
 
		8 4 4   MONOECIA,   DIANDRIA. 
 8.  Semen  germinis. 
 9.  Bacca. 
 10.  Bàcca  trifariè  dehifcens.  Calix. 
 1 1.  AmygdaU putameti fcgregatum. 
 1 z.  Pars putaminis  amygdala fegregau. 
 13.  Faciès  interna  cotyledonis. 
 L’O M P H A L IE R   de  la  Guiane.  ( P l a n ch e   318.) 
 Cet  a r b r is s e a u   jette  des  b r a n c h e s  qui fe répandent fur les arbres  
 voifins, 8c  en  fe  prolongeant elles s’élèvent  8c gagnent le fommet des  
 plus  grands  arbres.  Ces  branches  font  cylindriques ;  elles  ont, à la  
 hauteur de  fix  àfeptpieds,  quatre  à  cinq  pouces  de  diametre,  & diminuent  
 enfuite  infenfiblement  de grolfeur ;  lorfqu’elles  font  parvenues  
 fur  le  fommet  des  grands  arbres,  elles  jettent  des  rameaux qui  
 s’inclinent  &  fe  répandent  prefque  jufqu’à  terre.  Ces  rameaux  fout  
 chargés  de  f e u il l e s   alternes,  vertes,  épaiflës,  lifTes,  fermes,  arrondies, 
   entières  & en forme de coeur.  Les  plus grandes  ont  fept  pouces  
 de  longueur,  fur  cinq'  pouces  de  largeur.  Leur  pédicule  a  quatre  
 pouces &  demi  de  long,  eft  convexe en  deifous, creufé  en gouttière  
 en delfus, garni à  fa bafe  de  deux  petites s t i p u l e s   qui  tombent,  &i!  
 porte deux petits  corps glanduleux  à  ion  extrémité  fupérieure. 
 Les  f l e u r s   naiftent  à  l’aiffelle  d’une  feuille ,  à  l’extrémité  des  
 rameaux  fur des tiges  charnues,  branchues,  rameufes.  Elles  font garnies  
 de  petites feuilles longues,  étroites,  aiguës,  dont  le pédicule eft  
 court,  accompagné  à  fa  naiffance de deux ftipules,  8c  garni  de  deux  
 glandes  à  fa  partie  fupérieure.  Les  branches  8c  les  rameaux  de  cette  
 tige portent  des  petites fleurs,  les unes mâles 8c les autres  femelles. 
 Le c a l ic e   de  la  fleur mâle eft  d’une  feule  piece ,  divifé profondément  
 en  quatre  parties arrondies  ,  concaves,  charnues,  dont  deux  
 font plus  grandes, oppofées,  8c couvrent  chacune une a n t h e r e   couchée  
 le long du  bord du corps arrondi  &  convexe,  qu’on  n ’ap p erço it  
 qu’en  écartant  ces  deux  parties  du  calice.  Les  ântheres  font  à   deux  
 bourfes,  couleur  de rofe,  féparées par  un fillon.  Ce  corps  eft  porté  
 fur  un pivot qui eft  emboëté  dans le  fond du calice ;  ce  fond  eft couvert  
 d’un  d is q u e   pointillé  & de couleur  violette. 
 Le  calice de la  fleur  femelle  eft d’une feule piece  ,  divifé profondément  
 en  quatre  parties  charnues,  arrondies  &  concaves,  dont  deux 
 p l u s   grandes  &  oppofées.  .  ,  ,,  î  ■ 
 Le  p i s t il   eft  un" o v a i r e   a r ro n d i  a   t ro is   c o t e s   fe p a r e e s   p a r   t ro is   h l -   
 •lons,  fu rm o n té   d ’u n   s t y l e   c r e u x ,   t r ia n g u la ir e   ,  te rm in é   p a r   t ro is   
 stigmates  v e lu s . 
 L ’o v a ir e   devient  une  b a ie   jaune, arrondie ,  charnue ,  iucciüente,  
 nui fe partage  en trois quartiers, qui chacun contiennent une a m a n d e ,  
 dont  la  coque  eft  enveloppée  d’une  fubftancè  molle  &  filandreufe.  
 Cette coque  eft ferme, dure, brune & caftante.  L’intérieur de la coqüe  
 eft  couvert  d’un  duvet blanc  ;  l’amande  eft  enveloppée  d’une membrane  
 pareillement  couverte  d’un  duvet  plus  long  &  blanc.  Cette  
 amande  eft  encore  renfermée  dans  une  fubftancè  blanche,  ferme,  
 caftante, huileufe, 8c bonne à manger. L’amande eft à deux cotylédons  
 minces,  appliqués  l’un fur l’autre,  fur  ïefquels  l’on  voit  des  nervures  
 comme  dans les feuilles féminales ;  on  a  repréfenté un  des cotylédons. 
 Lorfqu’on  veut manger le corps qui  enveloppe  l’amande, on  a foin  
 d’en féparer  la  radicule  8c  les  deux  cotylédons ,  & pour-lors  on  évite  
 dette purgé,  ce  qui  arrive à ceux quin’ufent  pas de  cette  précaution.  
 Ce  corps  eft  d’auflï bon  goût que nos amandes fraîches. 
 Le  f r u i t   dans  fa  maturité  a  quatre  ou  cinq  pouces  de  diametre,  
 plus  ou  moins. L’amande,  avec  fa coque,  a  quelquefois deux pouces  
 de  long  ,  fur  un  ôc  demi de large.  Elle  eft  extérieurement  convexe,  
 intérieurement  comprimée ,  8c  arrondie dans prefque toute fa circonférence, 
   excepté  à fon fommet qui  a un  léger enfoncement. L’ovaire,  
 coupé  tranfverfalement  bien  avant  fa  maturité,  paroît à trois loges.  
 Quand  on coupe les  branches  de  cet  arbriffeau , il en découlé auflitot  
 une feve abondante , claire  ,  limpide,  qui au gout  eft inlipide :  répandue  
 fur  le  linge,  elle  y  fait  une  tache. 
 On fe fert  des  feuilles  en  décoétion pour  deterger  les  plaies  &  les  
 vieux  ulcérés,  fur  Iefquels  on  applique  auflî  les  jeunes  feuilles. 
 Les amandes  de cet arbrifleau font  nommées GRAINE DE  L’ANSE  
 par  les Créoles,  pareequ’il  croît  fur  les  bords  de  la  mer  dans  des  
 enfoncemens  connus  fous  de  nom  d ANSES  j   ils  appellent en co re