
 
		7 i o   M O N  A D  É L ?  H I  A ,   P O L Y A N D R Ï A .   
 tombe  de  bonne  heure.  Ce  pédoncule  a  encore deux petites  écailles  
 vers  la  rtaiiïance  du  calice. 
 Le  c à l ic e   à fon   fom m e t  eft div ifé  en fix parties  c o n c a v e s ,  charnues I  
 &   v e rd â t r e s .. 
 La c o r o l l e  eft partagée en  fix grands, lobes  entiers ,  inégaux,  cou-1  
 caves, de couleur de  rofe un peu foncé; quatre font plus petits & deux!  
 plus  grands  ;  ils  tiennent  par  un  onglet large,  épais,  charnu,  blan-[  
 châtre,  à  la  bafe  des  divifions  du  calice ,  Sc  enfuite  s’uniifent à un I  
 difque  qui couvre  le fommet  de  l’ovaire ;  ce difque  eft  formé  par' un|  
 feuillet charnu, percé dans fon centre, & garni d’étamines dans prefque!  
 toute fa furface ;  le bord de ce difque, qui eft du côté des quatre petitsI  
 lobes,  s’allonge de  quelques lignes, & donne naiffanceàun groscorpsl  
 charnu  ,  épais,  échancré  à  fon  fommet,  de  forme  ovoïde,  liffej  
 convexe  en  delfus,  d’un blanc mêlé  dé couleur de  rofe,  garni en def-l  
 fous  de lames  rougeâtres,  appliquées  les  unes  fur  les  autres  quel’on|  
 prendroit,  au  premier  coup  d’oeil,  pour  des  étamines ;  ce  corps  eftl  
 courbé  &  couché  fur  le  fond  de  la  fleur,  Sc  empêche  qu’on puilfel  
 appercevoir  les étamines  Sc  le ftylc ;  ce n’eft  qu’en  le  foulevant  qu’onl  
 peut  les voir. 
 Les  é t a m in e s   font  en  grand  nombre  lur  le  difque ;  leurs  filets!   
 font charnus  Sc très  courts.  Les  a n t h e r e s   font  jaunes  Sc très petites.!  
 Le  p i s t i l   eft  un  ovaire  uni  &  prefque  tout  renfermé  dans  la  partiel  
 poftérieure  du  calice y cet oVaire fe termine  par  un mammelon angu-l  
 leux  qui  remplit  l’ouverture  du  difque ;  ce mammelon  eft couronné!  
 par uns s t i g m a t e  marqué de f ix   rayons. 
 L ’o v a i r e ,   conjointement avec  le calice, devient,  en mûrilTant,une|  
 capitile  ronde  de  la  forme & de  la grofleur d’un boulet de trente-fixj  
 plus  ou  moins.  V.ers la partie fupérieure  il y a un rebord circulaire peu I  
 faiilant,- formé  par  les divifions  du  calice;  &   au  deifous  eft  un  cercle!  
 diftingué par une ligne :  ce  cercle  eft  la  partie  de  l’ovaire  qui  dans la I  
 fleur  étoit  recouverte  par  les onglets des lobes  de la corolle: ce qui eft |  
 au  delfus de cette ligne,  eft le mammelon  qui  étoit  emboëté  dans le I  
 trou du difque,  Sc  qui  portoit  le ftigmate.  Cette  capfule  ne  s’ouvre I  
 point ,  Sc  différé  en cela de  celle  du  quatelé.  Elle  eft  extérieurement  | 
 M O N A D E L P H I A ,   P O L Y A N D R Ï A .   j i t   
 brune,  raboteufe ,  de fubftance ligneufe &  ferme ;  fon épaifleur  eft environ  
 de  deux  lignes  ;  intérieurement  elle eft enduite  d’une matière  
 fibreufe  Sc  pulpeufe,  fous  laquelle  eft  une  fécondé  capfule mince,  
 ferme  Sc  offeufe ;  cette  fécondé  capfule  eft  partagée  intérieurement  
 en fix loges, que l’on ne peut diftinguer que dans  les jeunes fruits.  Ces  
 loges  ne font formées que par  des membranes  qui  fe  confondent avec  
 la  pulpe  qui  enveloppe  les  s em e n c e s   dans  la  maturité du fruit ;  elles  
 font  rondes, applaties,  à deux  lobes,  couvertes d’une  pellicule mince  
 Sc blanche. Lorfque ce  fruit eft tombé, qu’il eft refté quelque  temps  fur  
 la terre,  Sc  qu’alors  on  le briiè,  ou  s’il  l’a  été  en  tombant,  il  exhale  
 une  odeur  acide.  Sa  pulpe  devient  liquide,  de  couleur  de lie de vin;  
 dans cet état elle ne m’a point paru d’un goût defâgréable. Pourconfer-  
 ver  cette  capfule,  l’on  eft  obligé  de  la  percer  avec  une  tarriere  en  
 deux  endroits  oppofés,  afin de  faciliter  la  fortie du  fuc  qu elle  conte-  
 noit ;  alors  la capfule  intérieure  fe  trouve  libre,  Sc  roule  dans  l’extérieure. 
   Ce  fruit  eft  fort  pefânt  dans  la maturité,  il  feroit  dangereux  
 d’en  effuyer  le  choc  lorfqu’il  tombe. 
 Les f l e u r s  de cet arbre font belles à  la vu e , Sc répandent une odeur  
 très  fuave. 
 Cet arbre  eft en  fleur Sc en fruit durant  prefque toutes les  faifons  de  
 l’année dans l’île de Caïenne. Les pieds,  quej’y a i obierves, etoient tous  
 de  moyenne  hauteur ;  ce n’eft  que  dans  les  hautes  forêts  qu’on  en  
 trouve  de  très  grands. 
 Comme la fleur  de cet arbre  différé  peu  de celle du  quatele, on n a   
 pas  Cru  néceflaire  d’en  donner  la  figure. 
 Le  fruit  repréfenté  eft  diminué  confidérablement ;  le pépin  eft  de  
 grandeur  naturelle. 
 Les  Créoles  Sc  les  Negres  ont  donné  à  ce  fruit  le nom  de  boulet  
 de  canon,   auquel  il  reffemble  à beaucoup  d’égards.  Quelques-uns  le  
 nomment  abricot fauvage  ,  Sc  fuivant  Barrere,  1 arbre  eft  appelle  
 COUROUPITOUTOUMOU par  quelques nations  fauvages  de laGuiane. 
 Je ne crois  pas,  comme  l’avance  cet  auteur, qu’on doive  rapporter  
 cet arbre au Pekia  de  Marcgrave ;  Braf. App. pag.  29 3.