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en fait de Protococcacées, que des Rap/pdium, et non pins isolés comme
dans les lyjics pélagiques, mais groupés en faisceaux caractéristiques pour
la formation que nous décrivons. Enfin, cette dernière sera ¡irivée aussi
par exemple de cette Anabaena si étroitement adaptée à la vie llottaiite
grâce à sa disposition spiralée, à la tenuité de ses filaments et à ses
vacuoles à gaz.
,ie vois encore une preuve do cette adaptalion dans l’observation suivante :
si je laissais séjourner à la surface d’un vase des plantes aqiiati(|ues, Azolla,
Salvinia, &c., tant que ce macroplancton flottait, je trouvais parmi ses racines
des microplantes accrochées. Si j ’avais agité vivement l’eau ou si, après
un certain temps, les racines s’étaient pourries, les organismes microscopi([ues
n’étaient pas restés en suspension dans le liipüde, mais je Irouvais en abondance
au fond du vase les Desmidiées qui s’étaient détachées ou (jui avaient
vu disparaître les poils on elles s’accrochaient.
Du reste, je ne prétends pas dire que ces adaptations soient absolument
strictes et n’aient qu’un but unique nettement défini. Pnisiiue, par suite des
circonstances les plus variées, les conditions d’existence de ces plante? peuvent
changer, il en faut conclure que les particularités de leur morphologie seront
le résultat d’adaptations à ces diverses conditions. .Te rappelle à ce propos ce
que dit Chouat ( 8 , 1898, P. 74): »Sans vouloir diminuer la valeur qu’acquièrent
»des structures telles que celles des colonies A’Aslerionella on do Fragi-
claria pour des organismes flottants, ou les dispositions en bâtonnets des
«Closlerium ou des Raphidium, que l’on a considérés comme adaptation à
»la flottaison, j ’imagine que cette augmentation de surface est en rapport
»direct avec la nécessité de la respiration,. . . appareil respiratoire comparalile
»à celui des feuilles laciniées des plantes phanérogames submergées” qui veulent
augmenter la surface de friction. C’est assez dire que la question est loin de
n’avoir qu’une seule face, et il serait enfantin de ne considérer ces adaptations
que comme une variation vers un seul but sous l’influence d’une circonstance
déterminée et unique.
On m’objectera peut-être qu’il est inutile pour les microorganismes vivant
dans les eaux tranquilles des sawahs ou des petits étangs, de posséder des
appareils pour s’accrocher aux macrophytes, et que des adaptations à la flottaison
seules sembleraient devoir leur être nécessaires; ce serait faire erreur;
avec les pluies énormes qui, à .lava, bouleversent si fréquemment les eaux
dormantes, les microphytes ont besoin de se retenir, tout comme si l’eau était
agitée d’un courant rapide.
Toutes ces questions sont du plus haut intérêt, et il m’a seinhlé utile
do faire ici ces quelques remarques, dont l’étude devrait être complétée, —
c l j ’espère pouvoir le faire, — par la culture dans diverse.s conditions susceptibles
peut-être de modifier Ic.s diverses adaptations, ot de transformer ainsi
Thabilus général de ces microorganismes. Mais, même en les exaininani
dans leur milieu naturel, on ¡icnl constater déjà d’extraordinaires variations,
(que nous verrons notamment ci-après dans le groupe des l ’rotücoccac('esj
et qui permclteut de présumer un jiléomorpliismc très accenlué de ces intéressantes
plantes.
5. COSMOPOLITISME.
D’antres questions se posent encore, qui doivenl être toujours présentes a
la mi'moire de l’algologue; entre autres le cosmopolitisme exagéré des plantes
acinaliqiies et surtout des organismes inférieurs. A plusieurs reprises déjà
nous avons vu combien il est inb-ressant de constater que des individus se
retrouvent, identiques, dans des contrées fort éloignées et dans les condilions
les plus dissemblables. D’autres types, il est vrai, soul bien spéciaux aux
contrées tropicales e l il est à pr('-snmcr ([ne la température élevée et constante
de ces régions, et d’antres conditions à déterminer, ont permis l’évolution
d’espèces d’algues dont l’aire de dispersion sera bien jilus restreinte que e(dle
dos espèces qu’on pourrait appeler universelles. Cependant, il sera toujours
imprmlcnl, dans l’élal acIucl ilc nos connaissances, de décréter a pr'ori
((u’nne espèce est cosmopolite on locale, car rien ne prouve que lel type,
rencontré à .lava, ne se trouvera pas, dans un avenir plus ou moins rapproché,
au .lapon, on NouvcUe-Z(''landc on au Spitzberg.
Tous les auteurs (¡ui ont étudié les algues d’eau douce dans les régions
arcti(|ues ou dans les régions tropicales, onl élé frappés du nomlire considé-
raldc de formes rcnconirées à la fois dans les contrées froides et chaudes
et (|iii avaient été diijà Irouvces dans les ]iays tempérés d’Europe et
d’Améri(jue.
En 1897, Diî Wii.iiK.nAN dans son Drodrome ( 8 7 , P. V.), dit; »11 est très
»probable que l’aire de dispersion des algues, par suite mémo de leur habitat,
»est rclaliveineni très vaste. C’est . . . ce ((ue semlilent prouver certaines
»recherches récentes; elles ont montré, sur les conlinents les plus éloignés de
»rEurojic, la présence de formes ideuliiiues à celles que nous avons riiahiluile
«d’observer dans l’ancien monde” .