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• Il semlile justifu', dit-il, de supposer (juc ces divers agcnceinents soient
»des adaptations à la vie flottante. En effet, on les retrouve chez beaucoup
»de plantes qui appai’tiennent aux mêmes formations, ainsi chez les Diato-
»mées . . pélagiques”, les Cyanophycées, les Desmidiées. Il cite encore,
comme types adaptés étroitement à la vie pélagiijue, les organismes contenant
une quantité d’huilo qui sert de flotteur, et certaines Cyanophycées avec leurs
vacuoles à gaz.
Avant de continuer l’exposé des théories concernant ces adaptations, je
dois rappeler tout d’ahord que certaines stations étudiées par moi étaient
nettement do caractère pélagique, et que les organismes (¡ue j ’y ai rencontrés
étaient certainement adaptés <à la vie flottante, .Ainsi, dans mes petits bassins
cimentés, où l’eau ne contenait pas de macrophytes nageants ou fixés, et où
les organimes microscopi(¡ues devaient ce.pendani, pouvoir se tenir en suspension
à la surface ou dans la masse du li(¡uide. .l’ai par exemple trouvé dans ces
bassins des formes gélifiées unicellulaires ou agrégées {Oocyslis, Chroocorcus, etc.),
aciculées (divers Raphidium et Scenedesmus), rayonnantes avec des bras (Slau-
rasirum Bnistii) ou avec des prolongements des membranes (Scenedesmus qua-
dricauda, Ricbleriella, Chodatella, Treubaria, etc.), on par agrégation de celhdes
(Adinastrum Hanlzschü) on par débris rayonnant des membranes (Diclyosphae-
rum Ehrenbergianum), des l'ormes tabulaires (Pediastrim Ekrenhergii), d’autres
en série linéaire (Scenedesmus, etc.), enfin un type (Anabaena helicoidea) en série
à la fois linéaire et spiralée, et possédant des vacuoles à gaz ; ce dernier cas
est bien l’adaptation la plus étroite qu’il soit possible d’imaginer à la vie
flottante : la ténuité des filaments, jointe à la disposition spiralée est en effet
un excellent dispositif de flottaison; Ciiod.vt l’a sigalé à propos de Gloeotila
contorta.
Mais si nous avons affaire au contraire à des bassins dont la surface est
presque totalement occupée ¡lar uu macroplancton abondant de Salvmia,
<YAzolla ou de Phanérogames nageants ('), comme c’est fré(¡uemeut le cas
pour les »sawahs” , alors les microphytes devront se maintenir aussi près (¡ue
possible de la surface; car, à cause de l’écran vert qui intercepte les rayons
lumineux, au fond d’un bassin même peu profond comme celui des sawahs,
l’ombre serait déjà trop grande pour (¡ne ces petites plantes puissent se
(*) J'ai rencontré par exemple à Djocja, dans les ruines du .Wa ter Kasteel” , un des
pittoresques iassins ahonilamment couvert de Lemna minor etc., et un autre où les
Wolfia n rrh iza formaient presque une culture pure, couvrant tout i’élaug d’un manteau
vert iuiuterrompu.
développer dans des conditions favorables Aussi les trouverons-nous immédiatement
sous les végétaux constituant le macroplancton, parmi les ¡loils
de leurs racines ou de leurs autres organes submergés. Nous ii’auroiis donc
plus à considérer ici une flore ¡i('dagii¡iie (selon la définition (¡ne nous ve.rrons
ci-après), avec des microorganismes flottant vérilaldemonl ¡tar leurs propres
moyens, mais une flore linméti(¡ne, avec des organismes suhmcrgés et accrochés
aux divers organes du macroplancton. El ces plantes étaient étroitement
adaptées à ce genre de vie spécial, ayant dévelo¡i¡)é, pour s’accrocher, tontes
sortes d’appareils particuliers (ceci surtout chez les Desmidiées) ou ayant
adopté toutes sortes de disposilions curieuses. Très souvent sans doute, le
résultat de l’adaplation à l’un et à l’autri! mode de vie se traduira par des
apparences semblables : Si les Docidium, avec leurs cellules allongées, les
Micraslerias Mahabuleshwarensis avec leurs bras rayonnantes, les M. foliácea
avec leur disposition rubannée, les Dimorphococats lunalus, avec leur gelée
dilacérée, &c., rappelant respectivement les bâtonnets de Fragitaria, les étoiles
d ’Asterionella, les rubans de Dialoma, les colonies de Rolryococcus, k c ., pourraient
sembler des organismes slrictcment pélagiques, ils peuvent (ont aussi
bien être admis comme des plantes possédant des adaptations étroites à la vie
l¡mnéti(¡ue: nous avons pu constater en eflct (¡ne les disposilions en bâtonnets,
cn rubans, en étoiles, cn colonies dilacérées, permettaient aux microphytes soit
(le s’accrocher aux poils entremêlés, soit de se reposer en équilibre sur les
organes suhmcrgés. Du reste, ces deux adaptations à la vie planctonique
»flottante” el à la vie suhplanctoni(¡ue »suspcudne” ne s’excluent pas nmluel-
Icment et l’augnientatiou de surface, entraînant une diminution de poids,
favorisera dans une large mesure la suspension.
.Mais d’autre pari, considérons les types munis d’aiguillons plus ou moins
longs, comme les Xanlhidium, les Arthodesmus, k c ., les formes déehi(¡uelées
des Slaurastrum, les crochets des Micraslerias, les étoiles et les faisceaux de
diverses es¡)éces: nous ne trouverons ¡las d’autre explication à tontes ces
formalions, considérées au ¡loint de vue liiologi(¡ue, que celle exposée ci-dessus,
à savoir: la possibilité de s’accrocher dans le fouillis des organes submergés.
Je ¡lonrrais multiplier à rinfiui les exemples.
Et nous ¡»ouvons faire cette remarque qui vient appuyer noire manière
(le voir: ¡larmi ces racines submergées, il ne se rencontre pour ainsi dire ¡las
de types purement adaptés à la vie flottanle; les Protococcacées y sonl nola-
bleincnt plus rares que dans l’eaii dé¡)ourvue do macroplancton et où elles
peuvent se soutenir grâce à leur petitesse et à leurs formes élégantes: à part
le Dimorphococcus déjà cité, on ne rencontrera guère dans ces conditions.