N’étaiil pas [irc-ciseMienl: un algologue, j ’aurais pu envoyor mon malériel
lixé à Iiiicliiue spécialiste: mais, pour toutes les raisons que je viens d’énoncer,
il m’a siüuldi' (iréfi'rahle d’examiner et de décrire moi-mème les formes vivantes
el fraîclies, quand même je ne suis qu’un novice eu cette matière, et quand
même je u avais pas sons la main, ici à liuitenzorg, toute la liililiograjiliie qui
m’eût été ni-cessaire. Mais, en même temps, j ’ai tenu à figurer aussi lidèlement
i[ue jiossilde toutes les espèces ou variétés que j ’ai observées, qu’elles soient
déjà connues, ou qu’elles m’aient paru nouvelles; et ces diHi'rcnls types, je ne
les ai pas représentés sous une do leurs apparences seulemenl. qui peut sembler
[dus fréquente, mais qui ne saurait donner une idée exacte de l’espèce dans
son ensemble: j ’ai au contraire, notamment pour les types très variables,
dessiiKî autaul ([ue ¡lossible toutes les formes cai-actéristiques ou au moins les
[lins iraporlantes.
iMonsieur le Professeur T r eu b a bien voulu me donner la possibilité de
publier cette grande quantité de dessins; je lui en exprime ici toute ma recun-
naissanee,
lioNNiER, ilaiis son Allmm de la Nouvelle Flore (3), rappelle l’opiiiioii que
Bersot exprimait dans sa lettre sur la Botanique: »Les plantes soul comparables
»aux iiersomies; si l’on décrit eu détail tous les caractères de la pliysionomic
»dun individu, on ne le reconnaîira pas; si on vous le présente, on le rccon-
»naitra toujours. La description minutieuse d’une pUmte ue sullit pas pour
»la déterminer: lorsqu’on voit l’aspect dé la plante, on acquiert une sécurité
»i[ue ue donnent pas les caractères de détail”. Cette observation m’a paru si
jusie, et elle est si en rapport avec ce que j ’ai dit ci-dessus, que je n’ai pas
résiste à la tentation de la transcrire. Et si elle est juste quand il s’agit de
Phanérogames, dont les espèces se distinguent par- un ensemble de caractères
assez nettement tranchés, elle sera d’autant plus fondée quand il s’agira de
microorganismes, où les espèces ne se distinguent souvent que par un détail
unique et de très minime importance, .l’ai vu, dans les ouvrages traitant de
ces sujcis, combien d est difficile, d’après une simple énumération des espèces,
pas même toujours accompagnée des dimensions, ou d’après des diagnoses très
lirèves ou un peu plus détaillées, do savoir de quoi il s’agit: tel autour
appellera tubercules ce que tel autre désignera sous le nom de ponctuations;
celui-ci verra une légère échancrure où celui-là percevra une incisure profonde ;
et il aurait été si facile, par un petit dessin, par un simple schéma, de
mettre toutes choses au point et de mettre tout le monde d’accord.
Dans le texte aussi, je ne me suis pas contenté de décrire à fond mes
espèces et variétés nouvelles; j ’ai traité en détail toutes les espèces que je
renconirais, |iour relever certains |ioiiils intiTessants ou rareiiieiil observés, et
ceci alors même que ces espèces étaieni depuis longlemps areliicommes. De
cette manière, il est ]iar coiisêqueiil facile au lecteur de se rendre eoiiiple
exactement des lurmcs doiil j'ai voulu parler. Comme j ’ai parfailemenl eoiiscieiicc
des erreurs qm; j ’ai |m commettre, el comme, il’aulre pari, je n’ai
aucune prêtenlion d’iul'aillihililê, ni aiieimc suscepliliilitê il’aiileiir, le spêcialisie
qui voudra réviser mon Iravail pourra le faire loul à loisii- e,l dihiiolir m(!S
espèces comme il lui [daira. .le me ferai même un plaisir de niclire à sa
disposilion tout le matériel nécessaire.
A celte inteiilion, après avoir examiné et dessiné de suite les foi-mes que
je renconirais, j’ai toujours fail deux |iarls des pêches, el j ’ai lixé l’une ilaiis
du formol à 4%, l’aulre dans le mélange chromacélique indique; [lar nu
WlLTIEM-AN (8 9 , P. IX):
Acide chromique 3 gr.
Acide acétique 3 gr.
Eau distillée 1000 gr.
,1’ai fait mes récoltes selon les méthodes souvent préconisi-es : quand
l’eau n’élail pas Irès colorée en verl, par exemple dans les [lelils élaiigs du
jai-din de Buitenzorg, je me servais, pour olitcnir le ¡ilancton, d’un lilel de
soie à hliiler très simple, scmhlahlc à ceux recommandés par Chodal (9, P. 5).
Dans les petits bassins cimentés dont j ’ai parlé, les algues élaiil plus alioii-
dantes, je me coiilciilais de remplir de l’eau verte un grand vase, d’alleiidri;
quelque Icmps que les algues se soieni déposées, puis de déeaiilcr; dans
d’autres cas cnlin, et ceci notamment pour les rizières, j’ai récolté les plantes
aquatiques et cherché les algues parmi les })oils de leurs organes submergés.
■l’ai déjà dit que j ’avais examiné un nombre Irès rcsU'cint de localilés, ce
qui exclut tout idée de ma pari d’avoir voulu faire une élude générale des
algues d’eau douce des environs de Buitenzorg. .le donne ici la lisie des
localités examinées. La lettre qui les accompagno se retrouvera à côli: de
chaque espèce el précisera où, exactement, j’ai rencontré le tyije cn queslion.
A. Quatre petits bassins cimentés; jardin holanique de Buitenzorg.
B. Dans le creux cimenté, envahi de végétation, d’un ancien gazomèire ;
jardin holanique de Buitenzorg.
C. Dans divers vases où l’on cullive des piaules aquatiques; jardin iiolaiiique
de Buitenzorg.
D. Divers élangs du .lardin botanique de Builenzorg.
E. Dans un petit étang à Batavia.
F. Dans l’élang du .lardin botanique de Tjibodas. (ISOO m. d’altilude).