O  N (E CI  A  , D  O D E  C A N  D R I  A.   869 
 Le  c a l i c e .eft d’une feule  piece  a  cinq  dents  aiguës. 
 Les  é t a m in e s   font au nombre de neuf,  de  dix  ou  de  douze ,  prel-  
 fées  les  unes  contre  les  autres,  &   attachées  au  fond  du calice.  Leur  
 filet  eft très court.  L ’a n t h e r e   eft arrondie,  a  deux  log es,  qui  s ouvrent  
 en  deux  valves,  &   répandent  une  poufliere  jaune. 
 Les  fleurs femelles  font  folitaires,  fur  un  pédoncule long.  Leur  c a lice  
 eft  d’une  feule  piece,  arrondi,  evafé,  a cinq  dents aiguës, 
 Le  p i s t il   eft un ovaire  renfermé en partie  dans  le  calice.  Il  eft ob-  
 long  &  à  trois  côtes  arrondies,  furmonté  d’un  s t y l e   long d’environ  
 un  demi-pouce  ,  qui  fe  partage  en  trois  s t ig m a t e s   longs  ,  tournés 
 en  fp ira le.  t i r   j 
 L ’o v a ir e   devient  un  f r u i t   fec  de  la  groiTeur  &   Je  la  forme  du 
 grain de raiiin. Il eft à  trois côtes arrondies. Son é c o r c e  , qui eft charnue  
 en fe  deflechant,  fe  fépare  &  laifle  à   découvert une  c a p s u l e   à   trois  
 loges ligneufes ,  laquelle  fe partage  en trois parties.  Chacune  de  ces  
 parties  s’ouvre  avec élafticité en  deux valves, &  jette une graine arrond 
 i e ,   de  couleur  brune,  tachée  de  gris.  ,> 
 Toutes  les  parties  de cet arbrifleau rendent, de même que  l’écorce, 
 un  fuc  laiteux.  v 
 Je  l’ai  trouvé  dans  l’île  de Caïenne, aux  environs  de  la  ville  ,  &   a  
 Loyola;  il  croît  aufli  dans  la terre ferme, au  C om té ,  &: fur les bords  
 de  la riviere de Sinémari.  C ’eft  principalement  dans  cet  endroit  que  
 j’ai vu cet arbrifleau s’élever fur  de  très  grands arbres,  en  laiflant pendre  
 des rameaux  que je  pouvois atteindre, avec les mains. 
 Les  Créoles  &   les Negres  à   Caïenne  emploient  les  menues  branches  
 de  cet  arbrifleau f pour  en  faire  des  tuyaux  de  pipe.  C ’eft  par  
 cette  raifon  qu’ils  l’ont  appellé  BOIS   A  CAL UM ET.   Il  eft nommé  
 PJRIRI  MABÊ  par  les  Galibis. 
 L’on  a  repréfenté  une  feuille  &t  un  fruit  de  grandeur  &   gtofleur  
 naturelles. Toutes les parties  des fleurs  ont  été  grolïies. 
 E x p l i c a t io n   d e   l a   P l a n c h e   t r o i s   c e n t   t r e n t e - q u a t r i e m e . 
 1.  Feuille  du Mabier Calumet  ou  Piriri. 
 1 1.  Bouquet de fleurs mâles en bouton, garni, a fa  bafe, d’une écaillé  
 ,  .ù   de  deux  glandes.