CHLOROPHYCEES. EUCHLOROPHYCEES.
Nous suivrons, dans Tétude de ce groupe, la classification de Chod.vt, telle
que nous la trouvons exposée dans son livre sur les Algues vertes de la
Suisse ( 9 ) . Parmi les cinq ordres que cet auteur indique comme faisant partie
des Euclilorophycées, nous ne nous occuperons que du premier, les Pleurococcoïdes.
Des 9 familles constituant cet ordre, nous n’aurons à examiner que
celles ayant des représentants unicellulaires: nous n’aurons qu’un petil nombre
de Palmellacées et de Volvocacées et davantage de Protococcacées, notamment
de la tribu des Euprotococcées et très peu de la tribu des Characiées; en
passant, nous dirons un mot d’une Pleurococcacée. Je ne veux pas m’arrêter
longuement à discuter cette systématique, je renvoie pour le délail de la
classification et pour l’énumeration des genres et des espèces au livre de Choiiat.
p l e u r o c o c c o ï d e s — P A L M E L L A C E E S .
** TETRASPORA.
*** Tetraspora bogoriensis N. sp,
Fig. 290.
Masses gélatineuses plus ou moins considérables, allongées, assez étroites,
pouvant atteindre jusqu’à 1 cm. de long et plus. La gelée se colore activement
par les solutions de bleu de méthylène. Dans celte masse, les cellules
petites sont très nombreuses, éparses, disposées sans ordre en une couche
périphérique. Les cellules adultes sont isolées el sonl en forme de croissant
dont les deux pointes sont en général assez rapprochées, la concavité étant
assez iirofonde. Cette forme rappelle celle des cellules du genre Selmoderma,
mais ce genre a un thalle microscopique, landis que les Tetraspora sonl bien
visibles à l ’oeil nu. La membrane propre de la cellule est mince, et le
chromatophore en plaque contient un pyrénoïde. J’ai pu constater tous les
stades de division de ces cellules : la première division se fait par uue cloison
perpendiculaire à l’axe longitudinal du croissant, au milieu de la cellule.
Une seconde division se fait par un cloisonnement perpendiculaire au grand
axe des deux cellules filles, et perpendiculaire par conséquent à la première
cloison. Puis, par une gélification de la membrane de la cellule mère, les
cellules filles sont expulsées dans la masse gélatineuse qui les entoure. Longtemps
on les voit encore environnées de la membrane distendue de la cellule
mère; cette membrane finit par s’ouvrir, les cellules filles sont libérées, mais
restent longtemps groupées par i ; elles sont alors de contour irrégulier, plus
ou moins vaguement tétraédriques ; elles grossissent bientôt, s’éloignent les unes
des autres, et prennent alors la forme de croissant plus ou moins caraclérisliqne.
J’avais pensé d’abord avoir alfairc au Tetrasporidium javanicum de .M o eb iu s,
et j’ai attentivement cherché les perforations assez régulières dc la masse
gélaliiieuse que décrit cet auteur. Mais je iTai pu les apercevoir chez les
individus jeunes et en bon élat. Ici et là, des ouvertures irrégulières m’apparaissaient
plutôt comme des déchirures du thalle, peut-être accidentelles,
en tous cas trop irrégulières et trop peu constantes |iour pouvoir servir
de base à une distinction générique. En outre, si je me reporte à la
publication de M o e b id s , ( 3 7 , P. 22, Pl. V lll, fig. 6), je vois que les cellules
du Tetrasporidium sont trop rondes et trop généralement disposées par
4 pour que notre forme puisse lui être homologuée. C h o u a t s ’expriuie en
ces termes ( 9 , P. 112): »M o e b iu s a établi le genre Telrasporidimn pour les
„Tetraspora javanais dont le thalle est régulièrement perforé, mais dont la
»structure et l’évolution sont ceux d'un Tetraspora, Ce caractère du thalle
»perforé se rencontre aussi souvent chez nos 1 etraspora” . De W ild em a n (85,
P. 8 0 ) , après avoir signalé l ’espèce de M o e b iu s , attire l’attention des botanistes
sur l’intérêt qu’il y aurait à retrouver cette jolie forme. Je ne puis prendre
parti dans cette discussion avant d’avoir vu du matériel de M o e b iu s , el je pense
qu’il sera préférable de conserver le genre Tetrasporidium, au moins jusqu’à ce
qu’on ait observé les spores, puisque c’est elles qui fournissent le principal
argument, dit M o e b iu s , pour la séparation des deux genres. Quoi qu il eu soit,
nos échanlillons n’ont rien à voir avec ceux de M o e b iu s , et ils sont eu tous
cas nettement caractérisés comme Tetraspora. .4 cause de la forme et de la
disposition des cellules adultes, j ’ai cru pouvoir faire de ce lype une nouvelle
espèce. Peut-être, après tout, ne sera-ce qu’une forme de Tetraspora gelatinosa.
Le genre Tetraspora en effet est mal connu; on en a décrit beaucoup d’espèces
que certains auteurs ue considèrent que comme des formes dc T. gelatinosa.
Dimensions: cellules adultes lO;»: les cellules jeunes, encore groupées par
4, mesurent 8— 7;*
Habitat: K, 30 Oct. 06.
* GLOEOCYSTIS.
** Gloeocystis vesiculosa Naeg.
Fig. 291, 292, 293.
Colonies de 2 on 4 cellules ellipsoïdales, munies d’un pyrénoïde souvent